Makutano : Les 3 réformes phare du premier ministre Sama Lukonde

"La réforme phare, c'est le recensement, l'identification" de la population, révèle, à la plénière d'ouverture de la 7ème édition de Makutano, le Premier ministre, Sama Lukonde.

"Il faut absolument faire cette identification. C'est la même problématique qui se pose même pour les réformes de l'Armée et de la Police. Aujourd'hui, les dispositions qui ont été prises ont besoin d'être adaptées", insiste-t-il.

"Tous les jours je m'investis. Dans tous les forums auxquels j'assiste, je dis toujours que c'est la priorité des priorités. Il faut identifier la population. Il faut doter les Congolais d'une carte d'identité. Il faut aller dans les autres secteurs pour le démembrement et la digitalisation, d'où d'ailleurs le ministère du Numérique a été créé comme innovation dans le gouvernement que nous avons".

Le Premier ministre relève : "on parle de la réforme de la fonction publique. Comment le faire on n'a pas identifié justement cette fonction publique. Aujourd'hui, on a des fictifs, des personnes qui sont décédées mais pour lesquelles l'État continue à débourser l'argent. Aujourd'hui, on a même des gens qu'on devait mettre à la retraite mais qui sou-traitent leurs matricules".

Implication des femmes à tous les niveaux 

"La gratuité de l'enseignement a permis d'avoir 4 millions d'élèves de plus sur le banc de l'école pour l'année 2020 et un peu cette année. Et dans ce 4 millions la majorité , il y a des jeunes filles. Aujourd'hui, toute la promotion devrait se faire autour de la femme", estime Sama Lukonde.

"L'implication de la femme doit se faire dans tous les secteurs. J'étais mis au défi par la première dame d'avoir le gouvernement le plus paritaire. J'y suis parvenu parce que j'ai le gouvernement avec le plus grand nombre de femmes depuis que la République démocratique du Congo existe, mais pour moi ce n'est pas suffisant. Il faut plus parce que j'espère qu'elles sont majoritaires en RDC".

Innovations dans l'éducation 

Répondant à une question sur la possibilité de l'augmentation du Budget alloué à l'éducation, il explique que ''nous sommes dans un secteur où tout est prioritaire. Donc on est obligé d'innover. Au niveau de l'enseignement, il y a une réforme pour laquelle nous nous battons, c'est la gratuité de l'enseignement primaire qui est constitutionnelle, mais aussi une volonté matérialisée par le Chef de l'État. On ne peut pas parler de l'avenir d'un pays si on n'investit pas dans sa jeunesse".

Et de rassurer : "il y a eu une augmentation par rapport au budget précédent. Mais ce n'est pas suffisant. Tout le monde peut s'en rendre compte. On a d'ailleurs assisté à une rentrée difficile parce que les enseignants voulaient plus".

Pour lui, "nous devons rester dans l'adéquation entre ces conditions à améliorer pour nos enseignants et les autres adéquations, c'est-à-dire les infrastructures parce que là aussi il faut investir. C'est-à-dire les manuels d'instructions. Pour assurer la gratuité il faut accorder aussi des manuels de formation à ses enfants, donc on est obligé de se diviser entre tout ça". 

Sama Lukonde note d'ailleurs que ''nous avons commencé des réformes qui nous permettent d'avoir plus de moyens, nous espérons en avoir chaque fois un peu plus pour atteindre nos objectifs et nous essayons de créer d'autres structures pour nous permettre d'accroître ces moyens".

Par exemple, "récemment nous avons créé un Fond national pour l'enseignement et la formation. C'est une innovation parce qu'on s'est rendu compte que les moyens classiques que nous utilisons pour ce secteur ne suffisent pas".

Il estime qu'il en Il faut plus, d'où ''la création de ces fonds, matérialisée par un décret pris par moi-même et qui va se mettre en exécution non seulement au niveau de la Primature mais aussi au niveau des ministères sectoriels, notamment ceux de l'Enseignement primaire, secondaire et technique, de la formation professionnelle ainsi que des Finances et du Budget".

Réseau d’affaires, le Makutano est un forum qui réunit, depuis 2016, les champions économiques du Congo et de la sous-région ainsi que les décideurs (chefs d’État et ministres) pour notamment développer les opportunités d’affaires afin de transformer durablement les économies de la région.