Marche de Lamuka: « Il y'en a qui confonde démocratie et anarchie » (Felix Tshisekedi)

Le président de la République, Félix Tshisekedi, a, dans une interview, accordée à deux médias français, ce samedi 29 juin, exprimé son accord avec la décision du gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, interdisant la marche de la coalition Lamuka de ce dimanche 30 juin.

« Je suis d’accord avec cette interdiction parce que souvenez-vous il y a quelque jour, il y a une manifestation qui a été autorisée, elle a donné lieu à des débordements. Et depuis que je suis là d’ailleurs je n’ai interdit aucune manifestation. Les droits et libertés des citoyens sont garantis. Mais nous avons comme l'impression qu’il y'en a qui confonde démocratie et anarchie. On ne peut pas, alors qu’on a l’autorisation de manifester, de s’en prendre aux paisibles citoyens ou aux immobiliers urbains, ce sont des choses inacceptables », a déclaré Félix Tshisekedi.

Bien qu'interdit, Lamuka a affirmé vouloir maintenir sa marche de ce dimanche 30 juin. Selon les organisateurs de cette manifestation, il sera notamment question pour eux, de dénoncer la corruption et surtout de protester contre les arrêts de la Cour constitutionnelle invalidant plusieurs députés de Lamuka.

« Je ne dois pas m’immiscer dans le fonctionnement de la justice »

A ce sujet, le chef de l’Etat pense que certains arrêts rendus par la Cour constitutionnelle sont « inacceptables ». Il précise tout de même que sa rencontre du 17 juin avec le président de la Cour constitutionnelle n’avait pas pour objectif d’orienter la justice.

« Je ne dois pas m’immiscer dans le fonctionnement de la justice. La justice doit être indépendante, elle ne doit pas subir des pressions. Lorsque j’ai reçu le président de la Cour constitutionnelle c’était pour en savoir plus sur ces arrêts qui étaient pour certains scandaleux. Et j’ai eu les explications qu’il fallait. Je fais ma part avec ma façon de voir les choses parce qu'après tout je suis aussi un citoyen. J’ai eu la réponse qu’il fallait, c’est-à-dire, il y a au sein même de la Cour constitutionnelle, une procédure en réparation d’erreurs matérielles comme ils disent. Il y a eu des choses inacceptables », a-t-il dit.

Plus d'une trentaine des députés avaient été invalidés par la Haute Cour de justice dans le cadre des contentieux électoraux de l'élection législative dont la plupart d'entre eux sont de la plateforme Lamuka.