Société
Cependant, face à l'impossibilité matérielle de récupérer le calendrier, des experts du secteur demandent au Gouvernement de décréter l'année académique 2019-2020 blanche.
Les Professeurs des établissements officiels d'Enseignement supérieur et universitaire (ESU) en RD Congo, exigent un salaire de 5000$US, avant de reprendre les activités académiques suspendues depuis le 18 mars dernier. C'est ce qu'a déclaré le week-end à Forum des As, l'un de ces enseignants qui a affirmé avoir fait le relai d'une décision collective.
Selon la source, la dépréciation spectaculaire du franc congolais sur le marché de change serait à la base de cette revendication (légitime ?) des enseignants du secteur public de l'Esu. " Avant la crise actuelle, où le taux de change était plus au moins stable (1.650 fc, le dollar américain), un Prof d'université percevait l'équivalent en monnaie locale de 2000$US, comme salaire mensuel. A ce jour, à la suite de la dépréciation spectaculaire du franc congolais observé depuis quelques mois, on n'ose même pas faire le calcul. La situation est plus qu'attendrissant. Le pouvoir d'achat des enseignants s'est gravement effrité ", a expliqué la source.
Faut donc rappeler que le même malaise est ressenti dans tous les secteurs publics de la vie du pays. Cas de l'Administration publique où agents et fonctionnaires de l'Etat crient, sans aucun espoir d'être entendus, à un véritable drame consécutif à cette situation de crise économique. Tout le problème, expliquent plusieurs syndicats de l'Administration publique en RD Congo, résident au niveau du taux appliqué par l'Etat dans le calcul de la rémunération de ses agents.
" Il est inadmissible, et même inacceptable qu'à ce jour, l'Etat continue à payer les salaires des agents et fonctionnaires, calculés à l'ancien taux budgétaire de 930 fc le dollar américain. C'est criminel. Au niveau de la Direction de la paie, on apprend que les salaires sont calculés sur base du taux directeur fixé par la Banque centrale. Mais en réalité, cela ne se ressent pas dans la vie réelle. Au jour d'aujourd'hui, toutes les transactions s'effectuent sur base du taux de 2000fc le dollar.
LE COURAGE DE DECRETER UNE ANNEE BLANCHE
Le Gouvernement ne doit donner l'impression qu'il ignore cela. En conséquence, les salaires déjà trop bas, sont du coup absorbés par la dépréciation du franc congolais. A titre d'illustration, un directeur de l'administration publique perçoit à ce jour quelque 190.000fc. Soit moins de 100 $US. Alors qu'il y a quelques mois seulement, le même montant équivalait à environ 100 dollars. C'est triste", explique le président d'un banc syndical de l'Administration publique.
Au sujet justement de la situation à l'ESU, des experts du secteur demandent au Gouvernement d'avoir le courage de décréter l'année académique 2019-2020, une année blanche. Cela, pour plusieurs raisons. Entre autres, les perturbations de calendrier orchestrées depuis le début même de ladite année. Secret de polichinelle, dans la plupart des établissements de l'ESU, les activités de l'année académique en cours n'avaient pas aussitôt commencé au mois d'octobre, après lancement officiel le 15 du mois, par le ministre de tutelle, Thomas Luhaka. Cas de l'Université de Kinshasa (UNIKIN) et de l'Université pédagogique nationale (UPN).
En ce qui concerne l'Unikin, par exemple, l'opinion se rappelle qu'en plus du retard connu dans l'ouverture de l'année académique 2019-2020, les cours dans cette université, la plus grande du pays, avaient été suspendus pendant plus de deux mois, à la suite des incidents survenus les 7 et 8 janvier dernier sur son campus. A cette interruption décidée par les autorités du pays, s'était ajoutée la grève du corps enseignant, du personnel administratif et académique de cette même université, entamée dès le 24 février 2020, date initialement fixée pour la reprise des cours.
Après tous ces tumultes, c'est à peine que les enseignements avaient très timidement repris à l'ex-Lovanium. Soit, quelques jours seulement avant la survenance, le 10 mars, de la pandémie de Covid-19 à Kinshasa. Ainsi, à la suite de la décision du Chef de l'Etat, portant fermeture de tous les établissements scolaires et universitaires privés et publics, en vigueur depuis le 18 mars dernier, les étudiants congolais auront passé plus de quatre mois à la maison.
Dans ces conditions, sauf ultime miracle, on ne voit pas comment les autorités peuvent prétendre sauver l'année académique en cours. Arithmétiquement donc, on est à un mois de la clôture. Et dire que même dans les Instituts supérieurs et universités où les cours avaient normalement commencé en octobre dernier, on a juste eu le temps d'organiser les épreuves de mi-session en février. Pas plus.
Pour toutes ces raisons, nombre d'experts estiment que les dés sont jetés. Tous les ingrédients sont donc réunis pour que l'année académique en cours soit déclarée blanche. Quitte à se concentrer sur les préparatifs de la prochaine année académique 2020-2021 au mois d'octobre prochain. Dire que parents et étudiants ne croient plus en la poursuite de l'année académique en cours.
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