Société
Les prélats de la région du Kasaï occidental se sont illustrés ce samedi 26 janvier 2019 en disant leur soutien au nouveau président de la RDC, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Ce message révèle une sérieuse contradiction entre les évêques car l’église, via la position officielle de la Cenco, reste toujours opposée aux résultats proclamés par la Ceni et confirmés par la Cour constitutionnelle.
La question électorale en RDC est désormais au centre d’une scission parmi les acteurs de premier plan au sein de l’église catholique. Les évêques du Kasaï occidental ont, au terme de la session extraordinaire qu’ils ont tenue à Kananga du 25 au 26 janvier 2018, reconnu l’élection du nouveau président et ont même béni « Dieu pour notre nouveau président de la République ».
Pour le clergé du Kasaï, le président Félix Tshisekedi récolte le fruit du haut labeur que son père biologique a impliqué dans son engagement au service de l’État.
« L’élévation de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême est aussi le couronnement du long combat politique de Monsieur Tshisekedi, un de ces grands hommes politiques congolais dont le patriotisme marquera l’histoire de notre pays », peut-on lire dans le communiqué des évêques du Kasaï.
Cette position des évêques du centre de la RDC semble avoir mis à nu un problème qui a longtemps gangréné l’église mais sans révéler sa réelle identité. Il est à constater en effet que l’aspect régional a joué un rôle prépondérant dans les prises de position des différents acteurs de l’église.
Le président élu, proclamé par la Ceni, est originaire du territoire de Kabeya-Kamwanga, en province du Kasaï-Oriental. A cet effet, le fait pour la Conférence épiscopale nationale du Congo de s’être opposée à la victoire de monsieur Tshisekedi n’est pas goulument digéré par l’aile Kasaïenne de l’église.
Ce clivage tribalo-régional est plus que jamais mis en exergue. Un vétéran de l’épiscopat a déclaré à Jeune Afrique que les hommes de Dieu du Kasaï « semblent être attachés plus que jamais au régionalisme ethnique, à leur tribu, qu’à l’unité de l’Église et de l’Assemblée épiscopale nationale et à soigner l’image de la Cenco ».
« Soigner l’image de la Cenco » ne semble plus pourtant constituer une priorité pour les différentes tendances qui se sont créées au sein de l’église.
Les différentes prises de position de la Conférence épiscopale nationale du Congo donne l’organisation favorable à une élection certaine de Martin Fayulu à la dernière présidentielle.
Par ailleurs, il est drôle de constater la montée au créneau d’un acteur au sein de l’organisation. Il s’agit de l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco.
Originaire de l’ancien Bandundu, tout comme Martin Fayulu, l’abbé s’est montré extraordinairement engagé dans le recouvrement de la vérité des urnes. Si la bonne volonté de la Cenco à défendre sans relâche la vérité reste de mise, la fraternité entre le secrétaire général et le candidat Fayulu n’est pas à exclure parmi les éléments ravigotants.
Contrairement à ce que pensent différentes personnes non avisées, l’abbé Nshole n’est pas le principal responsable de la Cenco ! Le répondant numéro Un de la conférence épiscopale, l’évêque Marcel Utembi, ne s’est pas montré très enthousiasmé par la question relative au processus électoral cette fois-ci.
S’il s’avère vrai que le guide théorique de la politique de gestion de l’église reste Jésus-Christ, il sied de constater que les appartenances tribalo-ethniques ne sont pas sans impact sur le vécu, voir les décisions, de l’église. A l’Est également, les évêques sont calmes.
Une certaine frustration n’est pas loin de naître du fait que les différents acteurs affichent déjà leur préférences à l’intention des leurs, allant jusqu’à relativiser la vérité qui de par sa nature est absolue.
Afin de ne pas perdre sa notoriété et la piété lui reconnues par les acteurs politiques et sociaux, de quelque tendance qu’ils soient, l’église ferait mieux de rechercher à reconquérir sa neutralité en se mettant à l’évidence dans la guéguerre entre politiciens.
Pour rappel, après la tenue du dialogue de la cité de l’Union africaine, sous la facilitation de l’envoyé de l’UA [Monsieur Edem Kodjo], l’église s’y est immiscée dans l’objectif de trouver plus de consensus. L’intervention de la CENCO ne sera pourtant pas génitrice de solution car contrairement à l’accord du premier dialogue, les issus de celui de la Cenco ne conduiront pas à la mise en place d’un calendrier électoral précis.
La Cenco, forte des millions de fidèles qui répondent à ses appels, sera incapable d’imposer le respect de l’échéancier de 2017 qui était prévu au terme dudit accord.
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