Alternance: 6 millions $ de trop pour fêter l'an 1

L'annonce faite jeudi 19 décembre 2019 par le ministre près le Président de la République, André Kabanda, sur le budget arrêté pour la commémoration de l’an 1 de la première alternance pacifique en République Démocratique du Congo, a sonné comme une provocation malsaine pour beaucoup d’observateurs.

Visiblement énervé par cette nouvelle dépense de 6 millions de dollars américains proposés pour l’organisation de cet événement, les Congolais, fortement inspirés en commentaires, tirent à boulets rouges sur le gouvernement.

Voilà une fête qui devrait attirer trop peu de convives; la majorité des Congolais vivent dans une crise socio-économique qui s’est aggravée depuis l’alternance. La fêter aussi rapidement c’est célébrer un revers, la médiocrité et la mauvaise gestion, observe le politologue Alain Lumea.

D’ailleurs, les festivités de fin d’année risquent d’être passées dans la méditation pour bon nombre de ménages qui ont plutôt décidé d’être solidaires avec les compatriotes de l’Est qui, jusqu’à ce jour, sont victimes de l’insécurité. Le miracle sécuritaire promis par Fatshi s’est donc évaporé.

Le ministre près le Président de la République s’est attiré la colère dès que ses propos ont été relayés dans les médias.

L’opposition dont certains membres ont réagi pour crier au scandale, n’est pas tendre non plus et regrette la culture de la gabegie financière qui a élu domicile en RDC.

Dans un tweet attribué au Porte-parole du gouvernement, David Jolino Diwampovesa Makelele Ma-Mu Zingi, s’est exprimé sur la question, appelant tout le monde à la retenue et au calme. Il a rassuré l’opinion que le Premier ministre suit avec attention le débat sur le projet de la journée de l’alternance. Il promet que l’exécutif central se conformera à la volonté du peuple souverain, et invite tout le monde au calme et à la retenue. L’avertissement populaire est un signal rouge; une récidive pourrait se payer lourdement. Un peuple fatigué des voyages incessants du président de la République, du détournement des deniers publics et de la crise qui s’en suit est une bombe à retardement.

Pour rappel, la commémoration de la journée du 24 janvier 2020 a été adoptée en Conseil des ministres. Cette date marque la passation de pouvoir entre l’ancien Président Joseph Kabila et l’actuel, Félix Tshisekedi.
Bien que cette première alternance pacifique soit historique pour le pays, sa célébration ne mérite pas une telle somme colossale, estiment certains observateurs.