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La rébellion du groupe Wagner a donné lieu à peu de déclarations de la part des officiels russes. Sur les douze membres permanents du Conseil de sécurité, seuls cinq ont commenté les faits et gestes d’Evguéni Prigojine. Parmi les grands absents : deux personnalités qui étaient dans le viseur du patron de Wagner, le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et Valéry Guerassimov, le chef d'état-major de l'armée.
Les heures de Sergueï Choïgou à la tête du ministère de la Défense et celles de Valéry Guerassimov sont-elles comptées ? Où se trouvent-ils ? Telles sont les questions que se posent les observateurs au lendemain de la marche avortée des combattants de Wagner vers Moscou. Les deux hommes forts de l'armée russe n'ont en tout cas fait aucune déclaration suite à la journée du 24 juin.
Si rien où presque n'a filtré sur les concessions obtenues par Evguéni Prigojine pour mettre fin à son entreprise, le patron de Wagner a « très probablement insisté sur des changements dans l’armée en termes de hiérarchie, estime la rédactrice en chef du service russe de RFI, Elsa Vidal. Prigojine est un homme qui, à la tête de Wagner, a apporté les seules victoires que l’armée russe a pu remporter en Ukraine, et il a demandé instamment à ce que soient retirés des hommes qu’il qualifie de traîtres qui sont le ministre de la Défense Sergueï Choïgou et le chef d’état-major Valeri Guérassimov. Donc, il va falloir absolument suivre dans les semaines qui viennent d’éventuels changements à la tête de l’armée, mais aussi dans la tactique et dans les objectifs de la guerre », ajoute-t-elle.
Incompétence de l'état-major
Depuis des mois, Evguéni Prigojine multipliait les critiques envers ces deux hommes, qu’il accusait d’incompétence dans la conduite de la guerre en Ukraine, et réclamait leur tête. « Guérassimov et Choïgou doivent être tenus responsables du génocide du peuple russe, et du transfert de territoires russes à l'ennemi », avait vociféré le patron de Wagner sur sa chaine Télégram, vendredi en lançant sa mutinerie.
Sergueï Choïgou avait fait pression pour que le groupe Wagner soit placé sous son contrôle direct, mais se heurtait à un mur. Début juin, le ministre de la Défense avait en effet demandé aux miliciens de Wagner de signer un contrat les liant à l'armée régulière avant le 1ᵉʳ juillet. Une exigence qui s'était vue opposée une fin de non-recevoir de la part de Evguéni Prigojine marquant un point de non-retour entre les deux hommes.
Les noms d'éventuels successeurs circulent
En concluant un accord sous médiation biélorusse samedi soir, Evguéni Prigojine a obtenu des garanties de sécurité pour lui et ses hommes. Ils ne seront pas poursuivis et Prigojine doit prochainement quitter la Russie pour se rendre en Biélorussie dans un départ aux allures d'exil. Mais le patron de Wagner pourrait bien aussi avoir obtenu des concessions sur l’avenir du ministre de la Défense, de plus en plus fragilisé. Les noms de ses éventuels successeurs circulent déjà.
Parmi eux, le nom d'Alexei Dioumine, cadre du FSB, ancien du service de sécurité du président et actuel gouverneur de la région de Toula, revient fréquemment. Des rumeurs lui prêtent même un rôle clé dans les discussions de sortie de crise samedi. Des rumeurs démenties par son entourage puisque les pourparlers avec Evguéni Prigojine ne relèvent pas de ses compétences, a assuré son service de presse.
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