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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 02 mai 2024
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En Russie, une épidémie «sous contrôle» ou sous-estimée?

2020-05-09
09.05.2020
2020-05-09
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À ce jour, le coronavirus a fait 1 723 victimes en Russie. Avec plus de 180 000 cas détectés, le pays se place pourtant à la cinquième place mondiale en termes de contaminations. Un « grand écart » statistique qui suscite beaucoup de questions.

Le 30 janvier 2020, la nouvelle est transmise aux principales agences de presse russes, et fait rapidement le tour du monde : la Russie décide de fermer sa frontière terrestre avec la Chine. Officiellement, aucun cas de coronavirus n’a été détecté dans le pays, mais les autorités assurent que la mesure est rendue nécessaire par le risque de propagation du virus. Trois semaines plus tard, nouvelle précaution : les citoyens chinois ne sont plus autorisés à entrer en Russie. Le pays se calfeutre et veut éviter d’être contaminé par son voisin.

Durant plus d’un mois, l’illusion est entretenue par les dirigeants russes, Vladimir Poutine en tête. Les autorités assurent qu’elles ont mis le pays à l’abri de l’épidémie qui s’apprête à déferler sur le monde. Mais le 2 mars, la Russie est contrainte d’annoncer son premier cas de Covid-19 à Moscou.

L’épidémie gagne ensuite du terrain, mais à un rythme étonnamment lent : moins de 200 cas à la mi-mars, et un premier décès qui ne sera reconnu que le 19 mars. Les autorités assurent que la situation est « sous contrôle » mais amorcent tout de même quelques mesures de précaution à Moscou, principal foyer de contamination, comme la fermeture des écoles, des universités et des salles de sport, ainsi que le confinement des personnes de plus de 65 ans et la mise en « quatorzaine » des personnes revenant des pays les plus touchés par la maladie, dont la France.

Confinement strict à Moscou

Tout s’accélère à la fin du mois de mars. Pour la première fois depuis le début de l’épidémie, Vladimir Poutine s’adresse à ses concitoyens pour annoncer le report du référendum sur la réforme de la Constitution, initialement prévu le 22 avril.

Le président russe annonce également une semaine de « congés payés », à charge pour les entreprises de continuer à verser les salaires, dans un pays où le chômage partiel n’existe pas. Il n’est pas encore question de confinement, mais d’encourager les Russes à rester chez eux. La mesure sera très vite reconduite pour un mois, sans que les mesures d’aide qui l’accompagnent ne permettent de compenser les pertes financières subies par de nombreux foyers.

Le 30 mars, un cap est franchi. La ville de Moscou impose un confinement strict à ses habitants. Le nombre de cas reste alors relativement limité, quelques dizaines de milliers, mais de nombreuses voix s’élèvent au sein de la société civile et parmi les professionnels de santé pour dénoncer le manque de tests, et leur manque de fiabilité.

Dans le milieu hospitalier, on s’inquiète également de la pénurie de matériel de protection et du manque de préparation des équipes face à la pandémie. Le 21 avril, un nouvel hôpital, construit en moins d’un mois, ouvre ses portes à 60 kilomètres du centre de Moscou. Inauguré par le maire de la ville, Sergueï Sobianine, il compte 900 lits dont 200 en réanimation.

« Grand écart » statistique

Le début du mois de mai marque un tournant, du moins dans les statistiques officielles. La Russie s’engage dans une vaste campagne de tests, elle affirme en avoir effectué à ce jour plus de quatre millions. Résultat, le nombre de cas enregistrés s’envole avec 10 000 de plus par jour à compter du 2 mai. La Russie passe, en une dizaine de jours, du 18e au 5e rang mondial en nombre de cas recensés.

En revanche, le nombre de décès officiellement liés au Covid-19 reste, lui, étonnamment bas : un peu plus de 1 700 morts, soit un taux de mortalité inférieur à 1%, et un bilan qui contraste avec ceux enregistrés en Europe occidentale ou aux États-Unis.

Pour les autorités russes, ces chiffres montrent que la réponse sanitaire et les mesures de précaution prises en amont ont permis de juguler non pas l’épidémie, mais sa létalité. Parmi les décisions prises rapidement, les autorités citent la fermeture des frontières, le confinement précoce des personnes âgées, et la mise en « quatorzaine » des personnes malades ou revenant de l’étranger.

Le gouvernement russe se félicite également d’avoir lancé une campagne de test massive, qui permet selon lui « d’isoler » les porteurs de virus au plus vite. D’autres éléments « structurels » ont pu jouer en faveur de la Russie : une moyenne d’âge plus basse qu’en Europe occidentale ou aux États-Unis, et le fait que les personnes âgées ont peu d’argent à dépenser, étant donné la faiblesse des retraites russes. La majorité des retraités en Russie ne voyagent pas ou peu, et sortent rarement au restaurant.

Sous-estimation des décès ?

Mais ce « grand écart » statistique et ce bilan flatteur avancé par les autorités russes pourraient avoir une autre explication : la sous-estimation du nombre de décès liés au coronavirus. Ainsi, de nombreux décès auraient été classés comme « pneumonie », comme ce fut le cas pour la journaliste Anastasia Petrova qui avait documenté les dernières semaines de sa vie sur les réseaux sociaux.

En outre, les critères retenus pour classer les décès comme étant causé par le coronavirus sont très restrictifs. « Si quelqu’un meurt d’un infarctus mais a été diagnostiqué porteur du Covid-19, la cause de sa mort sera l’infarctus », explique Sergueï Timonine, vice-directeur du Laboratoire international de recherche sur la population et la santé, cité par l’Agence France-Presse. Cette méthode de calcul, plus restreinte que celle utilisée par de nombreux pays, expliquerait en grande partie la « sous-mortalité » du coronavirus en Russie.

Selon le Moscow Times, trois régions russes ont d’ailleurs ajouté à leur bilan « officiel » un second bilan prenant en compte tous les décès de porteurs du coronavirus. Et, d’un bilan à l’autre, l’augmentation est exponentielle. Comme ailleurs dans le monde, il faudra de toute façon attendre la publication des prochaines statistiques démographiques pour connaître « l’excès de mortalité » dû au coronavirus.

En attendant, l’impact politique, économique et social du coronavirus s’est fait déjà sentir. Selon l’institut de sondages Levada, la cote de popularité de Vladimir Poutine a plongé de dix points depuis le début de l’année, et le président russe a dû renoncer à deux événements politiques majeurs à ses yeux.

L’organisation du référendum du 22 avril sur la réforme de la Constitution, pour lui permettre de rester au pouvoir jusqu’en 2036, est retardée sine die. Et le défilé du 9 mai pour célébrer le 75e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie a dû être annulé, alors que le Kremlin voulait faire de cet événement une célébration spectaculaire de la puissance russe.

Mais cet agenda bousculé n’est pas la seule conséquence de l’épidémie, très loin de là, pour la Russie de Vladimir Poutine. L’impact économique sera lui aussi très lourd. L’effondrement des cours du pétrole et la contraction de la demande mondiale pèsent déjà sur l’économie russe. Le PIB pourrait ainsi chuter de plus de 6% en 2020, à mille lieues des ambitieuses prévisions de croissance annoncées par le président russe lors de sa réélection, en 2018.

L’absence de mesures franches pour soutenir l’économie, pour les entreprises comme pour les particuliers, pourrait encore assombrir le tableau. Plusieurs manifestations virtuelles, organisées ces deux dernières semaines, augurent peut-être d’un « jour d’après » difficile pour le pouvoir russe.


RFI / MCP, via mediacongo.net
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