Insécurité au Nord-Kivu : la société civile interpelle les nouvelles autorités

Les acteurs de la société civile Forces vives du Nord-Kivu invitent les autorités congolaises et celles ayant en charge le commandement des opérations militaires d’intensifier les opérations et d’augmenter les unités combattantes sur le terrain pour mettre fin à l’activisme des groupes armés dans le Masisi et dans d’autres régions de la province.

Des propositions qui émanent de la coordination de la société civile du Nord-Kivu après avoir observé les graves exactions des groupes armés dans le territoire de Masisi et dans tout le Nord-Kivu.

Pour placide Nzilamba, secrétaire de la société civile du Nord-Kivu, les autorités congolaises doivent traquer tous ces groupes qui font la loi dans cette partie du pays ou de négocier.

« Première piste : soit on intensifie les opérations pour les anéantir, soit on prend le chemin comme aujourd’hui en Ituri on est en train de le faire[Vous savez que les négociations avancent aujourd’hui avec le FRPI en Ituri et il y a déjà un centre prévu pour le cantonnement des éléments démobilisés]. Soit le commandement des opérations Sokola 2 intensifie les opérations ou augmente l’effectif des unités combattantes sur terrain et ils intensifient les opérations sur les groupes armés pour les mettre hors d’état de nuire. Soit on privilégie la voie des pourparlers et on se met autour d’une table en identifiant les vrais leaders qui peuvent avoir l’influence sur ces groupes armés et on discute sur leur probable reddition afin qu’ils laissent la population en paix », tranche Placide Nzilamba, secrétaire de la société civile du Nord-Kivu.

De son côté l’armée loyaliste rassure avoir rétabli la paix à Sake en territoire de Masisi après une attaque la fois dernière par des hommes non autrement identifiés.

Devant la presse locale, le porte-parole de la 34ème région militaire révèle que ceux qui ont pris d’assaut le village de Sake ne sont pas de rebelles mais plutôt des jeunes hommes de la place.

Il lance un appel à ces jeunes de se désolidariser de tout mouvement des rébellions car les FARDC sont aux côtés de la police pour éradiquer ce fléau.

« D’une manière générale, la situation est relativement calme dans le Masisi surtout dans des grandes agglomérations ou en surface et un tout peu agitée en profondeur. Un peu agité en profondeur parce qu’actuellement les Forces armées de la RDC, dans leur mission de traquer les groupes armés sont en train de s’y atteler en profondeur ; voilà pourquoi c’est un peu agité mais d’une manière générale, la situation est calme et sous contrôle de l’armée loyaliste », rassure le major Guillaume Njike.

L’insécurité est la une dans plusieurs coins du territoire de Masisi dans le Nord-Kivu où les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont lancé des offensives contre tous les groupes armés nationaux et étrangers. Il s’agit entre autres des FDLR, les Nyantura, les NDC, les Maï-Maï, etc.

Pour rappel, au moins sept personnes ont été tuées, dans la nuit de mardi 18 décembre 2018, à Sake, cité située à 27 km à l’ouest de Goma).

Selon le porte-parole de l’armée au Nord-Kivu le major Guillaume Ndjike, 2 militaires, 2 policiers et 3 civils avaient été tués dans l’attaque.

Un peu plus tôt, le 3 décembre, 4 personnes avaient été tuées par des hommes armés qui avaient attaqué le marché de Sake. La société civile avait alors parlé d’au moins 10 personnes tuées en moins d’un mois.

Le mercredi 23 janvier, l’armée a indiqué qu’au moins dix combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ont été tués depuis deux semaines dans des affrontements avec l’armée loyaliste.