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Politique

Gouvernement de cohésion nationale : Matata en sursis

2014-02-13
13.02.2014 , Kinshasa
Politique
2014-02-13
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Quatre mois après l’annonce du chef de l’Etat, la formation d’un gouvernement de cohésion nationale se fait toujours attendre, alimentant la chronique dans tous les sens. Au cœur du débat, le premier ministre. Son bilan est tellement discuté que la balance n’arrive pas à s’arrêter. Puisque sa succession se négocie à plusieurs niveaux, Matata Ponyo Mapon bénéficie du sursis que seul le pouvoir discrétionnaire de Joseph Kabila va balayer ou prolonger.

Partira, partira pas ? La question est sur toutes les lèvres. Elle concerne bien évidemment le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, lequel était donné pour partant, immédiatement après la tenue des Concertations nationales. En fait, le 23 octobre 2013, lorsque le chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, clôturait devant le Parlement réuni en Congrès ces assises, personne n’accordait aucune chance à Matata de faire long feu à la tête du gouvernement.

Voilà que, depuis l’annonce du chef de l’Etat, les mois s’égrènent allègrement et, contre toute attente, Matata Ponyo conserve toujours son poste. 

Que s’est-il passé ? Qu’est-ce qui se passe en ce moment ? L’opinion se perd en conjectures. La polémique tourne autour des raisons qui peuvent fonder le maintien jusqu’à ce jour du chef d’un gouvernement démissionnaire ?

Matata tient bon ou il est en sursis ? Dans la classe politique, les avis sont partagés sur le sort à réserver à Matata.

La raison de son ancrage aux commandes du gouvernement est à chercher du côté de son bilan, a confié à notre rédaction un analyste politique proche de la Majorité sous le sceau de l’anonymat. « Avec lui, la fonction de Premier ministre a reçu plus d’ampleur et de visibilité sur le terrain. Il a donc su capitaliser la fonction en la rationalisant au point de lui donner plus de valeur que ses prédécesseurs, si bien que remplacer Matata n’est pas chose facile », a déclaré ce dernier.

Pour déjouer tous les pronostics les plus défaitistes, un autre membre de la Majorité a renchéri en relevant le fait que Matata a quand même défendu la loi de finances pour 2014 devant la représentation nationale. Avec, à la clé, des promesses d’améliorer son rendement au cours du nouvel exercice.

Si Matata est parvenu à convaincre par rapport à son bilan, il a du mal, cependant, à faire l’unanimité au sein de sa famille politique, y compris son parti politique, le Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD). Au palais du peuple, on reproche au premier ministre son indépendance par rapport au parti. Certains vont même jusqu’à lui méconnaître son appartenance au parti présidentiel, le considérant comme un militant de la dernière heure, reconverti au PPRD à la faveur de sa nomination à la tête du ministère des Finances en 2010.

« Dans ses rapports avec la Majorité, Matata se comporte comme un électron libre qui n’a des comptes à rendre qu’au président de la République. Nous avons gagné ensemble, pourquoi exclut-il certaines personnes, notamment celles de sa famille politique, dans son entourage direct », ironise un cadre de la Majorité.

De mal en pis, la dernière flèche aiguisée qui a frappé le Premier ministre est partie de la Fédération des entreprises du Congo (FEC). Celle-ci, plus particulièrement son président Albert Yuma, a balayé tous les chiffres sur lesquels Matata Ponyo fondait son action et ses performances. Selon la FEC, la maîtrise du cadre macro-économique, le taux de croissance et de change étaient du saupoudrage à l’endroit du peuple congolais qui n’en avait que faire. D’autant que cela n’avait aucune incidence sur le vécu quotidien de la population.

Bref, la FEC avait asséné un coup de massue au premier ministre en démontrant que les chiffres dont se targue ce dernier ne correspondaient pas à la réalité. Et dire que le président de la FEC est membre de la majorité  présidentielle ! Mal aimé ou mal compris, Matata Ponyo semble prendre avec philosophie toutes ces attaques à sa personne et à ses fonctions.

Pendant ce temps, des bookmakers avaient multiplié des paris sur son éjection. Des noms de ses successeurs probables au bâtiment rénové de la Primature ont circulé dans les médias. Toutefois, l’attente se fait toujours longue. Dans l’entourage du chef de l’Etat, l’on rapporte que l’avènement du gouvernement de cohésion en serait plus « une priorité » et Matata jouirait encore de la confiance du raïs qui n’aurait pas encore déniché un autre « oiseau rare ».

Est-ce pour autant que la formation du gouvernement de cohésion nationale traîne encore les pieds ? Difficile à dire pour l’instant. Toutefois, la succession ne semble pas aisée. Écartelé entre les pressions de principaux cadres de son parti et interpellé à la fois par le réalisme dans le bilan qu’aligne Matata, le chef de l’Etat prend encore tout son temps avant de se décider.

Mais, prédit-on dans certains milieux huppés, ce n’est plus pour longtemps. « La formation d’un gouvernement de cohésion nationale est imminente. Tout pourrait se dénouer à la session parlementaire de mars », indique un député national de la Majorité.

Pendant ce temps, au sein du gouvernement, tout est réduit à la Troïka stratégique qui se réunit chaque lundi autour du Premier ministre pour faire le point de la situation économique, monétaire et financière.

Se considérant démissionnaire au terme de Concertations nationales, Matata a dû contraindre ses ministres à expédier juste les affaires courantes, avant de relâcher finalement la machine. En présentant dernièrement devant la presse les perspectives pour l’année 2014, Matata a parlé du programme du gouvernement de cohésion nationale, sans dire clairement s’il en ferait partie ou pas. « Ces éléments des perspectives, a-t-il dit à l’occasion, constituent l’essentiel de l’action gouvernementale pour 2014. Tâche qui incombera au Gouvernement de cohésion nationale qui sera mis en place, conformément à la volonté et la vision de Son Excellence Monsieur le Président de la République ».

C’est dire qu’après quatre mois d’attente, la concrétisation du gouvernement de cohésion nationale revient au pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat. Il pourrait ou pas reconduire Matata Ponyo. Le suspense se poursuit et l’actuel locataire de la Primature est en sursis.


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