Politique
C’est ce mercredi 21 août que le Premier ministre, Ilunga Ilunkamba, remettra au président de la République la mouture révisée de son équipe gouvernementale. S’il lui a été demandé de tenir compte de l’équilibre du genre et de la représentativité géopolitique, le Premier ministre devra également veiller au renouvellement de la classe politique. Il devra insuffler du sang neuf afin de rompre réellement avec de vieilles pratiques consistant à tout concentrer sur les hommes politiques et rien pour le peuple.
« Recalé en première session », le Premier ministre, Ilunga Ilunkamba, a eu l’occasion de se rattraper en deuxième session pour passer, devant le chef de l’État, la liste complète de son gouvernement. Entre-temps, à l’Assemblée nationale, en session extraordinaire depuis le lundi 19 août 2019, le décor se plante déjà pour l’investiture du gouvernement Ilunga Ilunkamba.
Le chef de l’État Félix Tshisekedi s’est entretenu, lundi, dans ses bureaux de la cité de l’Union africaine, avec le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba.
Sans surprise, la formation du gouvernement a été au menu de leurs échanges. À peine rentré de la Tanzanie où il a pris part au sommet de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe), Félix Tshisekedi a décidé de vider, sans doute, au courant de cette semaine la question du gouvernement. Il est déterminé à lever le suspense.
À qui la faute ?
Entre-temps, à l’Assemblée nationale, on met la pression avec l’ouverture, lundi 19 août, de la session extraordinaire qui s’étend jusqu’au 7 septembre 2019.
En convoquant la session extraordinaire, l’Assemblée nationale vient de réaliser un coup politique qui devrait vraisemblablement accélérer les discussions entre le chef de l’État et le Premier ministre dans la nomination du gouvernement. Les trois institutions, à savoir le président de la République, l’Assemblée nationale et le Gouvernement, s’observent. Mais le temps est leur pire ennemi.
Qui portera la responsabilité du nouveau retard dans la mise en place du gouvernement ? L’Assemblée nationale vient de jouer sa partition. Elle est en session extraordinaire pour, entre autres, investir le gouvernement. Elle n’attendrait donc plus que le go du président de la République. En tout cas, si les choses devraient encore s’étirer en longueur, ce ne sera pas la faute à l’Assemblée nationale, se dit-on dans les couloirs du Palais du peuple.
Dans ces conditions, il ne reste plus que deux acteurs majeurs pour lever définitivement le verrou, en l’occurrence le chef de l’État et le Premier ministre. Ils ont la clé de l’énigme.
Pour le moment, les discussions sont loin d’un enlisement. L’heure est à l’arbitrage pour aboutir à une mouture consensuelle. Toujours est-il que, hier lundi, au terme des échanges avec le chef de l’État, le Premier ministre a promis qu’il le reverrait dans deux ou trois jours avec une copie amendée.
Du sang neuf
Le Président Félix Antoine Tshisekedi lors de la réunion internstitutionnelle, le 01 février 2019. (© Présidence)
Interrogé le week-end par Radio Okapi, le porte-parole du chef de l’Etat, Kasongo Mwema, s’est voulu optimiste. « Il n’y a pas de raisons pour que le chef de l’État bloque la sortie du gouvernement de la République. Le peuple attend un changement ».
Et donc, on ne peut pas se complaire indéfiniment dans la médiocrité et des antivaleurs, en (re)prenant les mêmes qui ont avili la population pour se remplir leurs propres poches, comme dans un jeu de chaise musicale.
Mais qui délivrera le peuple congolais de ce gouffre infernal dans lequel il est plongé depuis des décennies ? Cette question serait une quête du profil de l’homme politique susceptible de donner à notre communauté nationale les meilleures chances d’épanouissement. On pourra s’essayer d’exiger des prochains membres de l’exécutif national cinq qualités essentielles : honnêteté intellectuelle, intégrité sociale, probité morale, capacité au dialogue et à la concertation et, enfin, respect des lois et des procédures juridiques.
Pour tout dire, la question de la bonne gouvernance en RDC, c’est intrinsèquement une question d’homme. Il nous faut ce « nouvel homme congolais », une nouvelle race d’hommes politiques, qui devra insuffler du sang neuf dans un pays où le tissu économico-social est complètement fissuré.
Quoi qu’il en soit, le dernier mot reviendra à son examinateur, c’est-à-dire Félix Tshisekedi. En première session, Ilunga Ilunkamba a été ajournée pour des raisons d’équilibre de son gouvernement. Sa copie a été non convaincante, l’obligeant à la revoir entre les deux partenaires à la coalition, essentiellement le FCC et le CACH. Il doit sûrement avoir corrigé cette faiblesse.
Dans les prochaines heures, Ilunga Ilunkamba retourne vers le chef de l’État avec une nouvelle copie. C’est son ultime épreuve pour satisfaire à la deuxième session. Il faut craindre qu’il ne soit à nouveau recalé. Car, la sentence pourrait lui être fatale.
Pour l’instant, l’heure est au dernier toilettage de la liste du gouvernement pour satisfaire aux conditions fixées par le chef de l’État. Dans un communiqué signé le 16 août 2019, le Premier ministre a tenté de calmer les esprits, rappelant qu’« il n’y a pas de honte à réussir en deuxième session, seule la réussite compte ! »
C’est tout ce qu’on lui souhaite...
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Le 1er ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba a été reçu le lundi 19 août 2019 dans la matinée par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi. (© Le Maximum)