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Société

Mbuyi Meta Bébé : « La femme ne doit pas être un obstacle pour la femme »

2013-12-13
13.12.2013 , Kinshasa
Société
2013-12-13
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La Congolaise continue à démontrer qu’au-delà de sa féminité et de son rôle de mère, elle a beaucoup à donner pour contribuer au développement de son pays.  Tel est le cas de Mbuyi Meta Bébé, bourgmestre de Kasa-Vubu, que Le Phare a approchée, le mercredi 11 décembre 2013, à son bureau dans la maison communale.

Le Phare : Pouvons-nous connaître votre état-civil ?

Mbuyi Meta Bébé : Je suis veuve, mère de trois enfants et grand-mère de trois petits-enfants.

Parlez-nous un peu de votre cursus

J’ai fait mes études primaires à l’école Christ-Roi de Kasa-vubu, puis je suis partie à Mbanza-Boma, ensuite au Congo-Brazzaville où j’ai commencé les études d’histoire-géographie jusqu’en deuxième année et par la suite, je suis allée poursuivre mes études en Belgique en comptabilité.

A quelle formation politique appartenez-vous ?

Je suis du PPRD, qui est d’ailleurs, le plus grand parti de la majorité.

Est-ce que c’est grâce au PPRD que vous êtes à ce poste aujourd’hui ?

En tant que bourgmestre, nous avons été nommés. C’est ainsi que je représente la majorité présidentielle, particulièrement le PPRD

Depuis quand êtes-vous à la tête de la commune de Kasa-vubu ?

C’est depuis 2005

Quels sont les problèmes couramment rencontrés dans votre commune ?

Nous rencontrons beaucoup de problèmes, dont celui de l’assainissement. Actuellement, dans notre ville, l’autorité est vraiment exigeante concernant la salubrité. Mais, l’assainissement des communes pose problème car la population ne nous accompagne pas dans cette démarche. Au contraire,  elle trouve cela comme une tracasserie, pourtant c’est pour le bien-être de tous.

Et sur le plan sécuritaire ?

La police et les services spécialisés sont en train d’abattre un grand travail sur ce plan, malgré le fait que Kasa-Vubu est une commune très fréquentée. L’avantage que nous avons de connaitre la commune nous a permis d’identifier les secteurs de troubles et de diminuer peu à peu la progression de l’impunité. Pendant un moment, nous étions très confrontés aux problèmes des enfants dit « kuluna ». Mais grâce au travail de la police, on en entend parler de moins en moins.

Et quel sort aviez-vous réservé à ces jeunes en déviation ?

Le gouverneur a eu à accorder une chance à certains d’entre eux, surtout aux enfants en situation de rupture familiale. Certains sont allés à l’INPP, beaucoup ont été recrutés dans la division urbaine. Il y a en qui travaillent à l’OVD et d’autres à la DGRK. Mais, malgré toutes ces grâces dont ils ont bénéficiées, certains retournent toujours à la case de départ et ignorent les lois et l’Etat. C’est le cas d’un jeune que nous avons arrêté en flagrance mais qui pourtant, a fini avec distinction à l’INPP avec la qualification de carreleur. Et il avait  déjà trouvé un travail. Malheureusement, cela ne l’a pas empêché de retourner dans les atrocités. C’est pourquoi je pense que les parents doivent être beaucoup plus consciencieux et prendre plus de temps pour écouter et suivre l’évolution de leurs enfants afin de mieux les éduquer. La famille est la première base de l’éducation.

Kasa-Vubu est l’une des communes où les tapages nocturnes sont permanents. Comment luttez-vous contre cela ?         

En ce moment même, je suis d’ailleurs en train de rédiger un édit à ce sujet, que je vais remettre au commandant. J’effectue aussi des descentes sur terrain dans les églises, les bars, pour détecter moi-même des cas de flagrance. Et si vous sillonnez la commune, vous constaterez qu’il y a maintenant moins de bruit. Depuis un certain temps, il y a la restauration de l’autorité de l’Etat avec des lois qui nous gèrent. Et lorsqu’on va à l’encontre des lois, il s’en suit une sanction. On effectue d’abord la première saisie, puis des amendes et après on vous retire le droit ou l’autorisation d’exploiter l’endroit qui vous permet de faire ces tapages. Puisque c’est le bourgmestre qui autorise, il a aussi le pouvoir d’interdire. C’est difficile de faire comprendre cela aux gens parce que certaines mentalités sont vraiment encrées en eux. Mais l’essentiel pour moi, c’est d’être en conformité avec les textes.

En dehors de vos fonctions officielles, avez-vous d’autres activités ?

Oui ! Je suis exécutif communal PPRD/Kasa-Vubu et membre de beaucoup d’Associations féminines. Je suis présidente de l’UVC/RDC (Union des Villes et Communes) en situation de partenariat avec le Royaume de Belgique. Nous venons de faire une programmation du nouveau partenariat pour trois ans. Et récemment, tous les partenaires de Belgique étaient ici en atelier à l’Hôtel Invest pendant une semaine. En février 2013, presque toutes les communes en situation de partenariat étaient en Belgique toujours pour la programmation de ce partenariat qui s’est concrétisé à Kinshasa. Ceci pour l’amélioration de nos textes et de nos services, la formation de nos agents et le renforcement des capacités des agents de l’état-civil. Il s’en est suivi le recensement. Kasa-Vubu a fait le sien, Kalamu a déjà fait une part et Bandal se prépare à le faire.

Je reviens également de Lyon en France où j’étais invitée à l’occasion de la quinzaine de l’égalité. Je suis intervenue sur la gouvernance locale par les femmes en RDC. Il y avait 2 femmes du pays, le maire de Kananga et moi.

Est-ce facile de s’assumer comme autorité femme ?

Ça n’a toujours pas été facile. Il m’arrive quelquefois d’être un peu démoralisée et découragée. Mais en fin de compte, je me dis qu’on ne peut pas se permettre de baisser les bras car je considère notre génération comme celle des femmes qui doit montrer l’exemple à celles qui doivent. En baissant les bras, nous allons fermer des portes qui pourtant sont déjà ouvertes à la femme. Et les 30%  que le chef de l’Etat a accordés aux femmes sont en même temps une ouverture et un défi que nous devons relever. D’où l’importance de nous réunir entre femmes afin que les 30% deviennent palpables. La femme ne doit pas qu'être un soutien. L’homme doit aussi apprendre à accompagner la femme dans ces ambitions autant que celle-ci le fait pour lui. Cela aidera à taire les préjugés que la plupart des gens ont sur la femme qui travaille.

Quelles sont vos perspectives d’avenir ?

L’année prochaine il y aura les élections municipales auxquelles j’aimerai bien prendre part pour continuer en politique et pourquoi ne pas aller le plus loin possible. La porte n’est pas fermée à la femme. J’aimerai également organiser des conférences sur la décentralisation, surtout des ETD. Nous devons souffler un vent nouveau. Et lorsque je ne serai plus bourgmestre, si c’est une femme qui va me remplacer, je vais devoir la soutenir pour que les gens aient toujours envie de voir les femmes revenir à la tête de Kasa-Vubu. La femme doit donc aider la femme.


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