Le Soudan du Sud proteste contre la révocation des visas vers les USA

Le Soudan du Sud a critiqué la révocation des visas américains pour tous ses ressortissants, la jugeant injuste et affirmant qu'elle était fondée sur un incident qui n'impliquait pas l'un de ses citoyens, mais un autre ressortissant africain.

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré samedi que la décision de retirer tous les visas aux Sud-Soudanais était due au fait que le gouvernement du pays n'avait pas accepté le retour de ses ressortissants expulsés des États-Unis "en temps voulu".

Le ministère sud-soudanais des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué lundi que la personne expulsée qui s'était vu refuser l'entrée aux États-Unis vendredi s'était avérée être un ressortissant congolais et qu'elle avait été renvoyée aux États-Unis, toutes les preuves à l'appui ayant été communiquées aux autorités américaines.

"Le gouvernement regrette profondément qu'en dépit de cette histoire de collaboration et de partenariat, le Soudan du Sud doive maintenant faire face à une large révocation de visas sur la base d'un incident isolé impliquant une fausse déclaration d'un individu qui n'est pas un ressortissant du Soudan du Sud", a déclaré le communiqué.

Le ministre de l'Information du Soudan du Sud, Michael Makuei Lueth, a déclaré lundi à l'Associated Press que les États-Unis "tentaient de trouver des failles dans la situation tendue" du pays, car aucune nation souveraine n'accepterait de déportés étrangers.

En mars, les Nations unies ont averti que le Soudan du Sud était au bord d'une nouvelle guerre civile. Le vice-président du pays et principal chef de l'opposition, Riek Machar, est toujours en détention provisoire pour incitation à la violence après qu'un groupe armé qui lui est allié a envahi un camp militaire et attaqué un hélicoptère de l'ONU.

Le nombre de Sud-Soudanais titulaires d'un visa américain n'a pas été précisé dans l'immédiat. Le vice-secrétaire d'État américain Christopher Landau a déclaré sur les réseaux sociaux que le différend portait sur une personne, certifiée par l'ambassade du Soudan du Sud à Washington, que Juba a refusé d'accepter. Cette personne n'a pas été nommée.

Aucun nouveau visa ne sera délivré, ont déclaré les États-Unis, et "nous serons prêts à réexaminer ces mesures lorsque le Soudan du Sud coopérera pleinement".