Emery Okundji: «la Constitution ne nous empêche pas de gouverner le pays selon les règles de l'art »

Au sein de la majorité au pouvoir (Union sacrée de la nation), la question relative à une éventuelle révision constitutionnelle divise.

Contacté ce dimanche 13 octobre par Média Congo Press (MCP), le député honoraire Emery Okundji a fait savoir que l'actuelle Constitution, malgré ses imperfections, n'empêche pas de gouverner le pays selon les règles de l'art.
Selon lui, la priorité est de mettre fin à la guerre dans la partie Est de la République démocratique du Congo et non la révision constitutionnelle.

« Nous devons d’abord nous battre contre cette vision du monde profondément raciste ou discriminatoire qui légitime l’agression, le massacre et surtout les crimes de guerre commis par le gouvernement Rwandais dans notre pays, en lieu et place de distraire l’opinion sur la révision Constitutionnelle.», a-t-il indiqué.

Par ailleurs, il a évoqué quelques dispositions techniques qui empêcheraient toute tentative de révision constitutionnelle.

À cet effet, a-t-il rappelé, la Constitution de la République démocratique du Congo, modifiée par la loi numéro 11/002 du 20 janvier 2011, prévoit sa révision dans son article 218.

Cependant, a fait savoir Emery Okundji, il se pose un problème d’opportunité et de légalité de la démarche.

S’agissant de la légalité, a-t-il estimé, l’article 219 de la Constitution stipule qu’« aucune révision ne peut intervenir pendant l’état de guerre, l'état d’urgence ou l’état de siège ni pendant l’intérim à la présidence de la République ni lorsque l’Assemblée nationale et le Sénat se trouvent empêchés de se réunir librement ».

Ainsi, a déclaré Emery Okundji, toute initiative de révision constitutionnelle en ce moment où l’état de siège est proclamé dans deux provinces (Nord Kivu et Ituri) est une violation intentionnelle de la Constitution.

Pour ce qui est de l’opportunité, l’ancien député a rappelé que la RDC est rongée par des maux profonds: l’agression rwandaise, les détournements de deniers publics, l'absence de l’autorité de l’État, la mauvaise gouvernance, les injustices, le népotisme, le tribalisme etc., mettant à mal la cohésion et la concorde nationales.

Par conséquent, a-t-il soutenu, il faut absolument lutter contre ces maux, avant de penser à une éventuelle révision constitutionnelle.