Politique
Les américains semblent avoir grandement ouvert les yeux. ils ont fait part de leurs bonnes intentions mais ont posé des conditions pour amener en masse les investissements américains. En contrepartie, ils exigent des gages. Félix-Antoine Tshisekedi va passer son grand jury dans la capitale américaine.
C’est son premier voyage aux États-Unis, voire en Occident, donc hors de l’Afrique depuis son investiture à la magistrature suprême. L’Amérique, première puissance politique, économique et militaire au monde, est considérée comme une « terre d’espérance et de dynamisme ». Le rêve américain fascine encore les jeunes : « On se réveille le matin pauvre et on se couche milliardaire le soir. » La réussite du secteur privé américain hante aussi les esprits de jeunes entrepreneurs congolais.
« Partenariat stratégique »
Félix Tshisekedi recevant Peter Pham, l'envoyé spécial des États-Unis, accompagné de l’ambassadeur des USA en RDC, le 23 février 2019. (© Présidence)
Désormais, il n’est plus question de s’immiscer dans les affaires intérieures de la RDC, mais bien de sécuriser ses frontières du Nord-Est.
Dans des salons politiques à Kinshasa, on décrypte cette tournée comme un gage de l’engagement de l’administration Trump de « construire un partenariat stratégique » avec Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo (Fatshi), le président de la République. Ce partenariat stratégique nouveau est fondé sur le principe gagnant-gagnant. Il se décline en 10 points essentiels, à savoir : la construction de l’État de droit ; la consolidation de la démocratie comme mode de gouvernance ; la lutte contre la corruption ; les crimes économiques ; les évasions fiscales et le détournement de fonds publics ; le renforcement des capacités des administrations publiques régaliennes de l’État de droit (armée, police et justice) ; la construction d’un climat des affaires propice aux investisseurs et aux investissements directs américains ; la sécurité juridique et judiciaire des investisseurs et des investissements directs américains ; la modernisation du pays à travers des programmes de construction des infrastructures d’utilité publique (routes, écoles, hôpitaux, ports et aéroports) et d’utilité privée dans les secteurs de tourisme, commerce, industrie, services divers et artisanat à très haute valeur ajoutée ; la sécurisation des frontières extérieures ; et le raccordement de la RDC aux réseaux NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) à très haut débit.
D’aucuns affirment qu’il n’est pas exclu la possibilité que Washington applique dans le cas de la RDC la clause de « la nation favorisée » dans le cadre justement de ce partenariat stratégique. D’autres avancent que les États-Unis vont créer les conditions de sécurité et de stabilité politique pour favoriser et sécuriser les investisseurs et les investissements directs américains dans les différents secteurs.
Pour eux, les visites à Kampala et Kigali de Fatshi et Tibor Naguy étaient pour dire à Yoweri Kaguta Museveni, le président ougandais, et à Paul Kagame, le président rwandais, que plus rien ne sera désormais comme avant. En tout cas, selon ces observateurs, Washington n’acceptera plus jamais que les voisins de la RDC, notamment l’Ouganda et le Rwanda, servent de base-arrière pour la déstabilisation de l’Est de la RDC où sont géolocalisés avec précision les gisements de matières premières stratégiques.
Un analyste politique belge a confié que des lobbies américains et juifs sont très attentifs à la RDC depuis que le pouvoir a changé de main. Il dépendra donc du nouveau leadership au pays de les convaincre lors de son voyage pour que des accords soient signés. Ce dernier voit l’ombre de Herman Cohen, ce personnage incontournable, à la manœuvre derrière ce regain d’intérêt.
La « soif de pouvoir au mépris d’une bonne gouvernance »
Mais si la polémique politique ne tarit pas au pays, elle est loin d’avoir entamé l’enthousiasme en Occident, à commencer par les États-Unis. D’où l’intérêt que suscite le voyage de Fatshi. Depuis 60 ans quasiment, la RDC a tout perdu, jusqu’à sa dignité comme nation, comme peuple. Tout, sauf rien, permet de l’affirmer. Aujourd’hui, tout est priorité. Gangrenée par la corruption, désemparée devant une jeunesse nombreuse, sans emploi et en mal de repères, la société congolaise aspire à un retour aux valeurs structurantes pour son développement.
La pauvreté faisant le lit de la corruption dans le pays, Fatshi a décidé de s’attaquer à ses causes. En pointant la responsabilité des gouvernants locaux, des puissances étrangères et des multinationales qui pillent les ressources naturelles et portent atteinte à l’environnement.
Dans leur quotidien, les Congolais semblent en effet essentiellement préoccupés par la « soif de pouvoir ». Elle exprime le « mépris d’une bonne gouvernance, manipule les différences politiques, ethniques, tribales et religieuses, et installe la culture du guerrier comme héros. Les hommes politiques congolais ont perdu le sens des principes démocratiques et ont élaboré des politiques clientélistes ethnocentristes, violant sans états d’âme les droits de l’homme. L’égoïsme a alimenté la corruption et poussé au détournement de richesses destinées au peuple tout entier. Tout cela doit finir. »
C’est le message qu’apporte Fatshi aux Américains qui semblent avoir grandement ouvert les yeux pour voir ce qui se passera désormais au Congo et dans la région des Grands lacs. Cette visite à Washington n’aura pas été finalement un voyage pour rien.
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