Politique
A la demande du chef de l’Etat Félix Tshisekedi, des experts du FMI étudient à Kinshasa les moyens d’aider la RDC à faire face aux vulnérabilités qui fragilisent sa gouvernance économique, tout en améliorant le cadre légal de lutte contre la corruption.
Entre la République démocratique du Congo et le Fonds monétaire international, les discussions sont déjà engagées dans le cadre des négociations du prochain programme triennal. Une grande mission du FMI séjourne à Kinshasa jusqu’au 20 décembre pour « réaliser une évaluation de la gouvernance économique du secteur public et du cadre institutionnel de lutte contre la pauvreté » en vue de déceler les vulnérabilités qui ne permettent pas au pays d’aller de l’avant.
A Kinshasa, les experts du département juridique et du département des finances publiques du FMI vont effectuer une revue de la gouvernance, notamment, des finances publiques, des ressources naturelles, des entreprises publiques ainsi que des mécanismes institutionnels et légaux de lutte contre la corruption.
Selon une note du Comité technique de suivi et évaluation des réformes (CTR) transmise aux secrétaires généraux de la Fonction publique, cette revue aboutira à l’élaboration d’une stratégie de gouvernance et de lutte contre la corruption, à soumettre à la validation du gouvernement de la RDC.
Un tableau sombre
L’économie de la République démocratique du Congo reste « très vulnérable » du fait de la sa dépendance du secteur minier, a soutenu le Fonds monétaire international, appelant le nouveau régime à « augmenter les recettes fiscales ».
« Le profil de la dette de la RDC présente un risque de surendettement modéré, mais l’économie reste très vulnérable aux risques extérieurs du fait de sa forte dépendance au secteur minier », a déclaré Mauricio Villafuerte, conseiller en charge du département Afrique du FMI, lors de son dernier passage à Kinshasa.
Pour le FMI, Kinshasa devrait prioriser « l’amélioration de la mobilisation de l’impôt ». « Le taux de pression fiscale est autour de 10% du PIB contre une moyenne de 15% dans les économies à faible revenus comparables », a encore noté Villafuerte, pour qui « à 10%, il est impossible de financer l’investissement, dont le pays a grandement besoin ».
D’une manière générale, la mission s’est montrée attachée à la mise en place « des politiques macroéconomiques susceptibles d’assurer une croissance plus soutenue et surtout inclusive ».
Le FMI met en garde
Il faut se rappeler qu’en octobre dernier, le FMI avait formulé, à l’échelle internationale, une mise en garde contre l’accumulation de vulnérabilités financières dans les sociétés financières privées et non bancaires de plusieurs grandes économies dans un contexte de politiques monétaires laxistes dans le monde entier.
« Au cours des six derniers mois, les rebondissements des différends commerciaux ont continué de secouer les marchés financiers, le climat des affaires s’est encore fragilisé et les préoccupations concernant les risques baissiers de l’économie mondiale se sont multipliées », a déploré le FMI dans son rapport sur la stabilité financière dans le monde (RSFM).
« L’évolution vers une politique monétaire plus conciliante à travers le monde, accompagnée d’un déclin prononcé des rendements à long terme, a contribué à la propagation de telles inquiétudes », a-t-il poursuivi.
« Bien que les conditions financières plus souples aient soutenu la croissance économique et contribué à contenir les risques baissiers des perspectives à court terme, elles ont également encouragé une plus grande prise de risques financiers et une accumulation de vulnérabilités financières, mettant ainsi en péril la croissance à moyen terme », a-t-il ajouté.
Le FMI a, notamment, cité trois vulnérabilités clés du système financier international : la hausse de l’endettement des entreprises, l’augmentation des avoirs en actifs plus risqués et illiquides chez les investisseurs institutionnels ainsi que la plus grande dépendance aux prêts extérieurs des marchés émergents et frontaliers.
« Les décideurs devraient agir contre l’accumulation de vulnérabilités en déployant et en développant des instruments macro-prudentiels garantis et en maintenant une stricte supervision financière », a préconisé le FMI dans son rapport.
« Les décideurs doivent prendre des mesures immédiates pour réduire les risques posés à la stabilité financière », a affirmé récemment Tobias Adrian, directeur du Département des marchés monétaires et de capitaux du FMI.
Selon lui, des mesures telles que de nouveaux instruments macro-prudentiels, une supervision et une publicité plus strictes ainsi que des pratiques et cadres prudents pour la gestion des dettes souveraines pourraient réduire les préoccupations au sujet des risques.
« Les conditions financières étant encore souples, et avec l’accumulation des vulnérabilités, les décideurs doivent agir maintenant pour réduire les vulnérabilités qui pourraient renforcer la prochaine récession économique », a conclu M. Adrian.
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