Monde
Au lendemain de l’insurrection de Washington, où des milliers de manifestants pro-Trump ont envahi la colline du Capitole, en pleine séance du Congrès, après un meeting du président sortant, la question est légitime : Donald Trump peut-il encore rester président pendant les deux semaines qui lui restent, jusqu’au 20 janvier, date de l’investiture officielle de Joe Biden ? Le président actuel est pointé du doigt pour son rôle dans l’escalade de la violence, lui qui haranguait quelques heures avant la foule, affirmant qu’il n’accepterait jamais sa défaite.
Selon des échos de la presse américaine, plusieurs ministres ont évoqué la possibilité de recourir au 25e amendement, qui permet de placer le vice-président à la place du président. "Utiliser le 25e amendement est essentiellement quelque chose qui a été prévu lorsque le président est tué ou lorsqu’il est très gravement malade et dans l’impossibilité d’exercer ses compétences, rappelle toutefois Serge Jaumain, co-directeur d’AméricaS, le Centre des études des Amériques, et professeur d’histoire contemporaine à l’ULB. Il faut savoir qu’on a déjà évoqué ceci voici à peu près deux ans, mais c’est très difficile puisque le vice-président doit d’abord déclarer cela avec un certain nombre de membres de l’entourage de Trump. Et il aurait la possibilité de le contester. Ici, à moins de quinze jours de la fin de son mandat, je pense qu’il semble difficile d’imaginer que le vice-président ira dans ce sens-là."
Peu probable donc, de voir une telle procédure se mettre en place. Pourtant, le président est plus que jamais isolé : ses principaux soutiens, notamment des sénateurs républicains comme Ted Cruz, se sont indignés des événements de ce mercredi. Le vice-président Mike Pence a également refusé de s’opposer à la certification de la victoire de Joe Biden. Mais les faits sont là : des manifestants ont tenté de pénétrer dans la chambre du Congrès et de s’attaquer frontalement aux institutions. Est-on au bord de la guerre civile aux Etats-Unis ? "Avec Trump, on parle depuis longtemps de guerre civile, note Serge Jaumain. Rappelez-vous, au moment des élections, ces commerçants qui se barricadaient, qui craignaient une révolte au sein même de la capitale. Finalement, rien ne s’est produit."
Ce mercredi, c’était "le dernier acte lié à l’élection", estime le professeur, avec d’un côté, la victoire démocrate aux sénatoriales en Géorgie, et de l’autre la certification des résultats de la présidentielle. "C’était donc finalement le dernier moment où les partisans de Trump pouvaient se mobiliser", explique Serge Jaumain.
Dans tous les cas, le résultat, c’est "un formidable gâchis" pour les États-Unis, regrette le chercheur. Pour la démocratie d’abord, et "l’image de marque" du pays, précise Serge Jaumain : "Imaginez un peu lorsque Biden ira discuter avec des autocrates un peu partout dans le monde, qui sont déjà d’ailleurs en train de se féliciter en indiquant : 'regardez ce que peut donner la démocratie américaine'."
Un gâchis, aussi, pour la droite américaine. "Il est très probable que le Parti républicain doive réfléchir à ce qui vient de se passer et on verra s’il arrive à maintenir son unité", note Serge Jaumain. Enfin, un gâchis pour Donald Trump lui-même, "qui montre à quel point c’est un très mauvais stratège, parce que tout ceci est en train de se retourner contre lui", conclut le chercheur. De candidat potentiel à l’investiture républicaine pour 2024, le président sortant est devenu le symbole d’une attaque inimaginable aux institutions, qui a fait quatre morts et plusieurs blessés ce mercredi.
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