Provinces
Des centaines ou des milliers de personnes ont dû fuir leurs habitations après le déclenchement de graves violences, il y a plus de quatre ans dans la région du Kasaï en République démocratique du Congo.
Le journaliste Alidos Tshitoko s’est rendu quelques jours dans le groupement du chef coutumier Kamuina Nsapu pour faire un état de lieux de la situation dans le territoire de Dibaya.
Sur place, ce visiteur ne remarque pas à première vue un engouement de la population.
Leurs maisons ayant été détruites, quelques habitants trouvés manquent où s’installer progressivement. Les nouveaux arrivants sont accueillis par des membres de leur famille et dans des églises. Mais cette apparente normalité est trompeuse.
Cette partie du Kasaï Central était jusqu’à 2017 considéré comme relativement préservé dans une République démocratique du Congo en proie à de nombreux foyers d’instabilité et de conflits armés.
En août 2016, la violence y a éclaté et ses répercussions sont encore visibles aujourd’hui.Cinq ans après , toutes les promesses faites par le gouvernement de la République pour couvrir les nombreux besoins médicaux et humanitaires ne sont pas réalisables par exemple pour un système de santé à peine fonctionnel particulièrement dans le groupement du chef coutumier Kamuina Nsapu.
Les sources sur place rapportent que la prévalence de malnutrition infantile reste forte – jusqu’à 10% de malnutrition aiguë sévère dans cette contrée.
Et pourtant, de nombreuses familles ont vécu plusieurs mois cachées dans la forêt par peur des affrontements armés, exposées à tous types de maladies comme le paludisme, et tentant de survivre sans accès à leurs sources d’alimentation et de revenus habituelles.
Même si les épisodes de violence semblent avoir pris fin, le retour à la normale est lent et compliqué, s’indigne l’intérimaire du chef coutumier Kamuina Nsapu interrogé par le journaliste Alidos Tshitoko.
La crise n’a pas affecté cette région de la même manière partout. Dans d’autres villages où l’activité économique était plus diversifiée, les habitants surmontent mieux la situation. Contrairement à cette zone d’agriculture, où l’activité fut bien interrompue, les gens ont du mal à trouver suffisamment de nourriture.
Les habitants de ce coin se disent abandonnés par le nouveau régime de Félix Tshisekedi et lancent un message d’alerte pour la concrétisation des promesses.
Par cette même occasion, l’intérimaire du chef coutumier Jacques Kabeya plaide pour l’érection d’un monument à Kananga ou à Tshimbulu en mémoire du feu Kamuina Nsapu Mpadi.
En rappel, lors de la conférence de paix initiée en 2017 par le ministère de l’intérieur, le gouvernement congolais aviat pris l’engagement de construire les écoles et les maisons d’habitation dans ce groupement situé dans le territoire de Dibaya.
Dans l’espace Kasaï, c’est l’histoire d’une étincelle qui devient incendie. Le 12 août 2016, Jean-Prince Mpandi, le 6e « Kamuina Nsapu » du nom, chef coutumier des Bajila Kasanga, est tué dans l’assaut de sa maison, dans la province du Kasaï-Central. Tous les regards sont tournés alors vers un autre Kasaïen, Étienne Tshisekedi, l’opposant historique de retour au pays après deux années d’exil. À quelques mois de la fin du mandat de Joseph Kabila, l’un choisit l’insurrection, l’autre le dialogue. Dix mois plus tard, on dénombre des centaines de morts, peut-être des milliers et au moins quarante-deux fosses communes.
Désigné par la famille comme nouveau Kamuina Nsapu, Jacques Kabeya avait appelé tous les habitants du Kasaï-Central à la paix et mis en garde ceux qui décrivent se servir du nom de Kamuina Nsapu pour causer du tort à la population.
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