Culture
La cérémonie très riche en couleur était présidée par le vice-premier ministre et ministre du Budget, le professeur Daniel Mukoko Samba qui a eu l’insigne honneur de porter ce livre aux fonts baptismaux. C’était en présence du ministre national des Affaires foncières, Robert Mbwinga Bila, du ministre honoraire de la Justice Luzolo Bambi, de quelques députés nationaux et sénateurs kongo, du révérend Elebe, représentant le chef spirituel de l’Eglise kimbanguiste, du cheik Abdallah Fundi, théologien musulman de premier ordre et de beaucoup d’autres personnalités conviées pour la circonstance.
Selon les organisateurs, le livre rendu public ce jour, est le compilé des travaux de la 2ème Conférence internationale sur Simon Kimbangu, l’homme, son œuvre, et sa contribution au processus de libération de l’homme noir tenue en juillet 2011 au Centre kimbanguiste d’accueil et des conférences de Kinshasa.
Le livre baptisé le samedi 7 juin dernier est un véritable chef d’œuvre. Il est d’une richesse innommable et pluridisciplinaire où les idées des chercheurs de tous les domaines de la science, ayant participé aux travaux de la conférence internationale sur Simon Kimbangu en 2011 se trouvent rassemblées sous la direction des professeurs Elikya Mbokolo et Sabakinu qui ont, avec beaucoup de doigté dirigé ces travaux plus de 2 ans pour produire le travail qui a été présenté le week-end dernier.
Cet ouvrage pour certains professeurs présents à la manifestation, confirme ce que le héros national Lumumba avait prédit vers 1960, je cite : L’histoire du Congo sera écrit au Congo et par les Congolais ». Un grand homme de Dieu, Joseph Diangienda 1er cher spirituel de l’Eglise kimbanguiste quant à lui déclaré en 1963 : « Batu ya mayele, Bakowuta mokili mobimba, ba koya lobela lisolo ya papa Simon », traduisez : « Les savants et spécialistes de tous ordres du monde entier viendront ici au Congo pour réfléchir et discuter sur le prophète Simon Kimbangu ».
Cinquante ans après, voilà que cette prophétie se réalise. Les intellectuels du monde entier s’accordent à dire aujourd’hui, que Simon Kimbangu est prophète de libération de la race noire. Comme l’indique si bien le titre de l’ouvrage. Les chercheurs sont allés plus loin dans leur réflexion jusqu’à dénicher des dimensions et valeurs sociologiques, politiques, religieuses, et philosophiques qu’incarnait le discours de Simon Kimbangu que les fidèles kimbanguistes eux-mêmes ne voyaient pas.
Le prophète Kimbangu était un homme complet. Son message est universel. Il dépasse les limites territoriales du Congo même de l’Afrique. Il a lutté pour la libération des opprimés et combattu toute forme d’oppression, de dictature et d’injustice. Et comme l’injustice et l’oppression se retrouvent partout, les peuples du monde entier s’en trouvent concernés. Blancs, jaunes, noirs ou pygmées.
Ce livre de 982 pages publiés en deux tomes, dans les éditions Larmathan parlent de 6 thèmes, au total : la révision de la condamnation du prophète par un pseudo procès dit contre lui en 1921 par le Tribunal militaire de Mbanza-Ngungu, l’approche sociale de Kimbangu et du kimbanguisme, la persécution, des kimbanguistes de 1921 à l’indépendance ; la perception de Kimbangu en Afrique ; la comparaison de Kmbangu à d’autres prophètes recensés sur le continent à l’exemple de Simaô Toko en Angola etc. La dernière partie du livre parle de Simon Kimbangu et le rapport entre l’Afrique et l’Amérique. C’est une quinzaine de spécialistes de différentes disciplines qui s’y est penchée plus de deux ans et demi durant pour réécrire l’histoire de Kimbangu en lettres d’or.
La compréhension du savant dans l’imaginaire populaire
Que doit-on comprendre par savant ici dans le société congolaise ? Et qu’est-ce que son Eminence Joseph Diangienda entendait par "Batu ya mayele", les hommes intelligents, les savants, les sages qui allaient venir au Congo parler du prophète Simon Kimbangu.
Le professeur Elikya M’Bokolo a tenu à livrer son point de vue sur cette question pour éclairer la lanterne de l’opinion. « Batu ya mayele », les hommes intelligents, c’est tout le monde. Il n’y a pas un seul humain que ne soit intelligent. Mais les savants dont Diangienda a annoncé « la venue au Congo, sont différents de « Batu ya mayele ». Ils sont plutôt « Banganga ya Mayele ». Des savants, des chercheurs, des professeurs qui viendront parler « Simon Kimbangu ». C’est cette catégorie de personnes qui est venu réfléchir et échanger sur la vie de Simon Kimbangu à la conférence internationale consacrée en sa personne et à son œuvre en 2011.
Mais comment est perçu le savant dans notre société ? Un homme qui n’est pas avec le commun des mortels. Il est vu comme un occidentaliste, un homme qui est complice de la classe dirigeante, des gens qui oppriment ou font souffrir la population. "Le savant est du coup externalisé". Il est considéré comme « un homme » qui se tient loin et qui n’est pas avec le peuple. Ce qui, sur le plan des rapports sociaux ne semble pas positif. Le savant, bien qu’il se tient loin, travaille avant tout pour le bonheur de cette même population. Il doit être donc être vu comme un frère, une sœur à déclaré le prof Elikya Mbokolo.
A suivre.
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