Société
La question de frais de scolarité est un casse-tête pour les parents d’élèves. Depuis la rentrée scolaire intervenue en septembre dernier, certains parents sont incapables de s’acquitter de leurs devoirs. Ce, malgré la possibilité que les responsables de certaines écoles leur offrent de payer le minerval en plusieurs tranches.
Après près de deux mois de la rentrée scolaires, faute des moyens, bon nombre de parents ne sont pas en mesure de payer les frais de scolarité de leurs enfants. Conséquences : les promoteurs ou les préfets ne peuvent pas aussi honorer leurs engagements vis-à-vis des enseignants. Entre les deux camps, c’est la guéguerre.
« Les frais sont fixés à 25.000 FC par trimestre. Nous avons donné la possibilité aux parents de payer 10.000, 5000, voir 3000 FC jusqu’à l’apurement total du montant global, mais les tuteurs des élèves sont incapables d’honorer leurs engagements parce qu’ils n’ont pas de moyens. Ils ne vont que des promesses en promesses », a déclaré Mbenza Pitshou, promoteur du complexe scolaire portant le même nom, situé au quartier 13 à dans la commune de N'djili.
A la question de savoir si l’enfant peut être chassé de l’école pour n’avoir pas payé le minerval, Mbenza répond en ces termes : « Ce matin [hier lundi], j’ai "retourné" un enfant finaliste à la maison. Je lui ai demandé de se présenter aujourd’hui avec ses parents parce qu’ils doivent, de leur coté faire un minimum d’efforts pour payer ne fût-ce qu'une partie. Il va de l’avenir de leur enfant. On va chercher un compromis entre nous afin de permettre à l’enfant de poursuivre ses cours pour que cela n’impacte pas négativement sur ses résultats. »
Cette situation a des conséquences sur la vie de l’établissement, notamment sur le paiement du corps enseignant surtout des écoles privées. Ceux-ci ne perçoivent pas leur salaire régulièrement.
Du côté des responsables d’élèves, les raisons de ce non payement des frais sont multiples. « Mes enfants ne vont pas à l’école parce que je n’ai pas assez d’argent pour les frais de scolarité. Mon seul revenu c’est la commission que j’ai à la fin de chaque mois sur la vente des pains. Ce montant me permet juste de faire face au manger. C’est très difficile », déclare une vendeuse des pains au quartier 3 à N'djili.
Mbenza invite les parents à assumer leurs responsabilités vis-à-vis de l’école, car il y va de l’avenir de leurs enfants. « Les parents doivent faire le suivi et avoir la volonté de faire étudier leurs enfants », avant de préciser « que faire étudier les enfants est un sacrifice pour les parents. Il y a peu, nos parents avaient le sens de sacrifice. Nos mères vendaient même leurs pagnes pourvu que l’enfant étudie. Mais ce n’est pas le cas avec celles d’aujourd’hui ».
C’est également l’avis d’un professeur d’école. « Je me souviens encore comme si c’était hier. En 2003, j’étais en 1ère secondaire. A l’époque, le minerval était de 9.600 FC. Après avoir payé un acompte, ma mère mettait, chaque jour, dans mon cahier 300 FC que j’allais payer à l’école jusqu’à l’apurement. Elle ne voulait pas accumuler les dettes parce que cela pesait sur le budget du ménage », témoigne Hans, enseignant dans une école à Kisenso.
C’est ainsi que nombre d’enfants ont un accès limité ou même aucun accès du tout à l’éducation à cause des conditions de vie précaires des parents. On les retrouve à longueur de journée dans les rues des quartiers en train de jouer au foot ou de quémander. D’autres s’adonnent à de petits travaux tels que porteur au marché ou carrément deviennent des enfants vivant de la rue.
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