Alors que les députés réclament l’élection du bureau définitif de l'Assemblée nationale : Mboso joue les prolongations !

Annoncée pour aujourd’hui mercredi 8 mai, l’élection du bureau définitif de l’Assemblée Nationale vient d’être repoussée à une date ultérieure par le bureau provisoire de cette Chambre que dirige Christophe Mboso N’Kodia Pwanga. Un report très mal accueilli par plusieurs députés nationaux nouvellement élus, qui voient derrière cette décision une manœuvre dilatoire du président du bureau provisoire pour prolonger son règne à la tête de cette institution, alors que les Congolais attendent avec beaucoup d’impatience la mise en place des institutions issues des élections du 20 décembre dernier.

Face à cette situation, frisant l’insouciance et la provocation, des voix s’élèvent au sein de l’hémicycle pour décrier le comportement de l’homme qui tient présentement le perchoir de la Chambre basse du Parlement. C’est dans cette ambiance tendue que le député national Didier Kamundu Batundi a annoncé, hier mardi 7 mai, l’initiation d’une pétition visant la destitution du bureau Mboso, qui est accusé de violation grave du règlement intérieur de cette institution et du calendrier électoral relatif à l’installation du bureau définitif de ladite Chambre.

Au sein de l’Union sacrée qui constitue la majorité au pouvoir, d’aucuns voient derrière les manœuvres de Christophe Mboso une façon pour ce dernier de se venger après avoir perdu les primaires organisées par cette famille politique pour départager les candidats au perchoir. Scrutin que Christophe Mboso a perdu face à Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi, qui passe désormais pour le candidat unique de l’Union sacrée à la présidence du bureau définitif de la Chambre basse du Parlement.

Devant la mauvaise foi affichée par le président sortant et actuel président du bureau provisoire de cette institution, le député national initiateur de la pétition contre Christophe Mboso a, dans une correspondance déposée lundi dernier, appelé ses collègues à se réveiller pour exiger la reprise du processus électoral au sein de cette Chambre endéans 24 heures, en vue de la mise en place du bureau définitif.

Selon cet élu, le blocage de l’installation du bureau définitif de l’Assemblée nationale, dont le calendrier a été abandonné, ne facilite pas la tâche au Président de la République, Félix Tshisekedi, ni à la Première Ministre nouvellement nommée, Judith Suminwa Tuluka, face aux nombreux défis majeurs que la RDC doit relever.

Surtout quand on sait que la situation sécuritaire à l’Est du pays, notamment au Nord-Kivu, continue à se détériorer.

D’où la sonnette d’alarme que vient de tirer le député national auteur de la correspondance. “Je me donne le devoir de vous écrire pour dénoncer cette léthargie dans laquelle est plongée notre Chambre, depuis un temps. En effet, il y a lieu d’observer que ça va faire bientôt environ un mois, jour pour jour, que les plénières sont reléguées aux Calendes grecques, et ce, sous la barbe de nous tous, comme s’il n’y a aucune urgence en perspective, alors qu’il y a le parachèvement du processus d’installation du bureau définitif qui prend en otage tout un État”, dénonce le député Didier Kamundu.

Pour rappel, le calendrier proposé avait fixé au mercredi 08 mai 2024 l’élection des membres du bureau définitif de la Chambre basse du Parlement. Mais ce calendrier a été, quelques jours après, rejeté par le bureau d’âge, au motif que beaucoup de députés nationaux se trouveraient encore à l’intérieur du pays, pour les scrutins combinés des sénateurs, des Gouverneurs et vice-Gouverneurs, auxquels ils étaient candidats.

Depuis lors, la léthargie s’est installée au sein de l’hémicycle, pour le bonheur du bureau d’âge dirigé par le doyen Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, qui semble prendre plaisir à jouer les prolongations !