Joseph Kabila : "les responsables dans les administrations seront changés avant la fin de l'année"

Joseph Kabila s'exprimait après un conseil des ministres organisé à Goma, occupée en novembre 2012 par le M23. Le chef-lieu du Nord-Kivu, province riche et chroniquement instable, est le point d'orgue de sa tournée dans l'Est du pays. Il a annoncé que, pour apporter un nouveau souffle dans le fonctionnement des institutions, "les responsables dans les administrations seront changés avant la fin de l'année".

Seront concernés "dans un premier temps les services de sécurité, police, armée, les services territoriaux et certains services publics prélevant des taxes", a précisé une source à la présidence. Selon elle, l'opération commencera "d'abord au Nord-Kivu", avant d'être étendue au reste du pays.

Dans son discours de près d'une heure, prononcé devant plusieurs centaines de personnes, il a assuré que "nous allons continuer à nous préparer pour avoir une armée solide et dissuasive", car "si je dis que la guerre est terminée, ce n'est qu'une étape parce que nous avons toujours le risque d'une tentative de guerre".

"S'il y avait une autre guerre, je veux que nous soyons prêts à l'affronter et à la remporter", a-t-il ajouté, appelant une nouvelle fois les dizaines de groupes armés de la région à déposer les armes, sous peine d'y être contraints. Le Mouvement du 23 mars (M23) était une rébellion essentiellement Tutsi apparue en mai 2012 à la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda. Des experts de l'ONU ont accusé ces deux pays - malgré leurs démentis - de soutenir les rebelles.

Le 5 novembre, le M23 a capitulé après une offensive musclée de l'armée et de la brigade d'intervention de l'ONU. Sans les nommer, Joseph Kabila a accusé Kigali et Kampala de "fabriquer des groupes armés pour déstabiliser" la RDC, se servant "du Nord-Kivu comme porte d'entrée au Congo", a-t-il affirmé. M. Kabila a commencé le 20 novembre une tournée en voiture de plus de 1.200 kilomètres dans l'Est congolais.

Lundi, il doit se rendre à Kampala pour une rencontre avec son homologue ougandais Yoweri Museveni, médiateur de la crise avec le M23. Mardi, il est attendu à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu.