Santé
Au regard du nombre croissant de cas détectés à l'intérieur, il devient impérieux d'implanter des laboratoires dans les grandes villes du pays.
Depuis le 1er mai, la République démocratique du Congo a franchi le cap de 500 cas de personnes atteintes de coronavirus. Pratiquement 50 jours après l'annonce du tout premier cas déclaré au pays le 10 mars dernier. Seule institution qualifiée pour réaliser et valider les tests des échantillons de coronavirus au pays, l'Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) est aujourd'hui très sollicité pour livrer les résultats d'analyse. Non seulement à Kinshasa, mais aussi dans les autres provinces du pays. D'où, les appels incessants pour solliciter la décentralisation de cet important laboratoire biomédical de la RDC.
Directeur de l'INRB, Coordonnateur national du Secrétariat technique de l'équipe de riposte au coronavirus, Dr Jean-Jacques Muyembe Tamfum tirait en avril la sonnette d'alarme sur le danger de cette pandémie en RDC. D'après ce scientifique, le pays risquerait d'atteindre le pic de contamination, voire de décès liés au covid-19 d'ici mi-mai. Une alerte qui donne des frissons, d'autant que le Congo ne s'est pas suffisamment préparé à la prise en charge de cette pandémie, faute d'infrastructures, de ressources et du personnel qualifié sur le territoire national.
A cinq jours du deuxième mois de la présence du coronavirus en RDC, l'on craint le pire si toutes les précautions ne sont pas prises à temps. Se confiant à la presse au début de la semaine dernière, Dr Muyembe assurait qu'on enregistrait 20 nouveaux cas par jour au pays.
682 CAS CONFIRMES DEBUT MAI
Si aujourd'hui, pour le Secrétaire technique du Comité multisectoriel de la riposte à la pandémie du covid-19 en RDC, l'évolution de la maladie n'a pas encore pris des proportions inquiétantes, comme on le redoutait, il y a lieu toutefois de mobiliser la population pour qu'elle puisse respecter rigoureusement les gestes barrières pour ne pas se faire contaminer à large échelle.
Soudain, des chiffres alarmants sont tombés sur le bureau du virologue congolais. Au total, 43 détenus de la prison militaire de Ndolo (Kinshasa) ont été testés positifs les jeudi et vendredi derniers, semant la panique dans ce milieu carcéral qui compte entre 1.900 à 2.000 prisonniers, selon La Libre Afrique, un média en ligne. Les chiffres se sont alourdis le dimanche 3 mai dernier. Le bulletin du comité de riposte a, en effet, fait part d'un effectif de 682 cas confirmés, parmi lesquels 34 décès et 84 guéris.
SEPT PROVINCES SOUS CONTAGION
Epicentre de la pandémie en RDC, Kinshasa la capitale détient l'essentiel de patients. Mais de plus en plus, les provinces - jadis préservées, commencent à enregistrer des cas positifs au coronavirus. Plus par contamination locale que par des cas importés. Et c'est là que la prise en charge pose davantage problème.
Au Nord-Kivu, au Sud-Kivu, au Haut-Katanga, en Ituri, tout comme au Kwilu et au Kongo central, les cas suspects et leurs contacts sont tenus, une fois isolés, d'attendre les résultats de leurs tests pendant plusieurs jours, le temps que Kinshasa confirme ou non la contagion des échantillons, avant que ne démarre la prise en charge médicale proprement dite.
LA SUGGESTION DE DR MUKWEGE
Préoccupé par cette longue attente, Dr Denis Mukwege que le Gouverneur du Sud-Kivu, Théo Ngwabidje Kasi, a nommé le lundi 30 mars pour coordonner la commission santé en charge de la lutte contre le covid-19, a donné de la voix. Dans un point de presse tenu le samedi 18 avril à Bukavu, le Prix Nobel de la Paix a déploré la lenteur dans le traitement des échantillons et souligné la longue attente des résultats en provenance de l'INRB, à Kinshasa.
Il a, dès lors suggéré de doter le Sud-Kivu de son propre laboratoire pour analyser localement les échantillons du Coronavirus, en vue de faciliter la célérité dans le traitement des échantillons et réduire la durée d'attente des résultats.
Aux dires du médecin directeur de l'hôpital général de Panzi, sa structure dispose d'équipements adéquats (notamment le PCR, appareil pour détecter les bactéries et le gène expert, mais qui nécessitent des retouches) et d'un personnel scientifique qualifié en virologie, en génétique et en microbiologie.
LE GOUVERNEMENT INTERPELLE
Loin de minimiser le travail louable que l'INRB rend à la Nation, il importe d'interpeller le Gouvernement congolais afin qu'avec l'appui des partenaires, il puisse faire diligence pour à la fois consolider et décentraliser ce laboratoire national. Non pas seulement sur le plan administratif, mais surtout sur le plan opérationnel.
Le mieux serait même que chaque province puisse disposer d'un laboratoire à même de faciliter le processus de prise en charge, pour que le personnel soignant ne soit pas seulement contraint de tout attendre de Kinshasa. Il y a urgence. D'autant qu'avec la quarantaine et la suspension des vols, le processus d'acheminement devient de plus en plus difficile.
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