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Politique

Après les déclarations de Nairobi : appel à la vigilance !

2013-12-16
16.12.2013 , Kinshasa
Politique
2013-12-16
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Dans le souci sans doute de ne pas effaroucher le gouvernement congolais ou le M23, la facilitation ougandaise a accepté le principe de la signature, par les deux parties, le 12 décembre 2013 à Nairobi, des déclarations séparées consacrant la conclusion formelle des négociations de Kampala. Une vigilance de tous les instants s’impose aux autorités de Kinshasa, de manière à éviter d’endosser l’entière responsabilité de l’exécution ou non des engagements politiques, militaires, sécuritaires, financiers, économiques et sociaux contenus dans les deux documents.

L’acte posé par Raymond Tshibanda, au nom de la République démocratique du Congo, est de haute portée politique et diplomatique, dans la mesure où la communauté internationale l’appréhende comme un « Accord » entre parties, conclu sous sa haute surveillance. Il ne s’agit plus d’une simple « Déclaration », comme le laisse croire le terme, mais d’une sorte de « Traité international » qui devrait appeler un comportement conséquent par rapport aux textes nationaux. Sa violation éventuelle, par l’une des parties, pourrait être lourde de conséquences.

L’alerte venue de Kampala

48 heures après la signature du deal politique entre Kinshasa et le M23, une grosse alerte est venue de Kampala. Il s’agit de l’élaboration, par le gouvernement ougandais, d’une liste de 1.500 ex-combattants du M23 candidats au désarmement, à la démobilisation et à la réinsertion sociale. Le chiffre a été vivement contesté par Kinshasa. Effectivement, cet effectif parait exagéré, quand on sait que ce mouvement rebelle, qui comptait moins de 2.000 hommes avant sa défaite militaire, avait éclaté en ailes Makenga et Runiga, ce qui laisse penser à un sérieux dégraissage au sein de son contingent originel.

En comptabilisant les éléments partis avec Runiga au Rwanda et ceux ayant réintégré les FARDC, sans oublier les infiltrés rwandais et ougandais ayant rejoint leurs armées nationales respectives, les résidus du M23 recueillis par le gouvernement de Kampala ne devraient pas dépasser 500. D’où l’on constate, dès le départ, l’intention des autorités ougandaises de maquiller les statistiques, de manière à renvoyer, le moment venu, plusieurs « bataillons dormants » du M23 en RDC, à la faveur de l’amnistie et de la réconciliation nationale. Ces ex-combattants faisant le mort selon l’agenda de leurs parrains, pourraient frapper à loisir dès l’apparition de la moindre faille dans le système de la défense nationale congolaise. Quiconque connaît la « mollesse du ventre » du Nord-Kivu peut deviner la suite.

Réfugiés : congolité à vérifier

En prenant l’engagement d’accueillir et de réinstaller socialement des réfugiés congolais supposés provenir de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi, du Kenya et de la Tanzanie, le gouvernement congolais a-t-il les moyens de déterminer correctement leur nombre et de les identifier clairement en vue de savoir qui est Congolais et qui ne l’est pas ? Il est à espérer que des limiers des services de sécurité et de l’administration publique, avec le concours des autochtones, vont s’employer à remonter l’arbitre généalogique de chaque famille présumée congolaise et candidate au rapatriement et à fouiller les registres d’état civil, de façon à faire échec à une opération planifiée de déversement massif des « ngulu » des Grands Lacs au Nord-Kivu. La vérification de la congolité de chacun des réfugiés s’avère cruciale, si le pays tient à ne pas avoir sur les bras une énième ethnie fabriquée de toutes pièces, à l’instar des Banyamulenge, à partir des déclarations de Nairobi.

Qui a spolié, pillé, volé, extorqué ou détruit quoi ?

A la lecture des déclarations signées par Kinshasa et le M23, l’on est intrigué de noter que la charge d’indemniser les victimes des biens spoliés, pillés, volés, extorqués ou détruits incombe au gouvernement congolais. Mais qui a spolié, pillé, volé, extorqué ou détruit les biens d’autrui ? Où et quand ? Pourquoi seulement Kinshasa pas le M23 ? Nul n’ignore que pendant 18 mois, plusieurs localités du Nord-Kivu était sous la botte du colonel Sultani Makenga et ses hommes, qui s’étaient illustrés dans des tueries, des tortures, des vols, des viols, des pillages, des extorsions, des destructions méchantes, etc.

On suppose que le gouvernement, en acceptant le principe de la réparation des préjudices moraux et matériels causés aux tiers, a mesuré l’ampleur des indemnités à payer aux tiers, sur l’ensemble du pays. Car, à Kinshasa comme dans toutes les provinces de la République, des innocents ont vu leurs biens pillés, détruits ou confisqués, au motif qu’ils étaient en collusion avec le M23.

Mais, une fois de plus, on a parlé de tout, sauf de l’indemnisation des familles ayant perdu des êtres chers à cause des affrontements entre les FARDC et les rebelles du  M23, ni des concitoyens rendus invalides à vie à la suite du même conflit armé ? Cette catégorie de victimes est-elle à verser dans le compte des pertes et profits ? Si tel est le cas, comment le pays va-t-il cheminer vers une énième réconciliation nationale avec des dégâts matériels réparés d’un côté et des préjudices humains et moraux non réglés de l’autre ?

Le M23… parti politique

C’est acquis. Le M23 peut revendiquer son statut de parti politique à tout moment. L’agrément lui est d’office accordé sur pied des déclarations de Nairobi. Le scénario n’est pas nouveau. Chaque rébellion congolaise, après avoir semé mort et désolation, détruit des infrastructures, pillé les minerais et autres ressources naturelles, finit par recevoir en prime son visa pour sa transformation en parti politique, sans frais.

Pour le cas du M23 cependant, l’on assiste à la naissance d’un frère jumeau du CNDP (Congrès  national pour la défense du peuple), signataire de l’Accord du 23 mars 2009, qui bénéficie du même statut depuis 4 ans et qui a pignon sur rue à Kinshasa. Ainsi donc, une même rébellion vient d’offrir deux partis politiques à la République.

Amnistie ou porte ouverte à l’impunité

Il est assez curieux de voir des insurgés ayant retourné leurs armes contre la Nation pendant 18 mois, mis sérieusement à mal la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale, massacré et sinistré l’économie nationale bénéficier d’une mesure d’amnistie, sur des bases fort controversées. Des faits de guerre et insurrectionnels seraient-ils si banals qu’ils n’exigeraient aucune sanction contre leurs auteurs ou commanditaires ?

En tout cas, l’offre d’amnistie venue de Nairobi en faveur des membres du M23 est perçue par la majorité des compatriotes comme une porte ouverte à l’impunité. Qu’elle soit sélective ou pas, elle sonne très mal dans des oreilles des Congolais qui ont passé dix-huit mois de cauchemar. Les règlements militaires sont clairs au sujet d’actes de rébellion ou d’insurrection. Ne pas les appliquer, c’est créer un fâcheux précédent et laisser la porte ouverte à des rébellions futures.

Réformes institutionnelles et socio-économiques

Le M23 serait-il devenu partie prenante aux réformes institutionnelles, des services de sécurité, de l’administration publique, des finances publiques, de la justice, de la gestion des ressources naturelles et de la décentralisation recommandées aux autorités congolaises dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ? A quel titre ce mouvement rebelle est-il associé à la mise en œuvre des réformes imposées à la RDC dans le cadre de ses relations avec ses partenaires membres de la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs) ?

L’exhumation des matières liées étroitement à la souveraineté nationale dans des déclarations entre un gouvernement légal et une rébellion donne au M23 le droit de regard sur la gestion des affaires publiques en territoire congolais. Que signifie tout cela ? Les Congolais aimeraient savoir quel statut Nairobi a réellement réservé à ce mouvement rebelle, car tout porte à croire qu’on a affaire à un partenaire appelé à traiter d’égal à égal avec Kinshasa, tout en donnant l’impression de faire profil bas..

Face à toutes les zones d’ombres qui enveloppent des déclarations qui répondent plus au cahier des charges du M23 et ses parrains ougando-rwandais qu’aux exigences du gouvernement congolais, celui-ci doit faire très attention dans leur exécution sur le terrain. Il suffirait d’une moindre maladresse pour que le pays se retrouve devant une vague incontrôlée d’infiltrés civils et militaires étrangers, à prendre en charge pour une durée indéterminée en vue de leur réinsertion sociale, capables de faire la mort pendant un temps avant de mettre à exécution un nouveau plan de déstabilisation du pays et de sa balkanisation.


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