Société
L'ex-chef de guerre Jean-Pierre Bemba va atterrir ce mercredi 1er août 2018 selon ses partisans à l'aéroport de Kinshasa pour son retour après plus de onze ans d'absence en République démocratique du Congo où il veut déposer dès jeudi sa candidature à la présidentielle.
"En route vers la terre de mes ancêtres, ma patrie", a twitté dans la nuit de mardi à mercredi l'ex-vice-président, 55 ans. Un message accompagné d'une photo le montrant en train de montrer à bord d'un jet privé en Belgique.
Sur place, ses partisans n'ont pas trouvé un compromis mardi soir sur les modalités de son retour avec les forces de sécurité du président Joseph Kabila, son ancien rival.
Un important dispositif policier était en place ce mercredi matin - jour férié - sur les grandes artères de la ville et près du siège du parti de M. Bemba, le Mouvement de libération du Congo (MLC), a constaté une journaliste de l'AFP en chemin vers l'aéroport.
Les autorités congolaises souhaitent que Jean-Pierre Bemba traverse la capitale à 40 km/heure, une vitesse bien trop rapide selon ses proches pour saluer la foule qu'ils espèrent nombreuse sur les 25 km entre l'aéroport et le centre-ville.
Les forces de sécurité ne souhaitent pas non plus que Jean-Pierre Bemba se rende dans une résidence familiale située tout près de celle du chef de l'Etat Joseph Kabila.
M. Bemba veut déposer dès ce jeudi 2 août 2018 son dossier de candidature à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre 2018, avant de se rendre samedi dans son fief familial de Gemena (nord-ouest) sur la tombe de son père, homme d'affaires très influent à l'époque de Mobutu (1965-1997).
L'ancien vice-président congolais se trouvait chez sa famille en Belgique depuis le 16 juin après avoir été acquitté de crimes de guerre et crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI).
Il avait été condamné en 2016 à 18 ans de prison pour des exactions commises par sa milice en Centrafrique au début des années 2000. Le parquet de la CPI a requis cinq ans de prison dans une affaire annexe de subornation de témoins.
Rival du président Kabila à l'élection présidentielle de 2006, M. Bemba avait quitté la RDC début 2007 après des combats entre sa milice et l'armée qui avaient fait des morts par dizaine dans la capitale.
Des élections présidentielle, législatives et provinciales sont prévues le 23 décembre 2018 en RDC. Le scrutin présidentiel doit désigner le successeur du président Joseph Kabila, qui ne peut pas se représenter, mais ne donne aucun signe de vouloir quitter le pouvoir.
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