Société
Y a-t-il un rapport entre la langue française et les langues congolaises ? Cette question serait mieux abordée dans cette réflexion lorsqu’on se réfère au statut d’une langue, référence faite aux enjeux de la Francophonie en RDC. Celui-ci c’est le rang qu’on lui accorde dans une société.
Mais l’action sur le corpus d’une langue concerne toute intervention sur le système même de la langue. Les langues transcendent la géographie, la politique, la linguistique, etc. Ainsi, s’explique le multilinguisme de la majorité des Etats et aussi le fait que les aires d’usage de nombreuses langues débordent souvent les frontières.
Des pays africains en développement sont convaincus que la préservation, la renaissance et le développement de leurs cultures corrompues par les influences étrangères, peuvent être efficacement assurées par l’emploi de langues qui leur sont propres. Le multilinguisme est une richesse à préserver, tant dans l’intérêt des collectivités que des individus.
Après tout, la langue d’un peuple fait partie de sa culture, de son patrimoine. A cet effet, l’aménagement linguistique d’un Etat plurilingue implique donc nécessairement une analyse sociologique de différentes langues, dont il convient de définir le statut. Pour ce faire, l’on parle de langues maternelles, langues nationales, langues de scolarisation, d’administration, du culte…
Cet aménagement suppose une intervention de l’Etat. Faute d’une organisation de la protection des langues et des cultures, celles-ci sont vouées à la loi du plus fort. L’action sur le statut des langues consiste en la reconnaissance de certaines fonctions desdites langues par le pouvoir public qui lui attribue un statut. Cette reconnaissance se fait à travers les textes légaux tels que la Constitution, les lois, les ordonnances, les décrets et les arrêtés.
En outre, le problème de rapports entre le français et les langues congolaises, en tant que langues en contact, peut être envisagé à 3 niveaux : sociopolitique, linguistique et pédagogique. Sur le plan sociopolitique, cette situation peut être examinée grâce au concept de diglossie. Ce concept peut se définir comme « un rapport stable entre deux variétés linguistiques, l’une dite haute et l’autre basse, génétiquement apparentées, et qui se trouvent dans une distribution fonctionnelle des usages ».
Dans notre pays, le français et les langues congolaises ne sont pas sur le même pied d’égalité, ils ont des statuts différents et se trouvent en rapport de diglossie. Le Français est la langue officielle, de la diplomatie et d’enseignement alors que le statut le plus élevé de nos langues est celui des langues nationales, reconnues seulement au nombre de 4.
Sur le plan linguistique, les locuteurs francophones congolais subissent, dans leurs pratiques quotidiennes, des influences des langues congolaises comme ces dernières en subissent aussi du français.
Et enfin, sur le plan pédagogique, le problème se pose au niveau de savoir enseigner. La faute et l’erreur doivent être combattues et corrigées ; mais le particularisme qui est une forme d’appropriation de la langue dans un contexte donné n’est pas un écart grave : il doit être signalé et toléré.
Le bi-multilinguisme dans l’enseignement
La revalorisation politique, linguistique et culturelle des langues africaines d’une part, et la nouvelle conception du français, langue étrangère d’autre part, favorise la mise en place de politique de l’éducation fondée sur un système d’enseignement bilingue.
Il n’existe pas de loi portant sur l’enseignement des langues dans le pays comme à l’époque du Congo-Belge et du Zaïre.
Seules, les directives d’ordre réglementaire émanant de divers services ministériels, notamment celui de l’EPSP, régissent l’emploi des langues. Nos 4 langues sont enseignées dans les deux premières années du primaire, puis le français est graduellement introduit à partir de la 3e année de l’Enseignement officiel.
Au niveau secondaire, la langue nationale ne devrait d’ailleurs pas être oubliée. D’où, la nécessité d’envisager un approfondissement de la réflexion sur la langue et la traiter comme matière culturelle essentielle. La commission socioculturelle de l’Assemblée nationale devra se saisir de la question.
En effet, l’option du bilinguisme scolaire trouve son écho dans les textes internationaux et dans la Charte universelle des droits langagiers fondamentaux de l’homme, de 1993. Dans la réalité pédagogique de la classe bilingue, l’enseignement des langues maternelles agit comme un véritable tremplin et un accélérateur d’apprentissage pour l’enseignement d’une langue étrangère. Ceci montre qu’en pratique, en RDC, il y a des langues d’enseignement, selon qu’on se trouve dans telle ou telle aire linguistique.
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