Les travaux sur la route de Boki à N'Djili reprennent timidement

Débutés le 28 octobre 2011, à l'occasion du lancement de la campagne électorale, les travaux de réfection du tronçon routier compris entre l'ex-Station Shell et le virage à proximité du bar Boki n'avaient duré que quelques mois avant qu'agents et engins de l'Office des routes abandonnent le chantier. Avec la reprise des pluies, cette artère commence à poser des problèmes aux usagers (véhicules et motos). Les eaux stagnantes rivalisent d'ardeur avec la boue au point de rendre impraticable ce tronçon important de la route Quartier 1-Cecomaf. Mais, chose curieuse, on assiste à une reprise plus que timide, c'est-à-dire balbutiante des travaux sur le terrain avec l'Office des routes.

« Quel est cet engin qui bloque la route au niveau de l'ex station Shell », s'interrogeaient hier les usagers de la route. En fait, il s'agissait d'un engin de l'Office des routes acheminant des collecteurs pour tenter de contenir les eaux de pluies et ainsi empêcher l'affaissement du sol rendant le tronçon impraticable. En dehors de l'engin, à peine quelques deux ou trois agents de l'Office des routes reconnaissables par leur tenue. « Que font-ils après avoir disparu de la circulation pendant près de deux ans ? » L'avalanche de questions en disait long sur la déception de la population qui se dit victime de sa naïveté lors du lancement des travaux en 2011 là où il ne s'agissait que de jouer sur la psychologie des N'Djilois à des fins électoralistes par l'autorité urbaine.   

La circulation des personnes et de leurs biens en danger

En fait, il était temps que l'on installe des collecteurs afin de contenir les eaux de pluie. Ce qui contribuera, si l'on sèche une fois de plus le chantier, à maintenir  la circulation des taxis et taxi-bus desservant la ligne quartier 1-Cecomaf de continuer à assurer le transport des personnes et de leurs biens. Pas besoin de rappeler qu’une bonne quantité de produits agricoles en provenance du Bas-Congo ou de N'Djili Brasserie passe par cette route que l'on a semblé négliger pendant plusieurs années. Ce qui fait déjà le bonheur de "dame la pluie ". Et il suffit que de fortes pluies se signalent ces derniers temps pour qu'aussitôt ce tronçon ne soit plus accessible à ses usagers.

Le tableau actuel qu'offre ce tronçon plante le décor du début de l'inaccessibilité d'une route jugée de desserte agricole en plus de la circulation des personnes et de leurs biens. Surtout que, l'état de dégradation de cette route d'intérêt capital, on le doit aussi aux camions de la société chinoise Grec 7 qui s'approvisionnent en caillasse et sable de N'Djili Brasserie. Chaque passage de ces véhicules à gros tonnage laisse des empreintes indélébiles sur le tronçon Station-Boki. Après plusieurs passages, le tronçon précité accuse des signes de dégradation. Heureusement que l'Office de routes semble reprendre du service là où il avait plié bagages faute de financement.

Une initiative limitée  au lancement de la campagne électorale

C'est le 28 octobre 2011, jour du lancement de la campagne électorale, que fut donné, par l'autorité provinciale de la ville de Kinshasa, le coup d'envoi des travaux de réfectionnement du tronçon compris entre l'ex Station Shell et le virage Boki. D'aucuns se réjouissaient déjà de cette initiative devant conduire à moderniser l'artère bouclant le quartier 7. Mais, cet espoir fut de courte durée. Car, seul un montant insignifiant fut débloqué juste pour couvrir la durée de la campagne électorale ou quelques mois. Par la suite, le rythme des travaux se ralentit jusqu'à ce que l'on en arrive à un abandon total faute de financement. Le chef de chantier fut délogé de la chambre qu'il occupait.

Face à cet aveu d'échec, des N'Djilois commencèrent à emporter la caillasse qui chômait et tout ce qui pouvait leur être utile. A la hauteur du bar Boki, il y avait tellement de la boue qu'un véhicule citerne de Sep Congo s'y engouffra un jour, au point de faire le bonheur de la population qui ne se fit pas prier se servir en pétrole pendant des heures. Finalement, des équipes de Sep Congo arrivèrent sur place pour arrêter l'hémorragie et emporter le reste du stock. C'est à cette occasion que cette partie du tronçon fut remblayée pour devenir accessible aux usagers de la route. Que l'Office des routes reprenne du service, cela tend à consoler les N'Djilois pourvu que l'initiative aille jusqu'à la fin.

Pas de financement, pas de garantie pour l'office des routes

A voir la reprise balbutiante des travaux par l'Office des routes, on est tenté de croire qu'il ne s'agit pas du tout de refaire ce tronçon, mais juste de deposer quelques collecteurs au niveau de l'ex Station Shell. Car, sans financement, cet Office ne pourra nullement rendre à la population de N'Djili le service qu'elle attend. Autrement dit, si l'Hôtel de ville ne débloque pas le montant nécessaire à la relance du chantier, il faudra s'attendre que l'Office des routes disparaisse de la circulation comme autrefois. Pourtant, le tronçon compris entre le virage Boki et la place Ste Thérèse est en pleine réfection et les travaux pourraient se terminer dans quelques mois.