Politique
Il y a 55 ans, le général Joseph-Désiré Mobutu s’emparait du pouvoir dans le jeune Etat du Congo (ex-belge) par un coup d’Etat. Il allait diriger le pays – ensuite rebaptisé Zaïre et RDC – d’une main de fer durant près de 32 ans, jusqu’en 1997, pour fuir l’offensive d’une rébellion conduite par Laurent-Désiré Kabila et décéder quelques mois plus tard en exil au Maroc.
La légende situe ce putsch au 24 novembre 1965, mais cette journée n’a été consacrée qu’aux préparatifs du renversement du président Joseph Kasa-Vubu, la prise de Radio-Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa) et le renversement du chef de l’Etat n’intervenant que le lendemain
Mobutu, un ancien enrôlé dans la Force publique (l' »armée » du Congo belge) ayant touché au journalisme, avait rapidement grimpé dans la hiérarchie de l’Armée nationale congolaise (ANC), devenant colonel. C’est revêtu de ce grade que le 14 septembre 1960 – deux mois et demi après l’indépendance – il fomente un premier coup d’Etat militaire. Le Parlement et la Constitution sont suspendus. Et le 19 septembre 1960, le colonel Mobutu instaure un Collège des Commissaires généraux remplaçant les organes du pouvoir.
Il accuse ensuite le Premier ministre Patrice Emery Lumumba de sympathie pro-communiste. Lumumba tente de s’enfuir à Stanleyville (actuellement Kisangani), mais est rattrapé en chemin par les soldats. Mobutu le fait mettre en prison, où il est maltraité et torturé. Il est ensuite envoyé au Katanga sécessionniste de Moïse Tshombe, où il est assassiné le 17 janvier 1961. La province ne retourne sous l’autorité du gouvernement central qu’en 1963.
Et en 1964 et 1965, une vaste rébellion d’inspiration communiste embrase le pays, faisant 500.000 morts.
Souhaitant y mettre fin, Mobutu organise le 24 novembre 1965 un second coup d’Etat. Il commence ainsi un long règne, appuyé à partir de 1967 sur son parti-Etat, le Mouvement populaire de la Révolution (MPR).
En 1971, le pays devient la République du Zaïre et Mobutu procède à la « zaïrianisation », nationalisant les biens des entreprises étrangères et plaçant des nationaux à la tête de toutes les grandes entreprises et industries.
Le dictateur en herbe a quant à lui échangé son nom de baptême chrétien pour celui, plus authentique de « Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga » qui signifie « le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l’arrêter ».
Ce n’est qu’en 1990 que l’entre-temps maréchal Mobutu Sese Seko décrète la fin du MPR qui dirigeait le pays sans partage depuis 1967, lançant ainsi un long processus de démocratisation qui n’a véritablement abouti que seize ans plus tard, lors des élections générales de 2006.
Sentant le vent de la démocratisation souffler en Europe de l’est après la chute du mur de Berlin en novembre 1989 – qui avait entraîné l’exécution du dictateur roumain Nicolae Ceaucescu, son ami – et avant même le discours du président français François Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en juin 1990, liant l’aide aux pays africains au processus de démocratisation, le président-maréchal-fondateur du MPR avait décidé le 24 avril 1990 de tenter, selon ses propres termes, « l’expérience du pluralisme politique ».
Après le désastreux épisode de la Conférence nationale souveraine (CNS), qui avait adopté, le 4 août 1992, un « Acte constitutionnel de la transition » – jamais appliqué dans les faits, Mobutu est chassé du pouvoir le 17 mai 1997. Il fuit l’arrivée à Kinshasa d’une rébellion, l’Alliance des Forces démocratiques de Libération du Congo (AFDL, soutenue par le Rwanda et l’Ouganda), née quelques mois plus tôt dans l’est de l’immense Zaïre, aussitôt rebaptisé République démocratique du Congo (RDC) par son nouveau leader, Laurent-Désiré Kabila.
Contraint à l’exil après 32 ans au pouvoir, Mobutu décède le 7 septembre 1997 au Maroc d’un cancer de la prostate. Sa dépouille repose – « provisoirement » selon ses proches, qui espèrent son rapatriement – dans le carré chrétien du cimetière de Rabat.
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