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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 08 aout 2024
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Politique

Élections : et si on institutionnalisait les Primaires

2016-03-15
15.03.2016
2016-03-15
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Des bulletins de vote pour l’élection présidentielle de 2011 faisant parti des documents déclarés inutilisables par la Ceni le 7/10/2014 à Kinshasa. (Ph. John Bompengo / Radio Okapi)

Les élections sont quelque chose d’inhérent à la pratique de la démocratie. Et la démocratie ne doit pas se pratiquer que dans les institutions de la République. La démocratie doit être intériorisée par chaque citoyen indistinctement. C’est pourquoi elle doit être apprise (dans la pratique) à tous les citoyens dès leur bas âge.

Les chefs de classe, dès l’école primaire, doivent être élus de la manière la plus démocratique. L’instituteur doit veiller au grain en organisant sans le moindre parti-pris ce scrutin. En principe, cette élection devrait être renouvelée au milieu de l’année. Cela aurait trois avantages en deux côtés : du côté du peuple il s’agira d’amener les enfants au sens du jugement de leurs autorités. Ils expérimenteront alors le sens du vote-sanction ; du côté des élus, ils se sentiront plus responsables et sauront que, pour tout ce qu’ils feront durant leur mandat, ils auront à rendre compte. Leur éventuelle réélection sera donc consécutive au bilan de leur mandat ; enfin, les uns et les autres intérioriseront l’alternance, ce casus belli qui ne cesse d’allumer des feux en Afrique. L’intériorisation de la pratique démocratique évitera bien des difficultés, comme celle ayant trait à l’alternance au pouvoir.

Les Etats-Unis sont l’une des sociétés à vieille tradition démocratique. Présentement, l’actualité politique dans ce pays est dominée par les primaires. Il y a, en effet, l’élection présidentielle qui pointe à l’horizon. Et chaque fois après quatre ans, le peuple américain est appelé à cet exercice, auquel il se soumet d’ailleurs avec plaisir et responsabilité, convaincu que son avenir en dépend.

Cette année, comme il arrive souvent dans ce pays qui est la première puissance mondiale, le Président sortant n’est pas candidat à sa réélection, car à la fin du dernier mandat que lui autorise la Constitution. Ce texte, conçu et adopté par le peuple américain, est respecté au plus haut point par celui-ci er car les conventions collectives doivent mériter de la révérence.

240 ans plus tard, aucun Américain ne s’est déjà évertué à faire des déclarations irresponsables du genre:  « Cette Constitution a été rédigée par des hommes. Ceux-ci ont aussi le loisir de la modifier ou de la changer ».

La Constitution américaine a bien subi, au cours de ces près de deux siècles et demi, des révisions. Mais ce n’était pas orienté par quelques intérêts égoïstes, et il y en a eu très peu. C’était, toujours, un besoin national. On ne peut pas dire qu’il n’y avait pas de mécontents dans ces changements, l’unanimité n’étant pas le fort des humains. Mais la loi de la majorité a pesé, comme toujours.

L’actualité, disions-nous, est dominée aux Etats-Unis par les primaires. Les noms les plus entendus sont Hillary Rodham Clinton, l’ancienne première dame qui ambitionne de devenir la première femme à la tête de la nation la plus puissante de la planète (il paraît qu’elle a toutes les chances d’ y parvenir) et Donald Trump, le milliardaire texan, qui n’aurait pas beaucoup de chances de trôner un jour à la Maison Blanche, le palais le plus célèbre et le plus envié de la terre.

Tous ces candidats, il y en a beaucoup, en sont donc aux primaires. Ce n’est donc pas encore l’élection présidentielle. Ils sont candidats à l’investiture de leurs partis respectifs. Ceux qui gagneront ces scrutins seront donc les candidats de ces partis à l’élection présidentielle de novembre prochain.

La RDC bat le record mondial (on peut l’affirmer même si nous ne disposons pas de statistiques) du nombre de partis politiques. Ils approchent ici les 500. 500 partis politiques ! La RDC est décidément un cas. Dommage que nous n’ayons pas le nombre exact des églises de réveil. Nous parions qu’il doit être le triple, si pas le quadruple, de celui des partis politiques.

Lors de la présidentielle de 2006, il y n’avait pas moins de 32 candidats. En 2011, ce nombre a été divisé par 3 pratiquement. Peut-on espérer qu’il n’y en aura que 4 cette année, par respect de la régression arithmétique ? Il serait risqué d’envisager un tel calcul, au regard des ambitions déjà affichées, et des intentions qu’on prête à certains autres citoyens, sans que ceux-ci ne s’efforcent de les démentir. Il y a même risque que les 32 de 2006 soient dépassés.

S’il y a deux grands partis aux Etats-Unis, ce pays plus grand et plus peuplé que la RDC, il y a deux grands blocs dans ce dernier pays : la majorité au pouvoir, qui rassemble plusieurs partis politiques, et l’opposition, qui en compte tout autant. L’opposition semble présenter aujourd’hui quelques fissures, tant elle est divisée par les pro et les anti-dialogue.

Si cette rivalité interne s’éternise, elle peut fragiliser ce camp au moment de l’élection présidentielle. Mais tout n’est pas aussi costaud dans la majorité où tous ne portent pas la soutane papale. La preuve a été donnée l’an dernier avec le bigbang provoqué par le groupe aujourd’hui identifié sous le couvert de G7.

Et il suffit que le Président de la République surprenne le monde entier en faisant un matin la déclaration que beaucoup attendent de lui pour que l’on assiste, dans ce pays, à une effervescence rarement vécue dans les girons politiques. Les langues surtout intellectuelles, se délieront et les muscles, se déploieront. Car, contrairement aux critiques que l’on entend ça et là, les ambitions ne manquent pas là-bas.

Nécessaires primaires

Dans un camp comme dans l’autre, l’organisation des Primaires peut se révéler être une excellente option pour les Congolais.

Si l’actuelle majorité est vraiment un corps, elle peut capitaliser les chances pour se maintenir au pouvoir par les voies les plus démocratiques qui puissent exister. Il suffira, pour ce faire, qu’elle présente un candidat unique à la présidentielle. Toutes les forces de cette plateforme mobiliseraient alors toutes leurs énergies en vue du triomphe correct de ce candidat. Mais d’où viendra cet oiseau rare ?

C’est la grande question. Car avec les rivalités à peine voilées entre certains cadres, si le chef de cette famille désigne un dauphin, quel qu’il soit, il y aura des contestations et le mur sera lézardé. Il en sortira inévitablement des enfants terribles qui chercheront à se présenter en indépendants, ou qui se battront pour amener certains de leurs pairs dans ce qui apparaîtra comme une rébellion. On l’a vu lors des récentes élections de Gouverneurs de Province avec des pontes de la Majorité présidentielle qui se sont quand même présentés en indépendants, malgré les consignes données, et qui ont gagné au finish.

La solution ayant des chances de satisfaire tout le monde ne peut donc être que l’organisation des primaires au sein de cette famille. L’autorité autour de laquelle se forme cette famille aurait bien le loisir de désigner la personne sur laquelle elle miserait. Le candidat élu pas ces primaires aurait plus de chances de voir la grande majorité des membres de sa famille se rallier à sa candidature.

Les choses ne devraient pas se passer différemment du côté de l’opposition. Comme là-bas les choses sont assez claires, rien n’empêchant les uns et les autres de se prononcer, certains pontes n’ont pas perdu du temps pour annoncer les couleurs. Mais ils ne doivent pas rêver. Toute éventuelle pluralité de candidatures au sein de l’opposition n’aura pour seul effet que de fragiliser cette famille, de réduire ses chances de parvenir au pouvoir en faisant, donc, le lit de la majorité. Il faudra, cependant, que l’autre côté soit un corps.

Dans un camp comme dans l’autre, donc, il est impérieux que des primaires soient organisées afin qu’à l’arrivée, les Congolais n’aient à choisir qu’entre 2 ou 3 candidats. Voilà une matière qui pourrait bien être l’un des sujets de la révision constitutionnelle. A la différence des partis, comme aux Etats-Unis, les familles politiques pourront faire l’affaire.

Maints avantages

Les avantages d’un nombre très limité de candidats à la présidentielle seront multiples. Pour les compétiteurs, ils auront plus de temps, et donc d’occasions, de s’exprimer dans les médias, particulièrement audiovisuels, augmentant ainsi leurs chances de mieux faire comprendre leurs programmes.

Les électeurs, quant à eux, seront moins embarrassés, quant au choix, que devant une pléthore de candidats. Ceci appelant cela, ils pourront mieux connaître ceux qui aspirent les diriger, et mieux les apprécier. Qui est ce Congolais qui peut, aujourd’hui, se rappeler des 32 postulants de 2006 ? Certains candidats de 2011 peuvent sillonner aujourd’hui les rues de Kinshasa sans que les Kinois les reconnaissent.

Les Congolais attentifs peuvent raconter, aujourd’hui encore, les grandes lignes du fameux débat entre François Mitterrand et Jacques Chirac en 1988, et même de celui ayant opposé, en 2012, l’actuel locataire de l’Elysée, François Hollande, à son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Mais ils ne peuvent se souvenir que de très peu de choses des programmes de leurs 11 candidats d’il y a moins de 5 ans.

Il faut donc un peu plus de réalisme de la part de tout le monde.

Jean-Claude Ntuala
L'Observateur / MCN
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Alexis Kabeya @FOLRI5K   Message  - Publié le 15.03.2016 à 19:44
il faut pour ce la que tout les congolais soit enregistrer à l’état civil et obtiennent une carte d'identité valide.

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DYNAMIQUE SAUVONS LE @KRW9LFX   Message  - Publié le 15.03.2016 à 13:08
bonne idée. Mais qui supportera le cout? nos partis politiques n'ont de moyens comme ceux de l'autre coté de l'atlantique.

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