Procédure de déchéance de Kabund-A-Kabund : l'UDPS face à ses contradictions !

Comme on le sait, la procédure de déchéance de l'UDPS Jean-Marc Kabund-A-Kabund du poste de 1er vice-Président de l'Assemblée nationale est déjà à la phase terminale. Il ne reste plus à la présidente de cette Chambre que de convoquer la plénière pour en débattre. Le député MLC Jean-Jacques Mamba, initiateur de la pétition de déchéance qui avait réussi à collecter 62 signatures pour la recevabilité alors que c'est le dixième qui est exigé par le Règlement intérieur (RI), soit 50, s'est conformé aux exigences réglementaires.

Car, auparavant, il avait adressé, à deux reprises, des notes, avec copies aux sept membres du Bureau, au 1er vice-président Jean-Marc Kabund, pour lui demander de s'expliquer en disant comment il était arrivé, lors d'une émission sur "Top Congo" à un coût de 7 millions Usd pour la tenue d'un Congrès. Kabund n'a jamais répondu à ces deux correspondances de son collègue Jean-Jacques Mamba. En conséquence, ce dernier a déclenché sa procédure de déchéance par pétition et a réuni 62 signatures.

A l'UDPS, les députés nationaux ont fustigé cet acte de Jean-Jacques Mamba, élu MLC à la Funa, dans la ville de Kinshasa, qu'ils ont vertement accusé de n'avoir réuni pour ces 62 signatures de sa pétition que les députés nationaux du FCC. D'où ils ont qualifié sa pétition d'une "pétition du FCC et non de Jean-Jacques Mamba du MLC". Ce à quoi celui-ci avait réagi en corrigeant que ce sont seulement 40 députés FCC qui ont signé sa pétition et non 62 comme le prétendent ses collègues de l'UDPS.

Par la suite, la motion déposée au Bureau est déclarée recevable car ayant recueilli plus d'un dixième de signatures du nombre de députés nationaux qui est de 500. Il ne reste plus que la plénière pour débattre et passer au vote de déchéance du 1er vice-président de l'Assemblée nationale. Ce qui a suscité la colère à l'UDPS où on met en garde le FCC et que ce serait la fin de la coalition si jamais Jean-Marc Kabund était éjecté de son poste de 1er vice-président du Bureau de l'Assemblée nationale.

Fin de la coalition ? Là on est en plein dans des contradictions auxquelles fait face l'UDPS. En effet, ce n'est pas la première fois qu'on entend ce discours de la part de la jeunesse du parti et même de la direction politique à chaque accrochage avec leur partenaire du FCC. Ce qui n'est jamais allé à l'exécution étant donné que dans le même temps, le Président Félix Tshisekedi, tient un discours opposé de la poursuite de la coalition.

Plusieurs fois, Kabund-A-Kabund, le Président ai de l'UDPS a décrété, avec l'appui bruyant de la base, la fin de la coalition avec le FCC de Joseph Kabila. Mais le lendemain, il a toujours été rappelé à l'ordre par son chef, Félix Tshisekedi. On n'entendra jamais ce dernier évoquer la fin de la coalition avec le FCC. C'est que quelque part, il est conscient des dividendes politiques qu'il en tire contrairement à une cohabitation.

C'est de là que vient, du reste, le hiatus entre Félix Tshisekedi et sa base de l'UDPS tout comme la direction politique. Sur la "11ème Rue Limete, siège de l'UDPS", on attend, chaque jour qui passe le moment de la proclamation de la rupture avec le FCC pour fêter avec frénésie. Ce qui n'est jamais dans la tête de Félix Tshisekedi.

Ce que la base ignore, c'est le fait que la fin de la coalition avec le FCC suppose que des ministres UDPS comme Gilbert Kankonde, Intérieurs et Ntumba Nzeza ne seront plus ministres. Car le CACH ne détient pas la majorité parlementaire et devra quitter le gouvernement uniquement pour Jean-Marc Kabund.

Vient à l'esprit la question de savoir si Félix Tshisekedi, le Président de la République et chef du CACH est prêt à sacrifier sa coalition avec Joseph Kabila pour sauver, contre vents et marrées, Kabund, du poste de 1er vice-président de l'Assemblée nationale. Question difficile. D'autant plus que pour l'UDPS, le poste de 1er vice-président de la chambre basse, Jean-Marc Kabund-A-Kabund, l'a eu dans le cadre de la coalition FCC-CACH et il n'est donc pas question de l'en déchoir.

La difficulté ici est de savoir quel intérêt politique pour Félix Tshisekedi d'empêcher l'éviction de Kabund tout en étant conscient que ce poste étant attribué à l'UDPS, même en cas de déchéance, il reviendra toujours au "parti de la 11ème Rue Limete". Il y a même des noms déjà cités comme prétendant au poste si jamais Jean-Marc Kabund était évincé.

Il y a toujours cette contradiction à laquelle fait face l'UDPS depuis que son Président national, Félix Tshisekedi devenu Président de la République, a décidé de former une coalition de pouvoir avec son adversaire d'hier, Joseph Kabila. Félix Tshisekedi n'a jamais clairement expliqué à sa propre base les raisons de ce revirement.

Une autre contradiction qui apparait à ce jour, c'est vis-à-vis de leur partenaire de l'UNC de Vital de Kamerhe. Avec les déboires judiciaires de ce dernier qui est en prison où il risque gros, l'UNC ne sera jamais partie prenante, à ce jour, pour la fin de la coalition avec le FCC. Ils n'en verraient aucun intérêt politique de voir leurs ministres quitter le gouvernement.

Or la coalition avec le FCC ; ce n'est pas l'affaire du seul parti politique UDPS de Félix Tshisekedi, mais aussi de l'UNC de Vital Kamerhe qui a un mot à dire dans les décisions qui engagent cette plateforme créée à Naïrobi, au Kenya. La tendance ici n'est pas à une quelconque rupture avec le FCC.