Lubumbashi/Kamalondo : On marche le nez pincé !

Elle est la moins vaste des communes que compte la ville de Lubumbashi. Par définition, Kamalondo se présente comme un milieu des viveurs ou des festoyeurs. Ils aiment de l’ambiance. Ils jouent de la musique, dansent, boivent et mangent des brochettes faites de la viande de chèvre, les fameux michopo. De tout Lubumbashi, la chèvre n’a aussi souffert de l’holocauste qu’à Kamalondo. Un mythe s’est créé autour de ces « michopo », que les fans ne veulent les consommer nulle part ailleurs. Ceux de Kamalondo semblent avoir un goût particulièrement envoûtant.

Et pourtant, nous devons parler de cette atmosphère, de cet air, vicié, que l’on a toutes les peines à respirer. Vous êtes obligé de vous déplacer le nez pincé tout le long des avenues de Kamalondo. L’agent puanteur de tout l’écosystème reste l’évacuation des eaux usées dans les caniveaux longeant les artères.

A l’époque, il existait un ou des collecteurs de toutes ces eaux sales. Ces installations sont inexistantes aujourd’hui. Les conduits menant vers ces collecteurs sont déjà bouchés. La plupart des installations sanitaires dans les parcelles sont en état de désaffectation, malgré que les usagers ne sachant à quel saint se vouer, n’ont où aller.

De plus, il faut noter que les parcelles  de cette commune sont généralement très peu étendues. Plusieurs d’entre elles ne dépassent pas 400m², soit quelque chose comme 40 mètres de périmètre.

Il faut dénombrer là-dedans : maisons d’habitation, bar et restaurant, sans oublier les toilettes, dont, pour la plupart, le tuyau s’ouvre dans la tranchée de la voirie publique. C’est vraiment peu hygiénique. Rares sont les parcelles de cette municipalité qui disposent de fosses sceptiques dont les eaux usées sont régulièrement évacuées par des camions vidangeurs. Habituellement, les parcelles sont bondées de maisons si bien que, comme souvent les toilettes sont reléguées au dernier plan, il ne se trouve plus aucun espace pour d’autres préoccupations telle la gestion des déchets ménagers.

Le sort que vit Kamalondo ne lui ressemble pas. L’ancienne commune Albert était une municipalité des évolués. Beaucoup d’hommes politiques ont vécu dans cette commune. Même de nos jours, Kamalondo n’est pas relégué aux oubliettes. Cette commune jouit exceptionnellement de très grands avantages de la part de l’autorité administrative. Ses principales avenues sont asphaltées (45%).

Kamalondo est dotée de quelques sites touristiques : un stade de standard international, une grande école d’infirmiers et d’autres, tant du cycle du primaire que du secondaire, qui organisent différentes sections. Les chrétiens de Kamalondo, tant protestants que catholiques, ont de beaux endroits de culte. Quels avantages ! Il existe aussi des hôtels ou les visiteurs peuvent passer des séjours agréables. Le tout dans cette ambiance légendaire auréolée par les « michopo ».

Mais, pourquoi donc ce paradoxe, quand l’on doit retenir son souffle, le nez pincé à cause des odeurs fétides ? Est-ce par manque de volonté ? Peut-être. Mais, le plus grand commun dénominateur reste la pauvreté de nos populations. C’est un imposante excuse. L’on ne peut condamner personne d’être pauvre ou misérable. De toutes les façons, nous ne justifions pas l’injustifiable ; car de fois les Congolais opèrent mal le choix quand il se présente.

Il y en a qui privilégie d’abord l’accoutrement, tout en négligeant l’essentiel. C’est dans la commune de Kamalondo que vous rencontres des hommes et femmes bien vêtus, parfois des habits qui coûtent énormément cher. Mais l’apparence étant trompeuse, dit-on, les mêmes personnes, si vous les consultez jusque dans leur demeure, vous seriez déconcertés.