Politique
Le constat n'est pas nouveau. Depuis plusieurs années, la politique en République Démocratique du Congo (RDC) ne cesse de voir son discrédit grandir, provoquant au mieux du désintérêt, au pire la colère. Le temps qui passe voit le fossé se creuser entre les citoyens et leurs représentants et gouvernants. Une phrase est sur toutes les lèvres: la RDC a besoin d'une nouvelle classe politique.
La crise de la politique en RDC est d'abord une crise de confiance envers ceux qui sont chargés de veiller au bien commun et à l'intérêt général. Des ambitions personnelles démesurées, des manœuvres et calculs électoraux, des paroles non tenues, le sentiment d'un personnel politique coupé des réalités, l'absence de projet ou de vision à long terme, des comportements partisans, tribaux et démagogiques, le mensonge, la corruption, le détournement de deniers publics, le népotisme... sont injustifiables et sont devenus insupportables. L'attitude et l'image de la classe politique jettent le discrédit sur leur engagement. Leur but est de satisfaire leurs propres intérêts et non d'aider l'État à atteindre ses objectifs.
Si la politique - au sens d'un fonctionnement et d'une pratique - connaît un grave malaise aujourd'hui, en RDC, c'est que quelque chose d'essentiel s'est perdu ou perverti. Et cela est de la seule responsabilité de la classe politique.
Le politique précède la politique. Il est chargé de sa mise en application. Il définit les conditions de la vie en société, tandis que la politique désigne les activités, les stratégies et les procédures concrètes qui touchent à l'exercice du pouvoir. Dans un pays normal, ce pouvoir vient de l'élection par les citoyens. Mais ce qui doit fonder cet exercice c'est le politique, la recherche du bien commun et de l'intérêt général qui doit trouver son fondement dans un véritable débat sur des valeurs et des orientations partagées. Or, ce n'est pas le cas aujourd'hui en RDC où la parole est pervertie. Beaucoup veulent la reprendre parce qu'ils ont l'impression qu'on leur prive de ce droit.
Notons que quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. Bref, les Congolais sont fatigués et ne peuvent plus continuer comme ça.
Les frustrations peuvent se manifester comme réponses à ce genre de comportement et les tensions peuvent vite monter. À preuve, la contestation est devenue le mode de fonctionnement habituel, et la culture de l'affrontement (via les réseaux sociaux et médias, surtout audiovisuels) semble prendre le pas sur celle du dialogue. Chacun, chaque groupe se replie vite sur lui-même, tandis que les accusations et les caricatures réciproques prennent rapidement le dessus sur des échanges constructifs, laissant aux plus revendicatifs le pouvoir de l'invective et de la surenchère. En RDC, voire dans la diaspora, les Congolais ne se supportent plus mutuellement. L'unité nationale est mise à mal.
Pourtant, avant le 24 novembre 1965 (date du coup d'État portant Mobutu au pouvoir), des figures éminentes comme Joseph Kasa-Vubu, Patrice Lumumba, Cyrille Adoula, Thomas Kanza, Edmond Nzeza Nlandu, Albert Kalonji, Évariste Kimba, Antoine Kingotolo, Léonard Mulamba, Jean Bolikango et bien d'autres de sensibilités politiques différentes, ont montré toute la noblesse du service politique.
Aujourd'hui, la classe politique congolaise a du mal à concrétiser le rêve des pères de l'indépendance qui se sont affranchis, de haute lutte, du joug du colonisateur. Leur rêve de grandeur, de bâtir un véritable État indépendant, politiquement et économiquement au cœur de l'Afrique, semble s'éloigner de plus en plus. Le rêve parfait a été brisé, parce que cette classe politique n'a pas pu assurer la pérennité de leur combat avec un engagement patriotique réel. Elle a lamentablement échoué.
Les congolais doivent y croire
Y'a-t-il actuellement des Congolais qui sont prêts à s'engager dans l'esprit des pères de l'indépendance ? A cet égard, le sérieux avec lequel un certain nombre de jeunes, à l'intérieur comme à l'extérieur du pays (la diaspora intelligente, consciencieuse, patriote, combattante et résistante, et non les aventuriers notoires), réfléchissent sur le sens du politique et se forment à l'engagement pour changer des choses en vue de l'intérêt général est un signe d'espérance dans ces temps de discrédit du politique. Les Congolais doivent y croire.
Les difficultés actuelles de la RDC ne sont pas une fatalité ou même la manifestation d’une quelconque malédiction divine. Mais bien le résultat d’actions concertées des dirigeants politiques alliés aux ennemis du pays. Avec, bien évidemment, la bénédiction de certains criminels économiques basés en occident. Il est là la vraie cause du sous-développement de la RDC : la trahison des filles et fils du pays dont les têtes sont censées être bien faites, mais qui agissent contre le peuple. Personne n’est surpris quand on parle de démocratie, de liberté, de l’État de droit, de progrès. On sait pertinemment que ces notions sont vides de sens dans ce pays. Juste des slogans pour se donner bonne conscience et émouvoir une partie de l'opinion internationale qui se soucie réellement du devenir de l'humanité.
La RDC a besoin d' une nouvelle classe politique, éprise d’indépendance, de liberté, d’égalité et de progrès. Cette nouvelle classe doit jouer à fond la carte du libre échange économique avec l’occident, tout en privilégiant l’épanouissement et le bien-être des Congolais. Ce dont a besoin la RDC, ce sont de vrais leaders, des éveilleurs de conscience, des personnes prêtes à porter le pays à bout de bras. Sinon la tradition de la dictature qui se voile sous le couvert des présidents « démocratiquement élus » et le genre de propos « ça va changer » finiront par achever les minces espoirs que nourrissent les Congolais pour leur pays.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Les plus commentés
Politique « Front intellectuel » : le sénateur Adolphe Lumanu renonce à son mandat parlementaire
06.04.2025, 8 commentairesPolitique Clôture ce mardi des consultations politiques pour la formation d’un Gouvernement d’union nationale
08.04.2025, 8 commentairesPolitique Joseph Kabila confirme bientôt son come back par la partie orientale
08.04.2025, 7 commentairesPolitique Inondations à Kinshasa : « la population est victime de la négligence coupable des politiques inconséquents » (Delly Sessanga)
07.04.2025, 6 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance