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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 09-09-2024
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Société

Conséquence des pluies à Kinshasa : des ossements humains en plein air au cimetière de Kimbanseke

2014-01-20
20.01.2014 , Kinshasa
Société
2014-01-20
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La ville de Kinshasa connaît une pluviométrie très abondante ces derniers temps, depuis les derniers mois de l'année 2013. La ville connaissant, dans l'ensemble, plusieurs problèmes d'urbanisme, d'énormes et divers dégâts collatéraux sont enregistrés après chaque grosse douche.

Parmi ces dégâts, il y a plusieurs Kinois habitant aux abords des rivières qui ont déserté leurs maisons inondées. Même si, humainement, nous ne pouvons que compatir au malheur qui frappe ces concitoyens, ils ne peuvent vraiment s'en prendre qu'à eux-mêmes car année après année, l'autorité urbaine n'a jamais cessé de tirer les oreilles des Kinois, leur rappelant l'interdiction de construire une habitation dans les voisinages immédiats des rivières.

Mais les Congolais adorant défier l'Etat, les gens sont allés construire jusqu'à 5 ou 10 mètres des rivières. Faisant d'ailleurs d'une pierre deux coups, ils ont construit des toilettes juste à côté desdites rivières, s'épargnant ainsi les dépenses liées à la construction des fosses sceptiques. Car un tuyau leur permet d'évacuer excréments et urines directement dans ces rivières. La santé de leurs concitoyens qu'ils mettent ainsi en danger est le cadet de leur soucis.

L'autre dégât est constitué par les flaques d'eau qu'on trouve présentement dans la plupart des rues de Kinshasa, exigeant de plus en plus des Kinois qui veulent protéger leurs souliers des talents athlétiques.

Dans la commune de Kimbanseke, plus particulièrement au cimetière qui porte le même nom, c'est une autre forme de dégât, bien malheureux, qui y est vécu.

Rappelons d'emblée que ce cimetière est officiellement fermé depuis une trentaine d'années. Cependant, en complicité avec les préposés à ce site, des inhumations y ont lieu chaque jour comme si de rien n'était. Il est facile de s'imaginer la superposition des cadavres. 

Exactement comme cela se passerait dans une jungle, une bonne partie du cimetière a été lotie de manière autant cavalière qu'artisanale. Ainsi, sans que ce site ait été désinfecté, vivants et morts cohabitent étrangement dans ce cimetière.

Depuis quelques années, le cimetière de Kimbanseke est pratiquement scindé en deux par une érosion qui le traverse d'est en ouest.

Les inhumations se poursuivant allègrement, mais dans un désordre apocalyptique, et le cimetière ne recevant aucun coup d'entretien, les conditions de sécurité sanitaire se dégradent au jour le jour, surtout qu'il y a aujourd'hui impossibilité de respecter la profondeur légale des tombes.

Les eaux de dernières pluies ayant donc charrié une bonne partie de terre, le sol, secoué à plusieurs reprises à force d'être creusé et recreusé afin d'enfouir de nouveaux corps, s'est fissuré à certains endroits. Les bières qui s'y trouvaient, déjà abîmées, se sont fendues et ont découvert des ossements dont certains étaient déjà en putréfaction.

Ce cimetière est aussi traversé en sens divers dès les premières heures de la journée jusque tard dans la nuit par les populations habitant les nouveaux quartiers situés au-delà du cimetière, là où l'absence de la moindre route carrossable empêche l'arrivée des véhicules. Ces pauvres Kinois (difficile de croire qu'ils habitent une ville) effectuent ainsi plusieurs kilomètres chaque jour dans les deux sens pour arriver au rond-point du cimetière où ils peuvent trouver un moyen de transport, et en repartir le soir pour rentrer chez eux.

Pendant trois ou quatre jours, ces passants empruntaient leurs voies habituelles et ne pouvaient pas ne pas voir ses ossements humains exposés à l'air libre. M. Ndunga Axel, habitant le quartier Mbuala, celui qui longe le cimetière dans sa partie gauche, explique : « ce n'est pas la première fois que nous vivons un tel spectacle. Il y a quelques années, Kinshasa l'avait vécu pendant une période d'abondantes et successives pluies. Le cimetière étant dans l'état où il est, il y a eu des éboulements de terre. Les bois ayant servi de cercueils étant déjà foutus, plusieurs ossements humains étaient sortis à l'air libre. La route étant désormais en contrebas par rapport au cimetière suite aux eaux de pluie qui charrient toujours le sable vers l'aval, c'était hallucinant de voir, du bas, des os qui pendaient comme des branches d'un arbre. Certains os s'étaient même retrouvés très loin du cimetière ».

Ne pouvant continuer à contempler sans réaction des restes ayant appartenu peut-être à des personnes qu'ils avaient connues, des amis ou même membres des familles, quelques riverains se sont résolus à remettre du sable sur ce qui était resté de tombe à ces endroits.

Comme on peut aisément le constater, l'inexplicable résistance face à l'application stricte de la mesure de fermeture de ce cimetière est une épineuse question. Non seulement elle pose la question du respect aux morts et des conditions d'inhumation, mais elle expose aussi toute une population à des conséquences qui ne seront jamais appréciées à leur juste valeur, étant donné l'absence d'anticipation qui caractérise notre société. Personne, en effet, n'a jamais pensé mener une quelconque étude sur ces éventuelles futures conséquences.

Aujourd'hui, on parle des ossements humains qui sortent des tombes. Mais une tombe est un lieu de pourrissement. Donc en casant les tombes, les eaux qui descendent vers les habitations emportent également tout ce qui s'y trouve.

Lors de sa visite aux chantiers en construction dans le district de la Tshangu, le Premier ministre a été scandalisé de voir des maisons bâties juste devant le cimetière de Mikonga et a ordonné leur destruction sans autre forme de procès. Un tour du côté du cimetière de Kimbanseke lui permettrait peut-être d'en appréhender l'horreur et de prendre des mesures similaires.


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