Société
Les Nations unies rencontrent des entraves pour enquêter sur l’assassinat de deux experts de l’ONU au Congo Kinshasa en mars 2017. C’est ce que révèlent des documents confidentiels de l’ONU « Congo Files ». Pour le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, il ne faut cependant pas monter en épingle ce dossier du « Congo Files » car rien ne prouve que l'Etat congolais en soit le commanditaire.
S’exprimant sur RFI, Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement de la République démocratique du Congo, a appelé la Communauté internationale à ne pas monter en épingle ce dossier.
« La première chose qui me vient à l’esprit, c’est que la justice congolaise fait son travail sur ces faits graves qui sont constitutifs d’infraction pénale, elle le fait suivant des règles, c’est-à-dire de manière contradictoire, ce qui n’est pas le cas pour ceux qu’on appelle pompeusement les enquêteurs de l’ONU qui ont beau jeu d’étaler leurs états d’âme, surtout que ces pauvres victimes, monsieur Sharp et madame Catalan, sont leurs collègues. Il faut donc qu’on arrête de monter en épingle les commentaires de leurs collègues qui n’ont en l’espèce aucun statut juridique, aucune autorité de la chose jugée, parce qu’on peut comprendre humainement leur impatience de voir la justice être dite, mais on ne devrait pas s’en servir pour incriminer qui que ce soit, que ce soit des militaires ou des membres des services de sécurité », a-t-il dit déclaré.
Quant à une probable implication de l'État congolais dans cet assassinat, comme l'indique ce rapport d'enquête de l'ONU, le porte-parole du gouvernement considère plutôt qu'il peut exister des « brebis galeuses » au sein de l'appareil étatique mais cela ne peut en aucun cas signifier que l'État congolais soit directement impliqué dans ces meurtres.
« A aucun moment, nous n’avons pensé que notre État était constitué d’anges, de gens qui se comportent toujours correctement. Si nous pensions cela, nous n’aurions jamais créé dans ce pays la justice militaire, nous savons très bien que dans notre armée comme dans toute autre armée du monde, dans notre police également, il peut y avoir des brebis galeuses. [...] C’est au juge de décider si le comportement répréhensible a été perpétré par des personnes agissant avec une mission de l’Etat, au cours de laquelle ils se sont compromis. Dans ce cas, il y a une responsabilité civile de l’Etat, mais dire que l’Etat congolais pourrait être responsable pénalement, je pense qu’il y a un fossé qu’il ne faut pas trop vite traverser à mon avis »
Néanmoins, il considère que le gouvernement congolais serait prêt à utiliser toute information, y compris certaines révélations faites dans l'enquête du « Congo Files », afin de faire « avancer la recherche de la vérité » dans cette affaire.
« C’est l’appel que nous voulons lancer aux auteurs de "Congo Files". Toute information susceptible de faire avancer la recherche de la vérité sera hautement appréciée et par le gouvernement congolais, et par les autorités judiciaires congolaises compétentes, pour que justice soit faite. La justice, ce n’est pas la publication dans les médias. Il n’y a que les juges qui peuvent décider qui est coupable et qui ne l’est pas. Et utiliser cela pour politiser un peu l’affaire, le gouvernement congolais, patati, patata, je pense que ce n’est pas ce que l’on recherche. On recherche les vrais coupables, si c’est le gouvernement congolais, eh bien que cela soit clairement établi, mais que l’on remette toutes les informations à ceux qui ont la charge de désigner les coupables dans tout Etat de droit, ce sont les juges, pas les journalistes ».
Le « Congo Files » est une fuite sans précédent de milliers de pages de documents confidentiels de l’ONU relatifs à l’assassinat de deux experts mandatés par le Conseil de sécurité. Michaël Sharp et Zaida Catalan avaient été chargés d’enquêter sur les violences en RDC.
Ce dossier documente les démarches entreprises par le système des Nations-Unies entre mars 2017 et septembre 2018 afin d'établir la véracité des faits ainsi que de determiner les commanditaires de ces meurtres.
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