Société
À la haute cour, l’heure est au doute le plus fou ! Scruté le vrai et le faux à la Cour Constitutionnelle est devenu en deux jours un âpre travail auquel les médias se sont livrés. Le vendredi 10 et le samedi 11 juillet 2020, la prétendue démission du président Benoît Lwamba a fait les choux gras de la presse.
Actuellement en Belgique pour des soins, le président du conseil supérieur de la magistrature, Benoît a été victime d’un faux en écriture. Le président de la Cour Constitutionnelle n’a pas démissionné mais, la signature de ce dernier a été imitée par des individus aux intentions malveillantes.
Ce faux en écriture, infraction pénale, a entraîné même la plénière dans un élan d’émotion au point de prendre acte de la démission du président de la Cour Constitutionnelle. Tout ceci n’est qu’une illusion. Benoît Lwamba reste déterminé à quitter son poste qu’au terme de son mandat, en avril 2021.
le président de la Cour constitutionnelle dément avoir démissionné
Le 27 juin, une lettre de démission a bien été reçue à la Cour constitutionnelle, assurent plusieurs sources internes. Dans cette lettre signée par Benoît Lwamba, le juge justifiait sa démission par le poids de l’âge, 75 ans, et des raisons « de convenance personnelle ». Le président de la Cour constitutionnelle y affirmait également avoir affronté, « des dures épreuves ayant permis au pays, tout en gardant le cap, de traverser des moments historiques. ».
Cette missive a été prise très au sérieux, une plénière avait été organisée, selon une source interne. Et 7 des 8 juges restant en ont pris acte, selon un procès-verbal.
Coup de théâtre, jeudi 10 Juillet, alors que les correspondances commencent à circuler sur la Toile, Benoît Lwamba dément depuis Bruxelles sa démission et peste contre ce qu’il qualifie de rumeurs. Un autre démenti a été diffusé dimanche par son directeur de cabinet. Officiellement, le mandat du haut magistrat n’expire qu’au mois d’avril 2021.
Pressions politiques ?
Une source à la présidence assure que, début juillet, le président de la haute cour avait saisi le chef de l’Etat pour solliciter une évacuation pour raison de santé à Bruxelles. A cette occasion, il aurait réitéré au président Tshisekedi sa volonté de démissionner de son poste, évoquant dans la foulée des « pressions » subies de la part d’un camp politique.
« Pas en tout cas de notre part », assure un haut responsable du FCC, la coalition pro-Kabila, qui pointe du doigt le camp de l’actuel président, qui voudrait contrôler la haute cour pour peser face à la parlementaire du camp de l’ex–président.
Dimanche, l’Agence nationale des renseignements (ANR) qui dépend de la présidence s’est saisie de cet imbroglio. Ses agents ont débarqué dans les locaux de la haute cour, invitant le chef du cabinet de Benoit Lwamba et l’intérimaire à la présidence de la cour à se présenter à l’ANR. Cette intervention a été dénoncée par Théodore Ngoy, qui se présente comme un « avocat habituel » du président de la Cour constitutionnelle.
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