Politique
Quand on nargue tout un peuple qui constitue pourtant la majorité silencieuse du pays au nom d’une majorité par représentation, les conséquences sont souvent imprévisibles et sans appel. Jeanine Mabunda et son équipe viennent d’en faire l’amère expérience au sein de la Chambre basse du Parlement.
C’est le bateau FCC qui sombre face aux pétitions musclées de l’Opposition mettant en cause les 6 membres FCC du bureau pour, notamment la gestion opaque et militante de l’Assemblée nationale. 281 députés ont voté pour la pétition contre Mabunda sur 483 votants. Une majorité confortant qui marque le nouveau tournant du quinquennat de Félix Tshisekedi. Et comme il n’y a jamais un sans deux, le 2ème vice-président Boniface Balamage est aussi tombé. 265 députés qui se sont prononcés pour son éviction. C’est désormais clair.
La majorité issue de la coalition FCC-CACH s’est largement effritée et la conséquence logique, c’est la démission prochaine du gouvernement Ilunkamba qui en est l’émanation. Ce qui laisse la voie libre au chef de l’État de désigner un informateur pour identifier une nouvelle majorité de laquelle sortira le futur gouvernement d’Union sacrée de la Nation.
Alea jacta est. Le suspense n’aura été que de quelques heures. Sans surprise, la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, est tombée, jeudi 10 décembre, par un vote-sanction à la suite d’une pétition dont elle a eu de la peine à s’en sortir malgré les assurances données par sa famille politique, le FCC, qui se targuait de détenir la majorité parlementaire.
En effet, dans un climat agité et par un vote très serré, les députés nationaux ont pris leurs responsabilités, en épargnant le pays de sombrer dans une crise sans issue. Sur les 483 suffrages exprimés, 281 députés ont voté pour la pétition contre Mabunda ; 200 votants ont dit non à la pétition ; 1 bulletin nul et 1 abstention. Par conséquent, l’assemblée plénière adopte la pétition de la déchéance de la présidente de la Chambre basse du Parlement. Les carottes sont donc cuites. Jeanine Mabunda appartient désormais au passé.
Des griefs retenus contre Mabunda
Il faudra rappeler que la plénière de jeudi visait justement à examiner et à voter des pétitions à charge de 6 membres du bureau de la Chambre basse du Parlement que dirige Jeanine Mabunda.
La procédure a été scrupuleusement suivie par le bureau présidé par le doyen d’âge, Christophe Mboso Nkodia Mpwanga. Au départ, les rapporteurs des pétitionnaires ont procédé à la lecture des pétitions individuelles. 5 députés pour et 5 députés contre étaient passés à la tribune pour défendre leurs positions par rapport à ces pétitions. Ensuite, les membres du bureau incriminés étaient venus présentés leurs moyens de défense.
Six pétitions ont donc été examinées : 250 signatures contre la présidente ; 234 signatures contre le 2ème vice-président ; 253 signatures contre le rapporteur ; 248 signatures contre le rapporteur adjoint ; 247 signatures contre le questeur ; 229 contre le questeur adjoint.
À Jeanine Mabunda, la présidente du bureau indexé, les signataires reprochent plusieurs griefs. C’est notamment, la faute grave et l’incompétence notoire. Ils justifient ces griefs par « l’opacité de la gestion des finances de l’Assemblée nationale, l’absence d’un règlement financier, le mépris à la plénière, les violations répétées de la Constitution et des lois et règlements régissant le fonctionnement de l’Assemblée nationale, le blocage sélectif des initiatives des députés », pour ne citer que ceux-là.
Il sied de signaler que la pétition contre Jeanine Mabunda a récolté 250 signatures des députés nationaux, alors que la condition de recevabilité d’une pétition contre le président de l’Assemblée nationale fixée par la Constitution est de 125 signatures.
Les dés sont jetés
Comme le prévoit le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, présente à la plénière, Mabunda a présenté ses moyens de défense et demandé aux députés de rejeter la pétition présentée contre elle.
Elle a regretté le fait que les accusations contenues dans la pétition qui la concerne aient d’abord été partagées sur les réseaux sociaux. Elle est également revenue sur l’accusation de l’absence de contreseing pour les opérations financières.
Pour elle, « c’est faux ». Elle a donné des exemples pour étayer sa position.
« Comment l’Assemblée nationale va fonctionner si je suis absente », s’est-il interrogée? Et d’ajouter : « Un comité ad hoc avait investigué et audité la gestion du bureau de l’Assemblée nationale ».
Sur l’accusation d’absence d’un manuel financier. Elle a expliqué que ce manuel existe et il avait fait l’objet d’un audit par une firme externe. L’élue de Bumba est également revenue sur l’inscription des matières à l’ordre du jour des plénières sans passer par la conférence des présidents. Elle a également balayé cette accusation, donnant des dates et prenant à témoins les membres de la conférence des présidents.
Jeanine Mabunda a présenté des excuses dans l’éventualité, où ses propos ou son comportement auraient été blessants. Applaudie par le FCC et huée par les pétitionnaires, elle a demandé aux députés de voter contre la pétition. Curieusement, après avoir voté, Mabunda a quitté la salle juste au début du comptage des voix exprimées.
Pour certains pétitionnaires, dont le député Crispin Mbindule (UNC), cet exercice devrait mettre fin au régime de Joseph Kabila. « Aujourd'hui, nous venons d’analyser et mettre fin non seulement au bureau de Mabunda, mais aussi au règne et régime de Kabila, aujourd'hui c'est la fin. Les agitations de nos collègues du FCC démontrent qu'ils sont perdants. Nous savons que nous avons maintenant la majorité et nous n’avons pas peur de quoi que ce soit », a-t-il confié à la presse.
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