Société
La famille du porte-parole d’Ensemble pour la République et ancien ministre des Transports était ce jeudi matin chez le procureur de la République près le tribunal de grande instance de la Gombe.
La veuve, le père, les frères et sœurs et les enfants de Chérubin Okende, assassiné le 13 juillet dernier à Kinshasa, étaient ce matin dans les bureaux du procureur de la Gombe pour demander la restitution de la dépouille plus de six mois après les faits. Le procureur a répondu favorablement à cette demande.
« La famille est fatiguée de multiplier les démarches et de se fracasser chaque fois contre un mur », explique en substance Maître Laurent Onyemba, l’avocat de la famille Okende qui explique ainsi que la dépouille sera mise en terre sans que ses clients n’aient reçu la moindre réponse à leurs questions sur les responsabilités dans cet assassinat.
« Cela fait plus de six mois que ce meurtre crapuleux a été commis et près de six mois que l’autopsie a été pratiquée et pourtant, on n’a jamais reçu le moindre début d’information sur l’enquête », enchaîne Maître Onyemba qui rappelle : « nous avons envoyé plus de 7 courriers à la justice congolaise pour demander des éclaircissements, sans suite. »
L’avocat poursuit en expliquant la déception et l’incompréhension de la famille face à ce silence. « Le président de la République lui-même avait demandé que toute la lumière soit faite sur cet assassinat. Le gouvernement a appelé les pays amis, comme la Belgique ou l’Afrique du Sud pour assister la justice congolaise. Malgré cela, c’est le règne absolu du silence. »
Fort de ce constat, la famille a donc décidé d’enterrer la dépouille sans avoir obtenu les réponses demandées. « Forcément, c’est une déception terrible », poursuit l’avocat qui ajoute que ses clients vont désormais « se tourner vers la justice belge ».
La famille Okende s’est en effet adressée en novembre dernier à l’avocat belge Maître Alexis Deswaef, par ailleurs vice-président de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), pour tenter d’obtenir les réponses qu’elle ne pouvait avoir au Congo. Me Deswaef a déposé le 7 novembre dernier, une plainte pour crime de guerre contre le patron des services de renseignement militaire congolais, le général Christian Ndaywell. Un partron des renseignements militaires congolais qui a l’originalité d’être de nationalité… belge.
Le parquet fédéral belge est saisi du dossier et devrait communiquer dans un proche avenir. « C’est notre bouée de sauvetage, explique Me Onyemba qui conclut : « il s’agit ici d’un dossier qui concerne un ancien ministre et un député reconnu, vous imaginez ce que cela pourrait donner s’il s’agissait d’un personnage lambda. C’est très inquiétant. On compte vraiment sur la Belgique. Dans sa plainte, Maître Deswaef avait notamment demandé que le rapport d’expertise signé par l’enquêteur belge venu à Kinshasa lui soit transmis. J’espère que la justice belge pourra nous permettre d’en savoir un peu plus sur les circonstances de ce crime crapuleux ».
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