Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 04 juin 2024
mediacongo
Retour

Politique

30 juin 1960 - 30 juin 2024 : la pratique de la démocratie reste toujours précaire en RDC (Eugène Diomi Ndongala)

2024-06-28
28.06.2024
2024-06-28
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2024_actu/06-juin/24-30/independance_du_congo.jpeg -

30 juin 1960 - 30 juin 2024, la République démocratique du Congo célèbre ses 64 ans de son accession à la souveraineté nationale et internationale.

Acteur politique et président national du parti politique "Démocratie chrétienne (DC), Eugène Diomi Ndongala s'est interrogé ce vendredi 29 juin, à la veille de cet événement, "quelle démocratie pour la République démocratique du Congo ?".


Eugène Diomi Ndongala

Bien que le processus de l'Indépendance ait permis à la RDC d'acquérir la liberté du colonialisme, la pratique de la démocratie, à en croire Diomi, "reste toujours précaire en RD Congo".

Il soutient, par exemple, que la transition politique vers la démocratie en RDC est caractérisée par des épisodes de privation des libertés, des guerres d’agressions et par des rébellions, des pillages formels et informels de l’économie et de la négation des droits fondamentaux de l’homme de la part des gouvernants.

Pour lui, l'avenir de la démocratie en RD Congo apparaît de plus en plus comme un problème de responsabilité des citoyens et de leur conscientisation.

En effet, citant l’historien Elikia Mbokolo, « il n y a pas de conscience nationale, ni de citoyenneté sans conscience historique ».

De nombreux combattants revenus des campagnes de la seconde guerre mondiale (comme Gaston Diomi Ndongala), ont contribué à susciter l’éveil du sentiment nationaliste parmi les Congolais.

Le rôle des évolués créés par le colonisateur a participé, quoique de façon diffuse, à cette dynamique. L’opportunité offerte par la publication du « Plan de trente ans » du professeur Jef Van Bilsen en décembre 1955 (version flamande) et en février 1956 (version française) permet à quelques intellectuels réunis autour de l’Abbé Joseph Malula, alors Vicaire à la Paroisse Christ Roi, appelé groupe de la « Conscience Africaine » d’apporter une réplique. Ce document désigné sous le nom de Manifeste de la Conscience Africaine » parut le 30 juin 1956 et fut tiré en 10 000 exemplaires. Le mot « indépendance » y était mentionné, même si timidement et une seule fois.

La presse de Léopoldville publia le document le 2 juillet 1956.

L’ABAKO produisit le 23 août 1956 un contre manifeste, un document plus radical qui rejeta notamment l’idée du "Plan de trente ans".

L’ABAKO se prononça pour l’indépendance immédiate.

L’effervescence notée dès 1955 sera ponctuée deux ans après par les élections des conseils communaux en 1957 et 1958 à Léopoldville, Elisabethville, Jadotville, Coquilhatville, Stanleyville, Bukavu et Luluabourg.

Il s’agit-là du premier exercice de la démocratie directe au Congo. Cela n’a pas empêché l’éclatement des soulèvements du 4 janvier 1959 à Léopoldville et du 30 octobre 1959 à Stanleyville.

Au lieu d’ouvrir une ère de liberté et de développement, la proclamation de l’Indépendance Ie 30 juin fait entrer le Congo dans une zone de graves turbulences politiques.

Le discours du Premier ministre Patrice-Emery Lumumba prononcé le 30 juin 1960, va jeter le froid dans les relations entre le Congo et l’ancienne puissance coloniale.

Très vite les rapports entre le Président Joseph Kasa-Vubu et le Premier ministre vont se gâter. En septembre 1960, ils vont se révoquer mutuellement. C’est devant cette confusion que le Colonel Joseph-Désiré Mobutu fait un premier coup d’État et installe le collège des commissaires généraux.

L’assassinat de Lumumba, Joseph Okito et Maurice Mpolo le 17 janvier 1961, aggravera le climat de terreur qui se poursuivra, malgré l’intermède du gouvernement Adoula, jusqu’à la prise de pouvoir par Mobutu le 24 novembre 1965.

Le régime institué par Mobutu sera caractérisé par l’autoritarisme, le monopartisme, une moindre considération des droits humains.
Les conditions de vie des populations vont se dégrader au fur et à mesure. Les populations mettront ainsi à l’œuvre des stratégies de survie. Des slogans fallacieux et trompeurs tels que « Moto na moto abongisa », « MPR égale servir, non se servir » et la philosophie de « l’Authenticité » ne seront que des manœuvres pour asseoir le parti-État.

Le vent de la perestroïka surprendra le régime au soir de son existence. La démocratisation lancée le 24 avril 1990 ne sera que de la poudre aux yeux. L’immense espoir soulevé par la tenue d’une conférence nationale souveraine (août 1991 – décembre 1992), à laquelle Eugène Diomi a pris part active, sera de courte durée.

La transition qui commence sera une suite ininterrompue de déceptions.

Sur ces entrefaites, arrive au pouvoir, le 1er mai 1997, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération (AFDL) de Laurent-Désiré Kabila, par une “révolution contrôlée” qui renverse le dictateur affaibli par une longue contestation populaire.

Il s’en suivra, une année après, une série de mouvements de rébellion tantôt fondés sur l’absence de démocratie pour les uns et les autres de pillage des ressources naturelles et donc de l’économie (appropriation des ressources minières et naturelles). Cette vague de guerres s’est avérée d’une extrême complexité, éclaboussant toute la région des Grands Lacs et faisant des millions de morts.

L’assassinat, le 16 janvier 2001, de Laurent-Désiré Kabila, mettra fin à un pouvoir autoritaire qui voulait devier la marche des Congolais vers la démocratie pluraliste et représentative.

M'zée LD Kabila sera succédé par son fils, Joseph Kabila, et marquera le début d’une nouvelle ère menant du dialogue inter-congolais à un fragile processus de paix ainsi qu’ à un gouvernement lent de transition et par la suite un régime marqué par des violations massives des droits de l’homme et la prolifération du phénomène des prisonniers politiques.

La situation générale de la RDC se caractérise par quatre grands axes de résistance historique de sa population, qui sont :

1. la résistance contre le système esclavagiste et colonial (mouvements Kimbanguistes, grèves syndicales ainsi que l’éveil le l’élite chrétienne progressiste…) ;

2. la résistance contre le néocolonialisme et le séparatisme dont les programmes ambitieux seront portés par le Manifeste de la N’sele, la philosophie de l’authenticité, la zaïrianisation… ;

3. la résistance contre la dictature des Mrs. Mobutu et Kabila LD Kabila, notamment les mouvements des étudiants, la lettre des 13 parlementaires et la marche des chrétiens du 16 février 1992 … ;

4. la résistance populaire contre les rébellions de proxy et la résistance contre la tentative avortée de Joseph Kabila de modifier la Constitution et demeurer au pouvoir, après son deuxième mandat.

Bref, poursuit Eugène Diomi Ndongala, la constante qui se pérennise est celle des régimes d’oppression contre la mise sur pied d’un véritable système de gouvernance démocratique, malgré les épisodes de résistance de la population congolaise.

"Le Congo est toujours en quête, encore aujourd’hui, de sa véritable indépendance", constate-t-il.

A la suite du mouvement ayant conduit à son indépendance le 30 juin 1960, poursuit-il, la RDC a vu la naissance des partis politiques.

Malgré l’ambition de devenir une véritable démocratie pluraliste et représentative, depuis l’indépendance, le peuple congolais a été gouverné par des régimes despotiques. "Leur gouvernance se caractérise par le pouvoir suprême absolu, l’autoritarisme et la limitation des libertés de manifestation ainsi que des prérogatives de l’opposition politique".

Depuis le premier exercice de démocratie directe, "il n’a plus jamais été donné au peuple l’opportunité de participer effectivement au choix raisonné des dirigeants et des politiques à mettre en œuvre et cela à cause de processus électoraux non fiables".

Pour Diomi, le peuple est resté souvent spectateur sur le plan politique.

"Il s’en est suivi des violations massives des droits de l’homme, l’accroissement de la répression, des crimes divers, l’assujettissement et la manipulation de la société civile, le manque de contrôle parlementaire, l’inféodation de la justice, les détentions politiques, les tueries, les massacres et disparitions de certaines figures politiques, la négation complète des élections libres. Bref, l'instauration d'un État policier".

Et de poursuivre, "dans une démocratie, les gouvernements n’octroient pas les libertés fondamentales.

Ils sont créés pour protéger ces libertés que tout individu possède en vertu de sa seule existence. Les droits inaliénables sont des droits naturels. Ils ne sont pas abolis par l’instauration d’un régime politique. Leur existence ne dépend pas du Gouvernement, ces droits ne peuvent être supprimés par la loi, pas plus qu’ils ne sont soumis aux caprices momentanés d’une majorité électorale. Les sociétés démocratiques protègent également certains droits civiques tels que le droit à un jugement équitable constituant le noyau des droits que doit garantir tout mouvement démocratique, mais aussi celui d’élire effectivement ses dirigeants, sans braquages électoraux".

La déliquescence de l’État congolais, conclut Eugène Diomi Ndongala, était et elle est encore due essentiellement aux guerres par procuration, à I’incapacité morale et politique de l’élite de gérer la “res publica”, aux diktats qui ont engendré des crimes politiques, bref à des réalités qui ont progressivement fracturé le corps social et engendré des rivalités et violences, hypothéquant l’indépendance et la souveraineté nationale. En d’autres termes, à la division et l’abrutissement du peuple congolais par une pauvreté extrême.

En 2024, "la RDC est encore le quatrième pays le plus pauvre au monde, à cause d’un revenu par habitant très bas, selon les statistiques du Fond Monétaire International (FMI). Cela, malgré ses incommensurables richesses.

Depuis 1958, après les premières élections directes qui ont consacré le premier acte de libération du peuple congolais du joug colonial, l’État s’est retrouvé progressivement dans des situations de consensus politique brisé. "C’est exactement ce qui se passe encore aujourd’ hui. Comment rompre ce cercle vicieux où des individus s’approprient les ressources de l’État entraînant chômage et pauvreté, ressentiment et rejet ? Les réponses à ces questions imposent dès maintenant des débats sur les défis et perspectives d’un État démocratique au cœur de l’Afrique. Quelle démocratie est encore possible en RD Congo ?"

Pour finir, "la RDC a accédé à l’indépendance sous le signe de la résistance au colonialisme, mais aussi du chaos. Elle a traversé, par la suite, une longue période de gouvernance caractérisée par deux approches majeures de gestion du pouvoir d’État par les acteurs politiques, à savoir :
I’approche folklorique. C'est-à-dire, le pouvoir pour le pouvoir, sans vision, responsabilité et ambition, avec le culte de la personnalité et le tribalisme ; I’approche mercantiliste : le pouvoir pour des intérêts privés et économiques".

Les différents régimes ont développé des mécanismes d’autocratie, d’oppression et de muselage: la répression armée, l’écrasement de l'opposition politique et des forces dissidentes, les assassinats politiques, l‘exil et la prolifération des prisonniers politiques.

 

LM
congo-press.com (MCP) / mediacongo.net
C’est vous qui le dites : 1 commentaire
1338 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


Mampuya @T6L7OKA   Message  - Publié il y a 1 jour 17 heures 16 minutes
On a eu l'indépendance, quand le monde était divisé, en bloc capitaliste impérialiste , et le monde des peuples c'est à dire communiste. Séparé par le mûr de fer, par la division de l'Allemagne est et ouest. Les masses populaires réfléchissaient en termes de monde chrétien contre le monde païen. Ainsi en Occident les partis politiques appelés DC, démocratie chrétienne on dominé la politique. Ainsi Lumumba avec son franc parler, après la visite chez Kwame Kruma au Ghana, va devenir cette bête noire communiste pour les occidentaux. Mais nous devons retenir que l'indépendance, est née sous le signe d'une coalition. Nous oublions souvent ce fait très capital. Il y'avait coalition et des partis politiques. Les masses avaient les noms des acteurs politiques en bouche, en tête et non le fait d'une démocratie naissante. Cette expérience sera interrompue par le Colonel Mobutu. Voilà pourquoi nous disons, si Mobutu avait interrompu la démocratie. Aujourd'hui sont les politiciens actuels au pouvoir, qui veulent imposer un régime autocratique,demagogique. Ainsi la fallite d'une démocratie en RDC, ont les noms et prénoms.

Réagir

4
Répondre
@
Insérez un émoji
right
Article suivant Haut-Katanga : Jacques Kyabula dévoile ses 10 nouveaux ministres provinciaux
left
Article précédent Vice-Primature de l'Intérieur : Jacquemin Shabani suspend l'installation des gouvernements provinciaux de Kinshasa et du Haut-Katanga

Les plus commentés

Afrique Conflit avec le M23: Kinshasa exclut de négocier avec Kigali

29.06.2024, 17 commentaires

Provinces Nord-Kivu : la cité stratégique de Kanyabayonga tombe entre les mains des rebelles M23/RDF

28.06.2024, 13 commentaires

Politique Jean-Claude Katende à propos de Nicolas Kazadi : "Je savais qu'on n'allait pas envoyer un fils maison en prison"

29.06.2024, 10 commentaires

Politique Martin Fayulu s'adresse à la nation ce dimanche 30 juin

27.06.2024, 8 commentaires

Ont commenté cet article



Ils nous font confiance