Kabund s’annonce déjà à la présidentielle de 2028

À peine sorti de la prison, l’ex-chef du parti au pouvoir annonce déjà sa candidature à la présidentielle de 2028. Jean-Marc Kabund aime relever les défis. Sur RFI, le radical opposant ne cache pas son ambition de prendre les rênes du pays après l’échec cuisant de la gestion Udps.

Le leader de l’Alliance pour le changement se met déjà en position de compétir pour la présidentielle de 2028. « Le régime Tshisekedi est finissant et doit laisser la place dès 2028 », lance-t-il sur la Radio mondiale. Il se vante de son expérience qu’il compte mettre à la disposition du pays. « Nous avons suffisamment acquis de l’expérience qui peut nous permettre de bien gérer ce pays ».

Jean-Marc Kabund avait prévenu son ancien parti sur les dérives de gestion et la prédation. Aujourd’hui, dit-il, les faits lui donnent raison. L’opposant n’exclut pas cependant l’idée d’une alliance avec Martin Fayulu, un autre poids lourd de la scène politique congolaise et d’autres leaders de l’opposition.

 Non au gouvernement d’union nationale 

L’ancien 1ᵉʳ vice-président de l’Assemblée nationale affirme que le gouvernement d’union nationale voulu par Félix Tshisekedi «ne résoudra rien » à la crise actuelle. À haute voix, il boude l’offre de Tshisekedi. « Je ne suis ni preneur ni demandeur », tranche l’intransigeant Kabund accusé depuis sa relaxation d’être en collision avec le pouvoir. Il rappelle que « sa libération ne peut pas faire l’objet d’un marchandage politique ». Une manière peut-être pour lui de taire les rumeurs.

 Non à la guerre

Kabund juge « l’avancée du M23 inacceptable » et exige le retrait des troupes rwandaises. « Tout le monde doit demander au Rwanda de retirer ses troupes », martèle-t-il, tout en préconisant de prendre langue avec le chef rebelle, Corneille Nangaa. « Si j’avais l’occasion d’avoir les contacts de Nangaa, je l’appellerais et je lui parlerais. Je lui dirais que ce qu’il est en train de faire, on l’a déjà vécu dans ce pays avec Mzee, on connaît les conséquences », conseille-t-il. Pour lui, « Nangaa doit arrêter de verser le sang des Congolais et accepter le processus de dialogue ».

Il pense plutôt à un dialogue en deux temps pour résoudre la crise actuelle : le premier entre Kinshasa et Kigali sous l’égide de la Communauté internationale et, le second, entre le gouvernement de Félix Tshisekedi et l’ensemble des forces politiques et sociales, y compris le M23/Afc.

 Kabund prêt à contacter Joseph Kabila 

Alors que Bemba vilipende Joseph Kabila, le leader de l’Ach estime que « l’ancien président est un acteur politique important du pays. « Je ne vois pas pourquoi je ne peux pas être en contact avec lui », répond-il, après un large sourire. Et de préciser que « je suis là pour parler à tout le monde ». Même avec Félix Tshisekedi ?, relance Christophe Boisbouvier : « Je n’en ai pas l’intention, mais s’il le désire, je ne lui fermerai pas la porte ».

Détenu à Makala au moment de la révolte du 1ᵉʳ septembre 2024, Kabund évoque un bilan de 2000 morts et 400 femmes violées. Son avocat, Me Emmanuelli Kahaya a rappelé à Ouragan que son client n’a pas été libéré à la suite d’une grâce présidentielle.

« Dans le cadre d’un recours extraordinaire introduit par le biais d’une procédure en révision, la Cour de cassation a rendu son arrêt d’acquittement en faveur du président Jean-Marc Kabund le 21 février 2025 », a-t-il fait savoir. Ainsi, les infractions retenues dans le précédent arrêt de sa condamnation sont effacées et son casier judiciaire devient désormais vierge .