Monde
La Chine montre une nouvelle fois sa force à Hong Kong. Une cinquantaine de figures de l’opposition prodémocratie y ont été arrêtées mercredi au nom de la récente loi sur la sécurité nationale. C’est le plus grand coup de filet mené en vertu de ce texte drastique imposé par Pékin.
Plusieurs personnalités et partis d’opposition ont confirmé sur Twitter et Facebook au moins 21 arrestations, la plupart pour des accusations de « sédition ». Deux sources haut placées au sein de la police ont, sous couvert de l’anonymat, fait état d'« environ 50 » interpellations menées par l’unité chargée d’enquêter sur les infractions relevant de la loi sur la sécurité.
L’opération a visé d’ex-parlementaires prodémocratie comme James To, Andrew Wan et Lam Cheuk Ting, mais aussi des militants plus jeunes. Parmi ces derniers, deux ont confirmé leur propre arrestation via Facebook : Gwyneth Ho, une ancienne journaliste de 30 ans passée dans le militantisme, et Tiffany Yuen, une conseillère de district de 27 ans. Des proches de Joshua Wong, l’un des visages les plus connus de la mouvance prodémocratie, actuellement incarcéré, ont affirmé sur son compte Facebook que son domicile avait été perquisitionné.
Les primaires de juillet dans le viseur de Pékin
La police de Hong Kong n’a officiellement répondu à aucune question sur ce coup de filet, qu’il s’agisse du nombre de personnes arrêtées ou des chefs d’accusation. Mais des personnalités prodémocratie ont déclaré que ces arrestations étaient liées aux primaires organisées en juillet par l’opposition avant les législatives qui étaient prévues en septembre.
Ces élections, au cours desquelles l’opposition entendait capitaliser sur la popularité de la mobilisation de 2019, ont été reportées d’un an par le gouvernement au prétexte de l’épidémie de coronavirus. Le but des primaires, auxquelles plus de 600.000 Hongkongais ont participé, était d’éviter un éparpillement des votes de l’opposition et de désigner les 35 candidats qui brigueraient ceux des sièges du Conseil législatif (Legco, le parlement local) qui sont attribués au suffrage universel. Les autres sont attribués selon un système alambiqué qui garantit presque à coup sûr la majorité au bloc pro-Pékin.
« Un pays, deux systèmes »
La loi sur la sécurité nationale a été imposée par Pékin, sans discussion au LegCo, pour répondre à la crise politique de 2019, quand Hong Kong avait pendant des mois été le théâtre de manifestations quasi quotidiennes, et parfois violentes, contre les ingérences de la Chine. Les critiques de cette loi la présentent comme le dernier clou sur le cercueil de la semi-autonomie hongkongaise, pourtant théoriquement garantie jusque 2047 dans le cadre du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession.
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