Politique
Parti historique, l’UDPS a sonné le tocsin au sein de l’Opposition, en acceptant d’aller aux élections 2018 avec ou sans machine à voter. Une telle position, comme il fallait s’y attendre, ne peut nullement faire l’unanimité. Pour les uns, l’UDPS voit loin, voire très loin. Donc, sa démarche repose sur une nouvelle stratégie consistant à ne pas prêter le flanc à la Ceni ainsi qu’au régime pour justifier tout éventuel report des élections, ni la possibilité de continuer à glisser sans fin. Mais, pour les autres, plus dubitatifs, l’UDPS aurait mordu à l’hameçon.
Précipice ?
D’ailleurs, à ce sujet, des rumeurs les plus folles spéculent autour de sommes d’argent sous forme de rachat qui auraient circulé, pour disjoindre l’UDPS et Ensemble dont l’ombre de Katumbi, pourtant, recalé, planerait sur les préalables de l’Opposition et qui, s’ils ne sont pas pris en compte, pourraient la pousser vers des horizons sombres du boycott des élections.
A vrai dire, il faudrait avouer, en tout cas, que des thèses foisonnent dans tous les sens. Et que les idées et autres schèmes sont distillés à tout bout de champ. Tantôt, pour appuyer l’UDPS. Tantôt, pour l’enfoncer dans un précipice. Mais, dans l’entretemps, les points d’achoppement se multiplient. Comment, par exemple, dans un tel contexte, élaborer un programme commun, désigner un candidat commun et, même, participer aux élections 2018 en tant qu’Opposition constituée en un bloc compact pour affronter le candidat du Front commun pour le Congo, le 23 décembre prochain ? Et, finalement, est-ce que cette option de l’UDPS est-elle une meilleure stratégie, une duplicité ou, simplement, une trahison ?
Si vif est le débat, si vives sont les réactions qui s’en suivent. Déjà, dès dimanche dernier, Kabuya Augustin posait le problème, le vrai. Il disait, en effet, que l’UDPS n’avait pas de leçon de boycott à recevoir des autres leaders politiques, fussent-ils de l’Opposition. Il tranchait net, avec cette ambivalence entretenue autour de la participation ou non de l’UDPS aux futures élections. Lundi, à la mi-journée, Jean-Marc Kabund, le Secrétaire général de l’UDPS, est revenu dans le même sens pour renforcer Kabuya. Comme qui dirait, le vin est tiré. Et, il faut le boire. Mais, attention à l’implosion de l’unité de l’Opposition, crie Bemba, depuis Bruxelles, dans une interview.
Comment rattraper cette unité qui, visiblement, est fissurée ? Des tractations sont en cours du côté de Pretoria en Afrique du Sud où un Conclave s’est ouvert ce mercredi 24 octobre 2018 en l’absence remarquable de trois des principaux ténors de l’Opposition, à savoir, Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et Félix Tshisekedi.
Il serait question, semble-t-il, de dégager la voie et d’aplanir les divergences autour de la machine à voter, du fichier électoral et, même, des mesures de décrispation politique, conformément à l’Accord de la Saint Sylvestre.
Ces discussions s’inscrivent, comme d’aucuns peuvent l’imaginer, dans la droite ligne de celles qui avaient déjà commencé à Kinshasa à la seule différence que là, le lieu a changé et, peut-être, les médiateurs ou facilitateurs aussi.
A l’analyse, il y aurait moins d’avancées sur les chapitres essentiels alors que le temps passe si vite qu’en se tiraillant sur des épiphénomènes, l’Opposition, si elle continue ainsi, risque de creuser chaque jour sa propre tombe.
Comment alors sortir de l’auberge et ramener l’UDPS dans l’escarcelle des positions communes initiales ? Pas si facile à répondre, au regard des interstices et des lignes qui, littéralement, ont bougé. A moins de deux mois de la tenue des élections, plusieurs questions demeurent constantes.
Quand est-ce que l’Opposition congolaise se défaira-t-elle de ses vieux démons de la division et des crises répétitives internes au niveau de son leadership ? Où est le programme commun ? Qui est le candidat commun ? A quel moment ce candidat commun passera-t-il la commande de ses équipements de campagne ? Et si chacun s’y était préparé, que fera-t-il de ses propres matériels de campagne ?
Confusion
L’UDPS fait flop. L’UDPS gêne et complique l’équation. La mobilisation de ses combattants pour la marche de ce vendredi 26 octobre n’a pas été au rendez-vous. Même là, les chances de parler le même langage, quant aux objectifs, sont minimes.
Pour l’essentiel, les organisateurs de la marche mettent l’accent sur la pression sur la Ceni, destinataire d’un mémo, pour l’amener à abandonner la machine à voter et à nettoyer le fichier électoral.
Or, à l’UDPS, l’Opposition devrait plutôt se garder de ne pas tomber dans le piège d’une nouvelle transition ou d’un report des élections qui favoriserait, en un mot comme en mille, le maintien de Kabila, l’actuel Président de la République, dans son strapontin, au Palais de la Nation.
Ce big-bang politique, à la veille d’une si grande manifestation, traduit-il l’autre face de l’iceberg à l’instar de cette histoire de bal des chauves mieux connue depuis la très célèbre 2ème République ou, c’est encore une nouvelle occasion, pour l’Opposition, de s’organiser pour s’imposer en tant que telle, pour une nouvelle offre politique en termes d’alternative crédible, visionnaire et solide ? L’histoire est-elle vraiment en train de se répéter ? Apparemment, les sémiologues, en décryptant les signes, les similitudes, les traits d’union, seraient tentés d’y répondre par l’affirmative.
En 2006 et 2011, l’Opposition était-elle unie ? En 2016, peu avant le report des élections, pourquoi a-t-on tenu un dialogue à la cité de l’Union africaine et, puis, des discussions directes au centre interdiocésain ? Qu’en a-t-on tiré comme dividende réel pour la bataille de l’alternance politique au niveau des arcanes du pouvoir en RD. Congo ?
Et, 2019, si les choses restent en l’état, comment une telle Opposition, phagocytée par ses prises de positions politiques aussi schizophrènes que revanchardes, pourrait, vraisemblablement, monter en puissance jusqu’au point de coiffer la tête devenue touffue de Kabila, désillusionner Shadary et s’emparer du pouvoir ? Ceci devient simplement un pari risqué. Car, pour y arriver, elle a encore besoin de revoir, sur toute la ligne, tous ses calculs. Le son discordant de l’UDPS, loin de cimenter l’unité, désarçonne et paralyse tout. L’Opposition, pour se refaire, est, donc, appelée à subir une cure de jouvence dans ses axiomes de lutte face à un pouvoir qui n’attend mieux qu’une petite fracture, pour tirer davantage son épingle du jeu.
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