Provinces
C’est une candidature qui suscite polémiques et interrogations depuis ce week-end dans la ville de Bukavu.
Il s’agit de celle de Frédéric Batumike Rugimbanya, retenu candidat N° 57 à la députation provinciale pour le compte du parti “Convention des Congolais Unis”, CCU dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu.
Pourtant, au premier comme au second degré, respectivement par la cour militaire et la haute cour militaire, Batumike Rugimbanya et 11 de ses coaccusés ont été reconnus coupables de meurtre, création d’une milice dénommée “Jeshi la Yesu” et de viols sur mineures, constitutifs des crimes contre l’humanité. Le 27 juillet dernier, la haute cour militaire avait confirmé la condamnation à perpétuité.
La Nouvelle dynamique de la société civile, NDSCI exprime « toute sa désagréable surprise » de retrouver le nom de monsieur Frédéric Batumike Rugimbanya sur les listes définitives des candidats députés provinciaux, dans la circonscription électorale de Kabare au Sud-Kivu.
Dans un communiqué publié ce 27 Août 2018 et signé par son président national, Jean-Chrysostome Kijana, la Nouvelle dynamique de la société civile, NDSC, rappelle que le député avait été condamné à deux reprises par les juridictions militaires de province et du pays et qu’aucun pourvoi en cassation n’a été enregistré dans le délai. Kijana dénonce par ailleurs la « légèreté » de la Ceni dans son travail de chaque jour.
« Pour la NDSCI le fait de retenir sur les listes électorales un criminel de si grand chemin comme Batumike Rugimbanya, auteur et responsable de plusieurs meurtres dont celui du défenseur des droits de l’homme et un des animateurs de la NDSCI, Evariste Kasali, de l’allemand Walter Muller, de M. Kakonyi et de tant d’autres victimes de sa barbarie sanguinaire y compris de très nombreux enfants filles de 1 à 9 ans qui ont tout perdu de leur féminité à la suite de la mutilation violente de leurs organes génitaux pour des fins fétichistes, confirme la légèreté et la sélectivité qui caractérisent aujourd’hui cette institution censée pourtant être indépendante. Maintenir des criminels et écarter certains citoyens sur base des considérations et injonctions politiques vient d’enlever le peu de confiance et crédibilité qui restait à la Ceni qui, aujourd’hui, confirme son inféodation à un camp politique, à savoir la Majorité présidentielle ».
Sur le réseau social Whatsapp, des juristes et autres internautes tentent de trouver une explication à cette situation.
Des militants et citoyens dénoncent une décision « d’une Ceni au service du pouvoir qui refuse de voir la condamnation de Batumike alors qu’elle a invalidé Bemba pour subornation des témoins ».
« A l’issu des audiences, elle a confirmé la peine du premier degré pour le député Batumike, c’est-à-dire qu’elle a aussi condamné à perpétuité. Alors, est-ce qu’à ce niveau il y a une autre possibilité de recours ? A mon avis non, sous réserve de me faire compléter chers collègues, confrères et compatriotes. Comment quelqu’un condamné pour des crimes graves [crimes contre l’humanité] sur des petites filles dont l’âge varie de 2 mois à 10 ans qu’il a fait violer et mutiler à Kavumu pendant plusieurs années et on l’a condamné, mais on accepte sa candidature ? Et pire encore dans la même circonscription où il a semé terreur et désolation ? Est-ce que c’est parce que seulement il est de la majorité et du parti cher à Lambert Mende ? Voilà pourquoi nous disons que la Ceni dans ce pays a vraiment démontré ses limites avec un penchant bien clair à la majorité » dénonce Pascal Mupenda de la NDSCI, comme nombreux internautes.
Une inquiétude comprise par un autre internaute, proche de la Ceni mais qui estime que la faiblesse vient de la loi électorale elle-même.
« Mais je pense que cette lacune vient elle-même de la loi électorale qui n’exige pas l’extrait du casier judiciaire dans le dossier de candidature des députés nationaux et provinciaux. Comment la Ceni serait-elle au courant de sa condamnation sans une quelconque pièce le signalant dans son dossier. C’est aussi le rôle de la société d’observer le processus et de signaler tous ces cas-là. La liste provisoire fut publiée et sa candidature pouvait être contestée au niveau de la Cour d’appel de Bukavu », dit-il.
Madame Élodie Ntamuzinda, membre de la plénière de la Ceni, estime aussi qu’il n y a pas lieu de commencer à s’acharner sur les membres de la Ceni mais de s’adresser aux cours et tribunaux.
« Ne vous dérangez pas trop ! S’il y a des interprétations dans lesquelles vous ne devez pas vous entre-déchirer ce sont celles qui soient légales ! A tout moment qu’il y a des soucis, referez-vous aux instances compétentes. Heureusement que dans le calendrier électoral la période des contentieux électoraux est prévue à chaque étape et après chaque opération. Donc, il n’y a pas de quoi avoir des inquiétudes là-dessus car tout est règlementé par la loi », tente d’expliquer Élodie Ntamuzinda sur la toile.
En attendant, la polémique se poursuit et cela risque encore une fois d’écorner l’image de la Commission électorale nationale indépendante, Ceni. Elle qui est censée organiser les législatives nationales et provinciales couplées de la présidentielle le 23 décembre prochain.
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