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Politique

L’escalade verbale du “wanted” John Numbi

2023-10-10
10.10.2023
2023-10-10
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L’ex-chef de la police congolaise, le général John Numbi écoute les questions des juges militaires le 27/01/2011 à la prison centrale de Makala à Kinshasa, lors du procès Chebeya. @Radio Okapi – Photo John Bomengo.

Il parle depuis on ne sait quel pays du monde, mais il compte, à travers son message, interpeller la société congolaise. Désormais en exil, le général John Numbi, ancien chef de la police et de l’Inspection générale des forces armées, critique sévèrement la qualité du processus électoral. Pour lui, un dialogue sans Tshisekedi devrait aider le pays à repartir sur de nouvelles bases démocratiques.

Il a diffusé une vidéo qui s’apparente à une menace directe contre le régime de Félix Tshisekedi. Dans cette vidéo, il dénonce le bilan de Tshisekedi au pouvoir. Toujours recherché par la justice militaire congolaise dans le cadre de l’affaire de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, l’officier général se mêle de la politique active et dresse son évaluation du processus démocratique depuis 2018. “Après plusieurs années de silence et de retenue qu’imposait mon statut d’homme d’État, je me sens dans l’obligation de briser ce devoir. Car le salut de notre peuple en dépend”, argumente-t-il. John Numbi rappelle avant tout que les élections de 2018 qui ont consacré une passation pacifique du pouvoir pour la première fois en RDC, ont été soumises à un challenge dont l’objectif était la déstabilisation à la libyenne de tout le pays. Devant ce plan machiavélique forgé dans les sombres salons des ennemis de la RDC, dit-il, “une paix de braves s’érigeait devant nous comme la seule solution salutaire pour épargner le pays de l’hécatombe planifiée”. Cette paix des braves s’est matérialisée par un accord dont la majorité des acteurs sont encore vivants à l’exception des généraux Delphin Kahimbi et Thim Munkoto qu’il cite nommément. “L’opinion tant nationale qu’internationale retiendra que l’enjeu exclusif qui avait motivé la signature de cet accord, c’est l’alternance pacifique entre un président entrant et un président sortant sans effusion de sang comme cela a toujours été le cas depuis l’époque de notre indépendance”, explique-t-il.

Force est de constater, insiste John Numbi que cet acquis indéniable est malheureusement mis à mal gravement par Félix-Antoine Tshisekedi “qui en était le plus grand bénéficiaire”, déclare-t-il. L’officier dénonce le fait que dès la prise du pouvoir, le nouveau président à commencer à “déboulonner”, selon ses propres termes, le système qui l’a mis au pouvoir en dépit des prescrits de la Constitution. Plus sévère, l’officier en exil explique que le pouvoir de Kinshasa a été caractérisé par des antivaleurs et des maux qui aujourd’hui mettent en péril l’unité du pays. Il cite notamment “la corruption institutionnalisée, le tribalisme à outrance, la prédation des richesses du pays en détruisant le cycle de la croissance économique dont tous les agrégats macroéconomiques étaient favorablement au vert au début de son mandat”. Numbi évoque également l’instrumentalisation et la tribalisation de la justice, les assassinats politiques ainsi que les crimes d’État dans le Katanga et dans l’est de la République. “La paralysation et la caporalisation du Parlement, symbole de la démocratie, l’affaiblissement de l’armée et du système de défense par le tribalisme et le traitement à la tête du client”, vitupère encore Numbi. Sa communication déplore la gouvernance par défi en muselant la presse et en violation de tous les droits de l’homme auxquels le pays avait souscrit par une ratification solennelle des traités internationaux en la matière.

Pour preuve, énumère-t-il, “l’arrogance, les menaces publiques dans le discours au Kasaï et à l’étranger à l’encontre des opposants politiques, la mort de l’opposant Chérubin Okende est tout sauf un hasard. Le non-respect des accords nationaux, régionaux et j’en passe”, énumère l’ancien chef de la police.

Numbi refuse de se taire 

L’ancien inspecteur général des Forces armées de la République démocratique du Congo souligne qu’au dernier sommet de l’ONU, Fatshi a raté l’occasion de se taire à trois mois de la fin de son mandat. “Dès lors, le devoir et le patriotisme m’interpellent et m’appellent. Devrions-nous nous taire et regarder périr un peuple dont tous les espoirs étaient permis lors de la première alternance pacifique du pouvoir ?”, se demande-t-il. Pour lui, Félix Tshisekedi a perdu toute légitimité en reniant l’accord qui lui a permis d’accéder au pouvoir. “Nous taire ou nous résigner serait trahir ce peuple qui a droit à espérer mieux”, a indiqué l’exilé militaire.

Pour Franck Citende, du Réseau national des ONG des droits de l’homme, la place de John Numbi est en prison. “Le général John Numbi est un fugitif qui n’a de leçon à donner à personne”, estime-t-il. “Il s’est soustrait de la justice congolaise dans l’affaire de l’assassinat des défenseurs des droits de l’Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, sa place est en prison. Il croit qu’il peut créer la diversion pour espérer passer l’éponge sur tous les crimes qu’il a commis en RDC.”

Le décor de la fraude électorale est déjà planté 

Loin d’être transparentes et inclusives, les élections de 2023 sont organisées pour une tricherie à grande échelle et malheureusement cousue de fil blanc, s’inquiète le général banni. “J’en veux pour preuve, la répartition des sièges ne représente pas la vérité démographique des provinces, elle est faite en faveur des milieux sociaux favorables à Fatshi”, estime-t-il. Le général, anciennement proche de Joseph Kabila soutient que la CENI est fortement tribalisée, ainsi que toutes les chaînes de commandement pour l’organisation des élections, à savoir : “La chaîne de commandement des opérations électorales ; la chaîne de financement des opérations électorales ; la chaîne de sécurisation des opérations électorales. Sur plus de 450 tribus en RDC, le contrôle de toutes ces chaînes de commandement est assurée par une seule tribu, celle de Fatshi”, dénonce l’officier en cavale. Il y associe son analyse du fichier électoral qu’il qualifie de biaisé. “Certains kits électoraux sont et continuent à être dans les mains des pro-Fatshi qui attendent de bourrer les urnes au moment venu. À cela s’ajoute l’enrôlement massif des mineurs dans le grand Kasaï pour bourrer les urnes en faveur de Fatshi”, indique-t-il. La CENI devient donc un piège et un vaste complot contre la démocratie, s’inquiète l’ancien chef militaire. Il ne s’explique pas que des politiciens veuillent participer à de telles élections pour légitimer “un pouvoir qui conduit le pays tout droit vers son implosion”. “Si en connaissance de cause, ils y participent quand même, ça sera soit qu’ils sont complices de Fatshi, soit parce qu’ils poursuivent des intérêts égoïstes, personnels et inavoués au détriment de l’intérêt général du peuple”, fait-il remarquer. Recherché par la justice militaire, il affirme qu’il ne reconnaîtra point par devoir sacrer et sur le serment du soldat, le pouvoir qui viendrait de “ces piètres élections si jamais elles ont lieu dans les conditions ci-haut décrites”.

Transition sans Tshisekedi 

S’adressant presque fraternellement à Félix Tshisekedi, John Numbi affirme qu’après avoir craché sur tous ceux qui ont milité pour son pouvoir, “Fatshi n’a ni droit de se représenter, encore moins de conduire l’indispensable transition pour créer un bon climat propice aux élections dignes de confiance et sources de légitimité politique”. Décidément, l’officier général prône une transition sans Félix Tshisekedi : “J’en appelle donc à la conscience de tous les fils et filles de la République à barrer la route à Félix Tshisekedi qui est comme un pachyderme dans une poterie”, critique fortement l’ancien chef de la police.

Sous sanctions européennes et américaines pour atteintes aux droits de l’homme, cet ex-proche de Joseph Kabila avait pris fuite en 2021 après de nouveaux développements dans le procès sur l’assassinat en 2010 du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya et de son collaborateur Fidèle Bazana. Le courrier du chef de la diplomatie congolaise, Christophe Lutundula réceptionné en 2022 à l’ambassade du Zimbabwe à Kinshasa, demandait à la représentation diplomatique de transmettre au bureau d’Interpol à Harare la commission rogatoire et le mandat d’arrêt international à l’encontre de John Numbi. Un autre mandat avait été émis en 2021 et décerné notamment aux autorités zambiennes au moment où John Numbi était soupçonné d’y séjourner, mais ce mandat n’avait pas été exécuté, selon une source proche du dossier. Après des perquisitions dans ses résidences, que ce soit à Kinshasa ou à Lubumbashi, l’auditorat général des forces armées cherche à l’entendre sur d’autres charges. Il s’agit entre autres, selon plusieurs sources judiciaires, de la détention illégale d’armes et munitions de guerre, association des malfaiteurs, désertion à l’étranger et violation des consignes.

 

Blandine Wane
OURAGAN / MCP, via mediacongo.net
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anonymat @AOF27EA   Message  - Publié le 10.10.2023 à 11:38
si ce texte est original,sincerement ,le ridicule ne tue pas il ne parle des faits qui l'ont poussés à l'exil mais se transforme en donneur des leçons.

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