Après la tenue des concertations nationales à Kinshasa (RD Congo), la classe politique congolaise a exprimé, dimanche, ses attentes sur le discours que va prononcer le président de la république devant les deux chambres réunies en congrès, rapporte
Okapi. Ce discours qui sera la réponse du chef de l’Etat congolais aux conclusions des concertations nationales devra selon le MLC de Jean-Pierre Bemba, faciliter l’implication de tous dans la gestion du pays.
«
Nous voulons que le chef de l’État puisse lancer des signaux forts et dire que la République appartient à tout le monde », a affirmé Thomas Luhaka, « Jusque-là, on a le sentiment que dans la pratique politique au Congo, l’État est géré par des groupes à tour de rôle. Ce sont des groupes qui s’accaparent de l’État et le gère pour leurs intérêts propres. On l’a vu avec la 2e République, M’zee est aussi venu avec ses lieutenants et aujourd’hui, la MP et le président Kabila ont privatisé l’État », s’est indigné Thomas Luhaka, secrétaire général du MLC dont les propos sont relayés par Okapi.
Côté Majorité présidentielle, le secrétaire exécutif national du PPRD Gaston Musemena, pense que le chef de l’État devra s’inscrire notamment dans la voie de l’ouverture politique, de la libération d’une certaine catégorie des détenus, de l’éradication définitive des groupes armés et de la poursuite du processus démocratique.
A la veille de ces attentes, le président de la république s’est entretenu avec les gouverneurs de provinces leur demandant de faire de la décentralisation une « préoccupation majeure » dans la mesure où le niveau d’exécution des recommandations faites en mars dernier lors de la 3e session de la conférence des gouverneurs de province qui s’est tenue à Kananga (Kasaï-Occidental) est jugé assez timide, renseigne
Le Potentiel. Le constat est que le niveau d’exécution de ces recommandations est assez timide, pour des raisons d’ordre politico-sécuritaire, administratif et surtout financière, a expliqué le ministre de l’Intérieur Richard Muyej.
Pendant ce temps, la communauté internationale s’inquiète de l’instabilité qui règne dans l’Est de la République démocratique du Congo et exhorte Kinshasa et les rebelles du M23 à Kampala (Ouganda) où aucune évolution n’est enregistrée, à conclure rapidement leurs négociations de paix par un accord, informe
Belga.
Car rapporte
AFP, « On s’achemine lentement mais sûrement vers un échec (…) Face aux concessions du gouvernement, le M23 met sur la table de nouvelles revendications » a déclaré un haut responsable congolais présent à Kampala, non autrement identifié.
Aussi, à l’issue d’une longue discussion, les délégations du M23 et du gouvernement ont affirmé dimanche soir à
RFI que les pourparlers de Kampala ont été suspendus. Chacune des parties dénonce la mauvaise foi de l’autre. Le M23 dénonce la mauvaise foi de la délégation gouvernementale qui aurait quitté la pièce après une altercation avec Roger Lumbala que cite RFI, vice-président de la délégation rebelle, empêchant la finalisation de l’accord. Alors que Kinshasa condamne l’obstination du M23 sur les questions d’amnistie et de réintégration.
Entretemps, sur le terrain, les belligérants semblent se préparer à toute éventualité ; et la tension monte de part et d’autre, renseigne la radio française. Le M23 renforce ses positions avec des pièces d’artillerie lourde pointées vers une base onusienne à Kiwanja qui est l’un des verrous pour Goma. Et la Monusco, elle, y a dépêché ces derniers jours quelque 300 éléments de la nouvelle brigade d'intervention rapide appuyés par des chars.