L’Est du pays désespéré, les communautés régionales et internationales ne pigent, situation de non Etat ? » (Le notable Jonas Kasimba s’interroge)

La durée de la crise à l’Est du pays prouve non seulement que ses racines sont profondes, mais aussi que les interventions extérieures qui visent à les éradiquer, dont, celles des acteurs traditionnels lorsqu’ils ambitionnent de contribuer à la pacification, se révèlent peu efficaces. Et donc, la complexité de la question que se pose Jonas Kasimba, analyste des questions politiques et sécuritaires dans la région des grands lacs, est donc celle des raisons de ce manque d’efficacité. Certaines ne sauraient être attribuées aux tenant de la parcelle du pouvoir, mais d’autres, à coup sûr, à la conscience collective.

Cependant, en revisitant deux dernières décennies dans la province du Nord-Kivu qui s’illustrent visiblement par une chaîne d’hostilités liées aux actes d’anti-valeurs extrêmement violents, commis par le réseau des groupes armés locaux et étrangers qui génèrent une criminalité en cascade.

En tout état d’évidence s’inspirant aussi, de la spectaculaire récente évasion carcérale de la prison centrale de Butembo de la nuit du mardi 9 août 2022. Et pourtant une dangerosité potentielle à l’endroit de la population civile.

Le politologue congolais Jonas Kasimba natif de l’espace Kivu, s’interroge sur la vitalité du commun des mortels de cette partie orientale de la République Démocratique du Congo, suffisamment voué à une précarité sécuritaire qui dégrade le bien-être des secteurs clés entre autres ; l’économie, l’éducation, la santé, le social et la culture au sein des communautés.

« Butembo petit à petit l’insécurité, viol, massacre, guillotine… Font désormais partie de notre vie depuis 22 ans. Nous arrivons au bout du tunnel et l’ennemi nous amène jusqu’au mur. L’Etat, les communautés régionales et internationales ne pigent. Situation de non Etat ? » Il s’agit là d’une réflexion d’indignation couplée à une interrogation très complexe de Jonas Kasimba, acteur influent du leadership entrepreneurial.

En tous cas à en croire cette élite congolaise, depuis maintenant 22 ans la RD Congo est soumise aux attaques rebelles et les prises d’otages, le spectre du terrorisme radical et les affrontements qui dévastent périodiquement les provinces sous état de siège que fuient les habitants par dizaines de milliers, fait régulièrement la une des médias. Constituant ainsi l’image similaire d’une anarchie généralisée dans les zones opérationnelles.

Pour ce fils digne du pays, l’accélération des mécanismes destinés à la restauration de l’autorité de l’Etat, est un atout pour la stabilité sécuritaire au pays. Cette allure spéciale nécessité l’apport de tout le monde, pour un résultat escompté.