Politique
Il endosse déjà sa casquette de l’informateur. Nommé mercredi par le président Félix Tshisekedi, Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Udps, a trente jours, pour mener la grande et difficile mission d’identifier la majorité à l’Assemblée nationale.
Consécutivement à la tenue des élections législatives le 20 décembre 2023, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, vient de confier, ce mercredi 7 février 2024 à 12 heures, une mission d’information à monsieur Augustin Kabuya Tshilumba, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social, parti arrivé en tête des résultats provisoires en nombre de sièges, aux fins d’identifier formellement une coalition majoritaire à l’Assemblée nationale permettant la formation du gouvernement et ce, conformément aux dispositions de l’article 78 de la Constitution, indique le communiqué signé par Guylain Nyembo, le directeur de cabinet du chef de l’État.
Face à une classe politique congolaise atypique, Augustin Kabuya va devoir montrer du caractère, mais il devra être aussi le plus conciliant possible pour éviter de créer des frustrations. Le numéro un du parti au pouvoir sait combien tout peut déraper en un éclair, lui qui s’est vu être accusé d’avoir stipendié les militants de son parti pour conspuer Vital Kamerhe, l’un des leaders du Pacte pour un Congo du renouveau (PCR).
Qui doit rencontrer Kabuya
L’équation semble difficile. Le SG de l’Udps devra trancher entre les regroupements politiques constitués après les élections de décembre 2023 et les partis et regroupements politiques membres de l’Union sacrée qui existent depuis toujours. Deux logiques s’affrontent à l’interne. Ceux qui pensent que tout doit se faire au sein de l’Union sacrée et les autres leaders de nouveaux regroupements post-électoraux. Ainsi d’un côté, on retrouve l’Udps, tête de pont avec le grand nombre d’élus, le Mlc, aujourd’hui poids mouche, l’Afdc de Bahati, toujours tapie dans la sournoiserie et la Cdr de Mboso battue à plate couture lors des élections. Le premier groupe refuse l’idée de la mise en place de nouvelles plateformes nées après les élections pour fragiliser l’Union sacrée et ainsi peser dans la balance lors du partage du pouvoir. Le quatuor Kabuya-Bemba-Bahati-Mboso s’oppose à cette démarche. De l’autre, les partis et regroupements qui ont, en dehors du parti présidentiel, gagné plus de sièges, se sont constitués en des blocs solides. L’addition de leurs élus avale l’Udps, le Mlc et la Cdr. La coalition Pacte pour un Congo retrouvé (PCR) réunit les regroupements Actions des alliés et l’UNC de Vital Kamerhe, Alliance bloc 50 (A/B50) de Julien Paluku, la Coalition des démocrates (CODE) de Jean-Lucien Bussa et l’Alliance des acteurs attachés au Peuple (AAAP) de Tony Kanku. Le nouveau groupe de quatre plateformes politiques compte 101 députés nationaux.
De son côté, le chef sortant du gouvernement congolais, Sama Lukonde, a mis en place la Dynamique agissons et bâtissons (DAB). Un nouveau regroupement qui comprend l’AB de lui-même, l’AVRP du ministre de l’Enseignement supérieur Muhindo Nzangi, l’AREP du ministre d’État à l’Aménagement du territoire Guy Loando, l’A24, l’A25 et l’AN de la gouverneure du Lualaba Fifi Masuka, le Palu de Mayobo, l’ACO de Dany Banza, l’AAD du ministre des Affaires sociales Modeste Mutinga et d’autres regroupements peu connus de Jean-Claude Kabongo, ex-conseiller du président Félix Tshisekedi, de Tibasima et de Bialosuka. La DAB réunirait 72 députés nationaux et une centaine de députés provinciaux.
Dans cette configuration, Kabuya identifiera-t-il les partis politiques, les grands regroupements nés des élections ou les élus de tous les cardinaux de l’Union sacrée. D’après les informations recoupées, le bras droit de Fatshi compte identifier les partis et les regroupements politiques qui ont compéti aux élections. Pas sûr qu’il s’oriente vers les grands ensembles nés après les élections. D’ailleurs, lui-même avait vu d’un mauvais œil la naissance du PCR. Dans cette bataille, l’informateur doit savoir ressortir avec exactitude le poids politique de chaque parti ou regroupement politique. Sans se voiler la face, les calculs de partage des responsabilités pour le prochain gouvernement se feront autour de cette donne.
La loi donne à Kabuya 30 jours supplémentaires en cas de difficulté
Conformément aux dispositions de l’article 78 de la Constitution, M. Kabuya va consulter outre les partis et regroupements, mais aussi les personnalités politiques de toutes tendances confondues, afin d’identifier formellement une coalition majoritaire majoritaire à l’Assemblée nationale, qui permettra ainsi la création du gouvernement.
Toutefois, en cas de difficulté, la loi accorde à l’informateur une rallonge de trente jours supplémentaires pour accomplir sa tâche. À la fin des consultations, Augustin Kabuya rendra les conclusions de sa mission au président de la République.
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Augustin Kabuya Tshilumba nommé informateur par Félix Tshisekedi pour identifier la majorité à l’Assemblée nationale @Photo Droits tiers.