Monde
Après trois mois de guerre, la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, est occupée quasi intégralement par les forces russes. "Les prochaines semaines de guerre seront difficiles", a prévenu le président Volodymyr Zelensky.
Le 24 février, les troupes de l'armée russe entraient en Ukraine pour mener une offensive militaire qui se devait éclair. Trois mois plus tard, si des villes entières sont désormais détruites, les combats font toujours rage. Après avoir repoussé l'envahisseur des deux grandes villes de Kiev et Kharkiv, la résistance ukrainienne s'attache à repousser l'offensive massive de Moscou dans la région de Lougansk, dans le Donbass. Le président du pays envahi, Volodymyr Zelensky appelle à de nouvelles aides militaires occidentales pour sortir de l'impasse.
Le ministre russe de la Défense et le secrétaire du puissant Conseil de sécurité de Russie ont tous deux laissé entendre ce mardi que Moscou allait devoir combattre longtemps en Ukraine pour atteindre les objectifs de son intervention, entrée dans son quatrième mois.
"Nous continuons l'opération militaire spéciale jusqu'à la réalisation de tous les objectifs, peu importe l'énorme aide occidentale au régime de Kiev et la pression sans précédent des sanctions", a dit le ministre Sergueï Choïgou, lors d'une visio-conférence avec des homologues de l'ex-URSS partiellement retransmise à la télévision. Selon lui, les efforts russes pour éviter de faire des victimes civiles "ralentissent, bien sûr, le tempo de l'offensive, mais cela est délibéré".
Un peu plus tôt, dans une rare interview accordée au journal russe Argoumenty i Fakty, le secrétaire du Conseil de sécurité, Nikolaï Patrouchev, a signifié que les opérations militaires dureraient le temps qu'il faudra. "Nous ne courons pas après les délais", a-t-il dit, "relevant que "les objectifs fixés par le président (Vladimir Poutine) seront remplis". "Il ne peut en être autrement, la vérité est de notre côté", a-t-il ajouté.
Une situation "extrêmement difficile" dans le Donbass
La situation est même "extrêmement difficile", a reconnu Volodymyr Zelensky, lors d'une allocution télévisée, lundi soir. "Les occupants russes s'efforcent de montrer qu'ils n'abandonneront pas les zones occupées. (...) Ils avancent quelque part. Ils renforcent leurs positions ailleurs", a-t-il affirmé. Le réduit ukrainien de la région de Lougansk concentre désormais toutes les attentions de Moscou qui espère encercler les villes de Severodonetsk et Lyssytchansk. Les bombes pleuvent sur l'est ukrainien. Les combats sont en cours dans les localités de Popasna et Bakhmout, ce qui précise clairement le dessein russe de cerner la région. L'invasion russe cherche à "éliminer tout ce qui est vivant", a accusé le président Zelensky.
Malgré les risques, nombreux sont les habitants à ne pas vouloir fuir les zones de combats. C'est le cas à Bakhmout, dans l'oblast de Donetsk, ville prisée par les Russes afin d'encercler le centre de commandement ukrainien pour coordonner l'effort de guerre. "Les gens ne veulent pas partir", se désole le maire adjoint, Maxim Soutkovyï. Face à la puissance de feu de son adversaire, les autorités locales ont pris la décision de renforcer les évacuations. "Nous avons atteint un point où nous sommes en train de rendre les évacuations obligatoires", avance le chef de l'administration militaire de Bakhmout, Serguiï Kalian. Mais les habitants rechignent à fuir. Les prochains jours de guerre pourraient accoucher de lourdes pertes civiles.
Vingt pays se coordonnent pour de nouvelles aides militaires
Face à la pression russe qui s'intensifie, Kiev appelle la communauté internationale à de nouveaux dons d'armement. Un appel auquel les Occidentaux répondent puisque vingt pays se sont engagés à fournir des armes supplémentaires à l'Ukraine tout en renforçant les entraînements de la résistance, a annoncé le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin. Parmi les équipements les plus attendus dans les rangs de l'armée, figure notamment le système lance-missiles antinavire Harpoon. Promis par le Danemark, il peut toucher une cible en mer ou terrestre dans un rayon de 125 à 300 kilomètres.
Ce système sophistiqué, équipé d'un radar autonome, pourrait permettre à l'Ukraine de contrer le blocus imposé par la marine russe au port d'Odessa. Une manière pour les puissances non-engagées de permettre de nouveau les exportations de blé du pays, vitales pour les systèmes alimentaires de nombreuses nations. Des munitions pour l'artillerie, des systèmes de défense côtière, des chars et autres blindés devraient être également livrées dans le cadre de cette réponse coordonnée décidée lundi. Des armes réclamées par l'armée ukrainienne par la voix de son président lors du forum économique mondial de Davos : "L'Ukraine a besoin de toutes les armes que nous demandons, pas seulement de celles qui ont été fournies...
Trois mois de guerre, quel bilan humain ?
Il n'existe que très peu de chiffres précis pour quantifier l'étendue des pertes humaines en Ukraine depuis le début de la guerre. Les principaux organismes d'observation de l'avancée du conflit et les organes officiels ukrainiens et russes s'accordent à dire que plusieurs milliers de personnes, civiles et militaires, ont péri dans le conflit. Dans la ville de Marioupol, épicentre des combats depuis plusieurs mois, les autorités annoncent la mort de 20 000 civils.
Dans les rangs militaires, le ministère ukrainien de la Défense évalue les pertes russes à près de 30 000 hommes, depuis le 24 février et le premier jour de guerre. Des sources occidentales évoquent quelque 12 000 soldats russes tués. Les autorités concèdent des "pertes importantes". Il y a plus d'un mois, Volodymyr Zelensky parlaient d'environ 2 500 à 3 000 soldats ukrainiens avaient été tués, un chiffre très vraisemblablement minoré.
Plus de huit millions d'Ukrainiens ont été déplacés à l'intérieur de leur pays, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR). Plus de six millions ont fui vers l'étranger.
Pétrole russe : optimisme autour d'un embargo européen
Un embargo européen sur le pétrole russe est possible "d'ici quelques jours", a estimé le ministre allemand de l'Économie Robert Habeck, alors que le sujet ne fait pour l'instant pas l'unanimité nécessaire au sein des Vingt-Sept. "Il n'y a plus que quelques États, surtout la Hongrie, qui ont signalé des problèmes", a assuré Robert Habeck lundi soir à la télévision publique ZDF. Mais "les discussions se poursuivent" et "je pense que nous allons réussir une percée d'ici quelques jours."
Les Européens ont déjà annoncé la fin des importations de charbon russe à partir d'août prochain. Mais un embargo sur le pétrole d'ici la fin de l'année est encore en cours de discussion. À l'origine, Bruxelles prévoyait un arrêt des importations de pétrole brut russe dans les six mois et des produits raffinés d'ici à fin 2022.
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