Société
La dot est obligatoire avant toute célébration de mariage. Normalement censée être un geste symbolique, cette dernière perd de plus en plus son ultime but et retarde ainsi l'union de tourtereaux par les liens sacrés du mariage. La surfacturation de la dot est l'une des causes néfastes qui retarde la jeunesse kinoise, pourtant soucieuse de convoler en justes noces.
Si pour certains la surfacturation de la dot est logique suite aux qualités et valeurs ajoutées de la future mariée, pour d'autres par contre, elle est et reste un calvaire.
A ce sujet, Media Congo Press (MCP) a recueilli différents témoignages de quelques personnes selon leurs us et coutumes respectifs à travers quelques coins de Kinshasa.
À l’origine chez les topoke, dans la province de la Tshopo : "la dot versée pour la grande sœur, était gardée pour servir à son jeune frère d'aller, à son tour, la verser à sa future Belle famille", témoigne Jeanne Gesambelo.
Bwa Justin Maneno, originaire du Maniema, rencontré dans la commune de Ngaliema, raconte : "quand j'étais jeune, chez moi à Kasongo dans la province du Maniema, le montant de la dot était fixé par la localité ; c'était un montant assez raisonnable ! Quiconque surpassait ce montant fixé par la localité était poursuivi. De ce fait, nous, jeunes, avions la facilité de convoler en justes noces sans trop d'acrobaties comme c’est le cas actuellement. Pour mon compte, je me suis marié à 21 ans [âge relatif à la majorité à l’époque coloniale voire une décennie après, ndlr] alors que je n'étais que moniteur dans une école primaire et c'était en 1972", a-t-il indiqué.
Monsieur Nshagi, ressortissant de Kalehe au Sud-Kivu, rencontré dans la commune de N'djili a, quant à lui, martelé sur l'importance de ladite surfacturation en ces termes : "souvent les kinois racontent que nous bashi ou swahili en général, marions nos filles avec des vaches qui de nos jours sont inaccessibles à une bonne frange de la population ! Je tiens à souligner que selon ma tradition ‘shi’, toute fille n'est pas mariable à ces conditions ; seules les filles saines et vierges y sont concernées. c'était aussi une façon d'inciter les filles à conserver leur pudeur afin de faire honneur à leurs familles à travers le village", indique-t-il.
"En ce qui concerne la surfacturation de la dot, je dirai que le troupeau quoi qu'ensemble se vend suivant la qualité de l'espèce, allez y comprendre ! Une fille instruite est comparable à une vache à lait. Cela veut simplement dire qu'elle a une valeur ajoutée qui sera bénéfique pour son futur époux. Ce dernier profitera de son savoir ainsi que de son apport financier dans le foyer. C’est pourquoi la fille dite instruite ou épanouie est mariable à un prix haut de gamme", a-t-il ajouté.
Que dit la loi congolaise ?
Selon l'article 361 du code de la famille, il n'y a mariage que si la dot est remise auprès de la famille de la future mariée.
Dans son article 362, le code de la famille stipule que : "la responsabilité de la fixation de la dot revient aux différentes coutumes applicables au mariage". C'est là où les romains s'empoignent.
Cependant, les acteurs rencontrés lors de cette mini enquête plaident auprès du gouvernement pour la révision du code de la famille, précisément son article 362, afin de permettre aux jeunes de passer par la grande porte en se mariant officiellement.
Vu la crise économique que traverse le pays, la grossesse hors mariage permet à beaucoup de jeunes de sauter le pas. Ces derniers sont unis sous forme de "cas de force majeure". Et du coup, cela leur permet aux "personnes sérieuses" de réunir les moyens nécessaires en vue de régulariser leur situation.
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