Campagne électorale : Situation tendue à Kindu, l'avion de Fayulu retourne à kisangani !

Martin Fayulu, le candidat de la plate-forme Lamuka à la présidentielle 2018, a été empêché dimanche 9 décembre d’atterrir à l’aéroport de Kindu suite à des incidents qui ont émaillé son arrivée. Mais, selon son équipe de campagne, les autorités provinciales de Maniema auraient déployé des policiers et des appareils militaires à l’aéroport pour empêcher la population d’aller accueillir le candidat Fayulu.

Martin Fayulu, candidat à la présidentielle attendu à Kindu n'a pu tenir son meeting dans la capitale du Maniema comme prévu. D’après des sources locales, la ville était sous tension tout d'abord en matinée suite au refus de la mairie d'accorder l'organisation du meeting à la tribune centrale de Kindu comme avancé.

Affrontements entre des sympathisants de Lamuka et militants du FCC

Par la suite, des milliers de militants et sympathisants de Lamuka se sont affronté avec des militants du FCC qui s'étaient mis à les chasser sur la route de l'aéroport déclarant qu'ils ne voulaient pas voir le candidat de Lamuka foulé le fief dont est originaire Emmanuel Shadary, le candidat du FCC. Ces affrontements ont dégénéré en violences urbaines au point de réclamer l'intervention de la police pour rétablir l'ordre. Celle-ci a eu recours aux gaz lacrymogènes pour disperser les militants de Lamuka qui ont alors répliqué par des jets des pierres remontées contre ce refus d'accueillir leur candidat.

Samedi soir déjà, intervenant sur une chaîne de radio locale émettant à Kindu, Joseph Kokonyangi, le Secrétaire Général adjoint de la Majorité Présidentielle avait lancé un message accablant contre l’arrivée de Martin Fayulu à Kindu. Dans ce message en swahili, Joseph Kokonyangi dénonçait le fait que Fayulu viendrait à Kindu avec la bénédiction du Gouverneur ad intérim, Gérôme Bikenge.

S’adressant à la foule, le Secrétaire Général adjoint de la Majorité Présidentielle affirmait qu’une somme de 20$ et le carburant auraient été remis aux militants pour aller accueillir Fayulu à Kindu et appelait les habitant de la ville de « le chasser et de le renvoyer vers le Bandundu ».

« Kindu c’est le Congo ! Ça n’appartient ni à Kabila ni à Shadary ! »

Interrogé au sujet de ces incidents qui l’ont empêché de se rendre au Maniema afin de poursuivre sa campagne, Martin Fayulu a déclaré que ses militants avaient été attaqué par des voyous.

« Il y a eu des échauffourées à Kindu, après le meeting à Buta (Bas-Uélé) où l’accueil fut chaleureux, nous voulions reprendre l’avion vers Kindu où on nous a appris qu’il y a eu beaucoup d’échauffourées parce que des voyous se sont mis à s’en prendre à nos militants et finalement l’armée et la police sont arrivés pour prêter mains fortes à ces voyous et même des hélicoptères militaires ont atterri », a expliqué Martin Fayulu.

Avant d'ajouter « Kindu c’est le Congo ! Ça n’appartient ni à Kabila ni à Shadary ! Ils ont dit qu’on n’était rien. Donc si Kindu c’est chez eux, ils n’ont qu’à dire aux gens de ne pas aller accueillir Martin Fayulu et sa délégation, c’est simple… Mais pourquoi ils nous empêchent d’atterrir à Kindu
Nous allons gagner ces élections car la vérité est toujours du côté du peuple. »

En début d'après-midi, c'est l'équipe de campagne du candidat de Lamuka qui accusait les autorités provinciales de refuser à l’avion de Martin Fayulu d'atterrir dans la capitale provinciale du Maniema.

« La Kabilie à l’œuvre ! 4 hélicoptères et un Antonov 72 FARDC viennent d’atterrir à l’aéroport de Kindu et occupent le tarmac pour empêcher tout mouvement d’avion. Ordre a été donné à la tour de contrôle de ne pas autoriser l’atterrissage de Martin Fayulu », twittait Olivier Kamitatu.

L’avion qui avait alors décollé de Buta (Bas-Uélé), a dès lors du s'arrêter à Kisangani (Tshopo) en attendant de repartir à Kindu lundi matin, a souligné la même source.

Et d’envisager de repasser la nuit à Kisangani en attente de voir comment la situation va se décanter. « Maintenant il se fait tard, nous allons de nouveau passe la nuit ici à Kisangani et voir demain comment nous rendre là-bas mais cela perturbe notre programme car nous devrions être à Bukavu demain matin », a affirmé le candidat de Lamuka.

Pour Adolphe Muzito, ce comportement ne l’étonne pas car on est dans une dictature. « Moi cela ne m’étonne pas car c’est le comportement normal d’une dictature comme je l’ai toujours dit : Nous ne sommes pas dans une opération électorale à proprement dites ; normal nous sommes devant une dictature qui ne veut pas que les élections se tiennent car ils ont peur. Ils ont toujours pensé avoir la situation en main avec la population avec eux mais maintenant qu’ils réalisent que les choses sont en train de changer ils sont complètement perdus et voilà pourquoi ils adoptent ce comportement d’immobiliser des hélicoptères pour empêcher l’atterrissage du candidat commun de l’opposition a savoir Martin Fayulu », a fait savoir l'ancien premier ministre.