Provinces
Deux civils ont été tués par les hommes armés à Mabasele, un quartier de la commune rurale d'Oicha, dans le territoire de Beni, en province du Nord-Kivu. C'est une tuerie attribuée aux rebelles des forces démocratiques alliées (ADF), accusés d'être auteurs des massacres de la population depuis plusieurs années. Les assaillants ont aussi incendié trois maisons d'habitation.
Selon les rescapés, les assaillants sont venus de l'institut Mapendano. Habillés en tenues semblables à celles des militaires des forces armées de la RDC (Fardc), ils crépitaient des balles dans tous les sens.
« J'étais chez moi ici, ma femme était déjà partie avec les enfants. Ces gens sont arrivés et ont encerclé ma maison. Ils pensaient que je ne suis pas dans la maison. Ils se dirigeaient dans la parcelle voisine, mon voisin commençait à crier fort. Du coup j'ai ouvert la porte et fui. Ils m'ont vu et m'ont suivi en tirant dans ma direction... », a expliqué ce rescapé.
C'est une troisième attaque successive attribuée aux rebelles ADF dans le territoire de Beni en l'espace de deux jours. La première est celle de Kokola mardi 21 janvier, repoussée par les militaires Fardc, suivie de celle de Mayimoya le mercredi 22, pendant laquelle 9 civils ont été tués. Parmi les victimes figurent une élève retrouvée plus tard l'après-midi. Ça fait un total de 11 civils tués en deux jours.
La société civile dit être indignée par cette succession d'attaque meurtrière dans une zone où se déroulent les opérations militaires. « Si à Mayimoya on déplore l'insuffisance des éléments des forces de sécurité, à Oicha on parle d'une ‘’inefficacité’’ des forces de sécurité de Mabasele qui n'ont pas réagi à l'attaque », selon les forces vives.
Philippe Bonane, président de la société civile d'Oicha précise que cette attaque s'est déroulée près des positions militaires. Le président des forces vives dénonce que les militaires n'ont pas réagi quand les balles crépitaient. La société veut que les commandants de l’armée en place soient interpellés par leur hiérarchie.
Cette nouvelle attaque d'Oicha a été à la base de la paralysie des activités scolaires dans les écoles de Mabasele.
Elle intervient alors que les militaires Fardc sont en pleine opération contre les rebelles ADF à Beni dans la province du Nord-Kivu depuis quelques mois. Même si les opérations sont menées en profondeur, l’opinion demande des dispositions relatives à la sécurisation des agglomérations environnantes pour protéger les civils contre les représailles de l'ennemi.
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