La représentation de l'Union européenne en République démocratique du Congo a fermement condamné jeudi 17 avril l'attaque dans l'Est du pays au cours de laquelle a été grièvement blessé le Belge Emmanuel de Mérode, directeur du Parc des Virunga, classé au patrimoine mondial.
La représentation condamne fermement l'attaque armée qui a visé le défenseur acharné du riche patrimoine naturel, ainsi que toute atteinte à l'intégrité physique du personnel de l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), protégeant le parc, selon un communiqué.
Les représentants de l'UE espèrent en outre que les autorités de Kinshasa mèneront une enquête rigoureuse sur l'attaque qui a provoqué une vive émotion et mettront tout en œuvre pour assurer la sécurité du personnel de l'ICCN et de tous ceux qui travaillent pour la paix et la stabilisation de l'Est congolais.
M. de Mérode, 43 ans, nommé directeur du parc en 2008, a été attaqué mardi par des hommes armés non identifiés dans une forêt située à une trentaine de km au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, instable depuis près de vingt ans. Il était sans escorte.
Après avoir reçu une balle à l'abdomen et au thorax, M. de Mérode a été opéré puis placé en soins intensifs et les médecins avaient bon espoir de le sauver.
Depuis 1996, date de la première guerre du Congo, plus de 140 gardes du parc ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions, notamment par des rebelles locaux ou étrangers se livrant à des activités illégales (braconnage, déforestation...), selon la direction du parc.
La représentation européenne reste déterminée à appuyer les activités de l'ICCN, en particulier dans le Parc des Virunga (...) dont la conservation et la valorisation sont des enjeux stratégiques pour la stabilisation et le développement durable de la région, souligne-elle.
Créé en 1925 sous la colonisation belge, le parc des Virunga, l'un des plus vieux parcs nationaux d'Afrique, s'étend sur près de 800.000 hectares à la frontière avec l'Ouganda et le Rwanda. Il abrite des gorilles des montagnes et une petite population de gorilles des plaines menacée d'extinction.
Le parc a été classé au patrimoine mondial de l'Unesco en 1979 et, en 1994, l'organisation l'a été inscrit sur sa liste du patrimoine mondial en péril.